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Floride: nouvelle manifestation pour réclamer justice pour Trayvon

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Samedi, un millier de manifestants, selon la police,... (Photo: Greg Gilbert, The Seattle Times/AP)


Samedi, un millier de manifestants, selon la police, 3000 selon les organisateurs, se sont rassemblés à Washington pour réclamer «justice» pour Trayvon. Sur cette pancarte tenue par un jeune activiste, on peut lire: «Trayvon est notre voisin», alors qu’un sac de Skittles, bonbons que le jeune homme était allé chercher au dépanneur au moment du drame est accroché sur l’affiche.
 


Des milliers de personnes étaient attendues lundi à Sanford, en Floride, pour réclamer l’arrestation du meurtrier blanc de Trayvon Martin, un jeune Noir de 17 ans, un mois jour pour jour après les faits, une affaire qui a fait irruption dans la campagne présidentielle.
Le 26 février à Sanford, alors qu’il rentrait chez lui après avoir acheté des bonbons, Trayvon Martin, 17 ans, non armé, a été abattu par George Zimmerman, qui effectuait des rondes de surveillance dans son quartier, dans la banlieue d’Orlando, en Floride.
«Nous espérons avoir un soutien massif (lors du rassemblement de lundi, NDLR) pour réclamer justice et demander l’arrestation de George Zimmerman», a déclaré à l’AFP Rashad Robinson, président de ColorOfChange, une organisation de défense des Noirs américains.
«M. Zimmerman est toujours en liberté, il est chez lui avec sa famille alors que celle de Trayvon tente de se reconstruire», a ajouté M. Robinson.
M. Zimmerman, d’origine hispanique, avait été brièvement arrêté puis relâché après qu’il eut invoqué la légitime défense. Mais les circonstances des faits restent floues et l’enquête de la police de la ville a fait l’objet de vives critiques.
Malgré l’annonce que le ministère de la Justice avait pris le dossier en main, l’affaire enflamme la Floride, où des manifestations ont lieu quotidiennement pour dénoncer un nouvel exemple de profilage racial, et le mouvement se propage à d’autres régions du pays.
Samedi, un millier de manifestants, selon la police, 3000 selon les organisateurs, se sont rassemblés à Washington pour réclamer «justice» pour Trayvon.
Sur l’internet, une pétition demandant l’inculpation de M. Zimmerman avait récolté près de 1,9 million de signatures dimanche.
Le meurtre de l’adolescent noir s’est également immiscé dans la campagne présidentielle, les républicains critiquant l’intervention du président Barack Obama sur le sujet.
«Je ne peux imaginer ce que traversent les parents» de Trayvon Martin, a déclaré vendredi M. Obama, premier président noir des États-Unis. «Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon», a-t-il ajouté.
Rick Santorum, un des candidats à l’investiture du parti républicain pour la présidentielle du 6 novembre, a accusé le président Obama de «politiser» l’affaire.
«Un président des États-Unis doit faire en sorte de rassembler, pas d’utiliser ce genre d’affaires horribles pour dresser les Américains les uns contre les autres», a dit M. Santorum, un ultraconservateur, sur une radio américaine.
«Les paroles prononcées par le président sont scandaleuses», a dénoncé Newt Gingrich, un autre candidat républicain, lors d’une interview radio. «Est-ce que le président suggère que si c’est un garçon blanc qui avait été tué, l’affaire n’aurait pas été aussi grave parce qu’il ne lui aurait pas ressemblé?».
«Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de personnes aux États-Unis qui partagent ces points de vue», a riposté dimanche un haut conseiller du président Obama, David Plouffe, sur la chaîne CNN. «Ces deux commentaires sont irresponsables, condamnables».
«Par certains côtés, la primaire républicaine ressemble à un cirque, ou à un spectacle de clowns», a-t-il lâché.
La mort du jeune Noir a relancé le débat sur une loi votée en 2005 en Floride avec le soutien du lobby des armes, la NRA. Ce texte -appelé «Stand your ground»- a assoupli les conditions d’exercice de la légitime défense.
Mais selon l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, la loi, qu’il avait promulguée, ne saurait s’appliquer en l’espèce. Ce texte a été conçu «pour que les gens puissent se défendre, pas pour qu’ils se mettent à poursuivre quelqu’un qui leur a tourné le dos», a-t-il déclaré dans le Dallas Morning News
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