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Remaniement ministeriel : « Le plus fort a gagné, la population n’a rien a y gagner »

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Plusieurs parlementaires critiquent l’inélégance du gouvernement dans le remaniement de son cabinet. Comme tout le monde ou presque, c’est par le biais de la presse que les députés et sénateurs ont appris le renvoi et la permutation de certains ministres.


Le sénateur Steven Benoît

Un mépris total du pouvoir législatif, selon le sénateur Steven Benoît. Il n’y a aucune correspondance officielle informant le Sénat de ce remaniement du gouvernement, s’est plaint le parlementaire, qui se dit dans l’opposition au pouvoir en place.
De l’avis du sénateur, après avoir été contredit par le Premier ministre qui a reporté la réouverture des classes au 1er octobre, alors que le ministre de l’Education nationale avait déjà annoncé cette rentrée pour le 3 septembre, Réginald Paul aurait dû démissionner immédiatement.
« Je lui ai demandé de démissionner depuis vendredi dernier. Mais comme dans ce pays les gens n’aiment pas démissionner, on l’a humilié. Cela me fait mal. Il est un cadre très compétent », a avancé le parlementaire. Pour les deux autres ministres révoqués je n’ai rien à dire. »
M. Benoît a reconnu que la question de lutte d’influence est un problème interne  au gouvernement. Cependant il a critiqué le fait que la plupart des ministres nommés au gouvernement sont des illustres inconnus.
Pour le sénateur Moïse Jean-Charles, ces changements ne sont autres que le résultat d’une lutte d’influence  entre les proches du président Martelly. Le parlementaire a indiqué que ce remaniement n’apportera rien en termes de retombées positives pour le pays, même si le chef du gouvernement dit être à la recherche de plus de dynamisme de la part de ses ministres.
« Ce changement n’apportera aucune solution aux problèmes de la population. Au contraire, cela aggravera la situation en attisant une lutte dont seuls les plus pauvres en paieront les conséquences », a prédit Moïse Jean-Charles toujours très remonté contre le chef de l’Etat et ses proches. Selon lui, c’est déjà la guerre pour prendre le pouvoir en 2016 qui commence.
Comme toujours, le parlementaire continue de demander des comptes sur le financement des différents projets et programmes lancés par le gouvernement Martelly-Lamothe, dont « Aba grangou »que dirige la première dame.
De la même veine, le député Akluche Louis-Jeune a estimé que ces changements sont les conséquences d’une lutte interne au sein du gouvernement. Pour l’élu de l’OPL, le Premier ministre, devenu maintenant ministre de la Planification, a désormais toute la latitude de gouverner et d’arriver à ses fins.
Le député dit n’être pas étonné par ces changements, puisque, selon lui, l’ancien ministre de l’Intérieur, Thierry Mayard-Paul, et le chef de gouvernement, Laurent Lamothe, n’étaient pas en de bons termes. « Le plus fort a gagné », a-t-il dit, soulignant que la population n’a rien à y gagner.
Pour sa part, le député Abel Descolines se dit très surpris par ces changements de ministres. « Il y a un manque d’élégance dans le remaniement, puisque le gouvernement est l’émanation du Parlement », a-t-il dit tout en reconnaissant que le chef de l’Etat et le Premier ministre disposent de prérogatives constitutionnelles pour effectuer ces changements.
Pour continuer à collaborer avec le gouvernement, le parlementaire exige des explications de la part du Premier ministre sur ce remaniement ministériel.
Comme ces parlementaires, plusieurs autres sénateurs et députés estiment que le gouvernement aurait dû les mettre au courant de ce replâtrage, même par simple courtoisie. Pour avoir ratifié et supporté le gouvernement, ils estiment  qu’ils ont le droit d’être mis au courant de ce qui se passe.
Une alternance de gouvernance, selon le ministre de la Communication
Le ministre de la Communication a indiqué que le remaniement est normal, il n’y a pas de quoi à s’étonner. Pour Ady Jean Gardy, le chef du gouvernement va faire le bilan de ses 100 jours passés à la tête de la Primature, donc, le changement  s’inscrit dans le cadre d’une alternance de gouvernance.
Selon lui, les ministères ne dépendent pas d’une seule personne, mais il s’agit d’une équipe qui travaille. Pour ceux qui disent que le Premier ministre a eu gain de cause dans le conflit l’opposant à l’ancien ministre de l’Intérieur, Ady Jean Gardy leur dit que Laurent Lamothe et Me Thierry Mayard-Paul sont deux bons amis, deux compagnons de combat. Donc, il ne saurait y avoir conflit, lutte d’influence entre eux.
M. Jean Gardy a annoncé que l’ancien ministre de l’Education nationale sera appelé à d’autres responsabilités dans le gouvernement. Il a souligné que le changement de certains ministres n’enlève rien à leur compétence. « Le ministre de l’Education nationale fait un excellent travail. C’est un professionnel qui connaît son domaine. Mais il y a une nécessité d’avoir des positions de responsabilités nouvelles. C’est dans ce cas que le ministre Réginald Paul a été remplacé », a-t-il expliqué sur Radio Magik 9.
Dans un communiqué publié dans la nuit du lundi 6 août, la Primature a informé que les citoyens suivants sont nommés ministres, respectivement Pierre Richard CASIMIR aux Affaires étrangères et des Cultes ; Ronsard SAINT-CYR à l’Intérieur et aux Collectivités territoriales ; Laurent LAMOTHE à la Planification et à la Coopération externe ; Josefa GAUTHIER est nommée ministre aux Affaires sociales et du Travail ; Vanneur PIERRE à l’Education nationale et à la Formation professionnelle et Jean Vilmond HILAIRE à l’Environnement.

Robenson Geffrard

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