Cette année encore, les fidèles catholiques ont répondu positivement à cette grande manifestation religieuse. Ils étaient des milliers à venir manifester leur foi chrétienne pendant ces trois jours. Le message de ce congrès s’est adressé directement au pays, traversé par tous les maux. « Haïti, tiens ta lampe allumée, le Seigneur va te rebâtir », tels ont été les mots d’espérance pour ce coin de terre qui a subi les atrocités du séisme dévastateur en 2010.
Il n’y va pas moins que ce message d’espérance concerne chaque Haïtien en particulier. Car, les problèmes nationaux s’expriment tous dans le quotidien des citoyens. L’espoir d’une guérison, l’obtention d’un visa ou une amélioration économique expliquent quelque part cet attrait pour cet événement traditionnel.
Thomas Mehajeh, jeune professionnel, célibataire engagé et catholique actif est venu au congrès « en quête de solution aux problèmes ». Et pourtant, il n’est pas venu adresser un problème spécifique au Seigneur. « Les problèmes sont à la fois personnels et communautaires » a-t-il affirmé. Toutefois, il attendait un moment assez spécial : le ministère de guérison. Le moment des miracles.
D’autres fidèles viennent pour rendre gloire à Dieu pour un bienfait. Roseline a estimé qu’il était juste de louer le Tout-Puissant pour avoir sorti sa fille des décombres lors du séisme. Cette dame est une catholique active qui va à l’Eglise chaque dimanche. Pour elle, tout ce qui compte c’est la vie et la santé. En Haïti, ce sont des bénédictions, a-t-elle reconnu.
Roseline croit absolument dans le changement du pays. Au nom de Jésus ! s’est-elle exclamée. Comme Thomas d’ailleurs, cité plus haut. Pour lui, seule la prière peut aider Haïti à sortir de sa misère. Toute autre démarche est vaine. « Même au bord de l’abîme, Dieu doit être notre seul recours », a-t-il soutenu. Nos dirigeants ? « Si nous prions pour eux, Dieu peut insuffler le changement dans leur cœur », a-t-il affirmé.
De son côté, Père Yoland Ouellet, recteur du sanctuaire Notre-Dame du Cap au Canada, a présenté Marie comme l’espérance de tous les Haïtiens désespérés. Il a partagé avec les participants le miracle de la Vierge en 1879. Elle avait jeté un pont de glace sur le fleuve St-Laurent permettant aux chrétiens de trouver un passage pour construire son sanctuaire sur l’autre rive. Le pont disparut après la traversée.
Haiti n’a-t-elle pas eu son miracle aussi ? Le 8 décembre prochain ramènera le 70e anniversaire de la consécration du pays à Notre-Dame du Perpétuel Secours. Elle aurait délivré le peuple haïtien de l’épidémie de petite vérole qui l’avait frappé en 1881. Les Haïtiens vouent une grande dévotion à Marie. On pouvait en témoigner lors de la procession qui lui était consacrée ce samedi 14 avril.
La belle Dame couronnée était portée par quatre brancardiers. Des centaines de pairs de bras tendus vers elle, des chants, des applaudissements, des plaintes ont traduit tout l’émoi et l’admiration ressentis pour la mère de Jésus. « Marie, notre souffrance est ta souffrance, accompagne-nous toujours », tel a été le cri de douleur lancé par les croyants. Une femme dans la foule n’a pas pu retenir ses larmes.
La solution viendra des Chrétiens
Maria Vadia, une invitée spéciale au congrès a tenu une conférence sous le thème : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit et vous serez mes témoins sur toute la terre ». Sa mission a été de faire savoir aux fidèles qu’ils sont la solution de Dieu pour rebâtir Haïti. Ils ne peuvent compter sur un gouvernement ni sur quiconque. La tâche du changement leur revient.
Par ailleurs, elle a attiré l’attention des chrétiens sur leur crise d’identité qu’ils doivent résoudre. Elle s’est servie du témoignage de la guérison d’un enfant africain que Dieu a opéré à travers elle. Elle a intimé l’ordre à la mère d’arracher les fétiches et les amulettes que portait l’enfant. Faisait-elle allusion au syncrétisme religieux si marqué dans notre société ?
Elle a tenu à rappeler aux chrétiens qu’ils ont été baptisés comme prophètes, rois et prêtres. Et qu’ils sont appelés à marquer leur passage partout. Au parlement, à l’université, à l’hôpital, à la banque. Elle en a profité pour livrer le secret du changement : « Cessez de vous plaindre, de critiquer, de vous décourager. Jésus a déjà pris votre pauvreté et votre honte sur la croix ».
|