Go to Admin » Appearance » Widgets » and move Gabfire Widget: Social into that MastheadOverlay zone
L’Argentine du destin. L’Argentine de Messi. L’Argentine, championne du monde.
La Presse – C’était trop facile pour l’Albiceleste contre la France. C’était trop beau pour Messi. Mais non. Le vent a tourné. Contre toute attente, alors qu’elle n’avait rien offert jusqu’à la 80e minute, la France est revenue. De 2-0 à 2-2, deux frappes de Kylian Mbappé, pour forcer la prolongation.
Après 120 minutes, conclues par la marque de 3-3, l’Argentine a dû trancher le débat aux tirs au but, au terme de l’une des finales les plus épiques de tous les temps. Peut-être la plus épique.
Ce sacre, le peuple argentin l’attendait. Depuis 1986, depuis l’époque de Diego Maradona, depuis l’ascension de Lionel Messi comme le plus grand joueur de tous les temps. La déception des Argentins était vive après 2014, cette finale perdue contre l’Allemagne. En 2016, après une nouvelle désillusion dans le match ultime de la Copa América, Messi avait dit renoncer à jouer avec l’équipe nationale. Jusqu’à ce qu’il revienne sur sa décision quelques mois plus tard.
Dans les dernières années, le mauvais sort a été conjuré. L’Albiceleste a remporté la Copa en 2021 devant le Brésil. Et maintenant, elle est championne du monde.
L’Argentine avait dominé cet affrontement contre la France. Outrageusement, même. Les Bleus, foncés sur le terrain, étaient initialement bien pâles dans le jeu.
Messi a confirmé cet ascendant dans la rencontre en marquant sur penalty à la 22e. Puis s’est fait complice, comme cinq autres de ses coéquipiers, sur la magnifique réussite collective complétée par Ángel Di María, à la 36e.
La France ne faisait rien, rien, rien. Le sélectionneur Didier Deschamps a fait deux changements avant même la mi-temps : Olivier Giroud et Ousmane Dembélé sont sortis au profit de Marcus Thuram et Randal Kolo Muani. Le tout premier tir du match des Bleus a été tenté à la 68e.
C’était 2-0 jusqu’à la 80e. On préparait le défilé à Buenos Aires. On préparait la couronne pour Messi.
À la 81e, c’était 2-2. L’éclair Kylian Mbappé a frappé. Deux fois. À la 79e, Randal Kolo Munai a gagné un penalty pour la France. Kylian Mbappé s’amène, et marque. 2-1.
On remet le ballon en jeu. Quelques secondes s’écoulent. Quatre-vingt-dix-sept, pour être exact. Après sa propre interception et un petit 1-2 avec Thuram, Mbappé reçoit le ballon à l’orée de la surface. Et l’envoie, à la volée, en tombant, avec puissance, dans le fond du filet. 2-2.
On a cru à un braquage du siècle de la part des Bleus. On a cru que cet élan allait les propulser vers un deuxième sacre consécutif, en brisant les rêves, les grands rêves argentins.
La prolongation a été spectaculaire. Des arrêts de part et d’autre. Du jeu ouvert. Comme si toutes les stratégies avaient pris le bord.
Mais Messi s’est levé. Encore. Il pensait bien avoir délivré son peuple, son pays, à la 108e minute. Il s’est emparé d’un retour dans la surface, sur une belle course d’Enzo Fernandez juste avant. Et il a marqué le 3-2. Il célèbre, les larmes aux yeux, comme si le travail était fait.
Mais le travail n’était pas fait. Parce que quand un gars comme Kylian Mbappé est du côté opposé du terrain, on ne peut rien prendre pour acquis. Pas même une avance en deuxième période de prolongation de la finale de la Coupe du monde.
La France obtient un autre penalty. Et, évidemment, Mbappé s’amène. Et, évidemment, il le réussit. C’est 3-3, à la 118e. Avec ses huit buts, le talisman français a obtenu le Soulier d’or du tournoi, une réussite devant Lionel Messi.
Une finale épique, qu’on vous disait. Les nerfs ont tenu, chez vous ? Difficilement, par ici. On ne compte plus les différentes versions écrites de l’article sous vos yeux présentement.
Il a donc fallu se rendre aux tirs de barrage. En finale de Coupe du monde. Il n’y a aucun moment plus grand, grandiose, plus angoissant dans le sport d’équipe.
L’Argentine, dont Messi, a réussi tous les siens. Le gardien Emiliano Martinez a dansé, souri, a fait un arrêt crucial contre Kingsley Coman. Aurélien Tchouaméni a raté le cadre. Et l’Argentine a eu le dessus, 4-2.
La France a cru à son pari de remporter une deuxième Coupe du monde consécutive. Mais l’Argentine, inspirée pour et par son Messi – élu meilleur joueur du tournoi, d’ailleurs – a accompli son rêve.