Le procureur général des États-Unis (ministre américain de la Justice) est intervenu mercredi dans l’affaire Trayvon Martin, un jeune Noir abattu fin février en Floride, assurant que des «actions appropriées» seraient mises en oeuvre si l’enquête établissait qu’il s’agissait d’un crime raciste.
«Si nous trouvons des preuves montrant qu’il s’agit d’un crime portant atteinte aux droits civils, nous prendrons des décisions appropriées», a expliqué Eric Holder lors d’une conférence devant un groupe américain de défense des droits civils, le National Action Convention.
Le ministre de la Justice, qui n’a pas voulu s’exprimer sur «une enquête toujours en cours», a précisé que des agents du ministère s’étaient rendus à Sanford en Floride pour rencontrer la famille de Trayvon Martin, leurs voisins et les autorités locales.
«Lors de toutes ces discussions, nous écoutons avec attention les préoccupations des gens et nous insistons sur le fait que le ministère conduit une enquête fouillée et indépendante», a-t-il ajouté.
Trayvon Martin, qui n’était pas armé, a été abattu le 26 février par un voisin patrouillant dans le quartier, George Zimmerman, alors qu’il rentrait chez lui après avoir acheté des bonbons.
George Zimmerman, d’origine américano-péruvienne, avait été brièvement arrêté puis relâché après avoir invoqué la légitime défense. Mais les circonstances des faits restent floues et l’enquête de la police de la ville de Sanford en Floride a fait l’objet de vives critiques après ce fait divers qui a mis l’Amérique en émoi.
Il y a trois semaines, le ministère américain de la Justice, le procureur du district central de Floride et le FBI ont ouvert une enquête. La procureure chargée du dossier a annoncé lundi qu’elle n’aurait pas recours à un grand jury et qu’elle déciderait seule si des poursuites pénales devaient être intentées contre George Zimmerman.
Ses deux avocats ont annoncé mardi qu’ils n’assureraient plus la défense de leur client dont ils ont perdu la trace et qui, selon eux, aurait quitté la Floride.