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Discours de Michel Martelly à l’ONU : « Nos destins, de quelque bord que nous puissions être, sont intimement liés »

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Michel Joseph Martelly Président de la République d’Haïti

Martelly à l’ONU : « Nos destins, de quelque bord que nous puissions être, sont intimement liés »

Monsieur le Président,
Je viens ici, Monsieur le Président de l’Assemblée générale, à cette 67e Assemblée générale des Nations unies, apporter, au nom du peuple haïtien, ma contribution au débat qui réunit aujourd’hui les représentants de tous les peuples du monde.
Votre élection comme président de l’Assemblée est pour moi un message clair : celui que les petits Etats membres des Nations unies peuvent y jouer un grand rôle, apporter leur contribution à la paix, même dans un contexte mondial de morosité économique.
Je voudrais au nom de la délégation haïtienne vous féliciter d’avoir suscité, encouragé ce débat qui, malheureusement, concerne nombre de membres de la grande famille des Nations unies.
Permettez-moi aussi de rendre un hommage bien mérité à Monsieur Ban Ki-moon, secrétaire général de  l’Organisation,  pour  le  dynamisme, la  sagesse, le  discernement, la  vision et  le courage dont il fait montre, plus d’une  fois, dans la gestion de situations internationales d’une extrême délicatesse.
 Qu’il soit également remercié de l’attention particulière qu’il accorde à Haïti, mon pays.
 Monsieur le Président,
 Dans les intentions comme dans les faits, depuis mon accession au pouvoir, l’Haïti que je chéris, essaie, avec des hauts, avec des bas, des succès sûrement, des faux pas parfois, d’émerger. Je m’y emploie hardiment, courageusement.
Je peux le prétendre : l’impulsion est donnée et je ne doute pas que nous pourrons en voir les résultats d’ici quelques mois, d’ici quelques années.
Comment pourrait-il en être autrement? Car l’Haïti d’aujourd’hui, celle que j’ai pour mission de servir, a compris que tant qu’entre nous dureront les chicanes, tant qu’il  y aura frustrations, misère, sous-développement et inégalités, le monde en  général, Haïti  en particulier, ne sera jamais à l’abri de troubles et de disputes.
Tant que les choses iront mal au cœur des nations, elles seront tentées de se tourner vers leurs voisins et de leur chercher querelle. Les exemples n’ont pas manqué tout au long de l’histoire du monde, tout au long des siècles.
C’est  pour cela que nous disons aujourd’hui que s’il est opportun de rechercher des solutions pacifiques  aux  différends  internationaux, il  est  peut-être  plus judicieux  de  chercher  à  les prévenir.
Tant que l’accès à l’eau, aux grand marchés, tant que la juste rétribution des matières premières et la saine compétitivité économique ne seront pas au rendez-vous, des conflits, nous en vivrons!
Tant que, toutes nations unies, nous ne conjuguerons pas nos efforts pour que l’accès à la santé, au travail, le respect des différences, deviennent réalité, nous continuerons d’être confrontés à des conflits et réduits à rechercher, péniblement, des solutions pacifiques.
Monsieur le Président,

•  La parité des genres, dont nous nous sommes faits les champions,
•    la démocratie que nous prônons,
•    le traitement égal devant la loi qu’au quotidien nous tachons de faire appliquer,
•    le respect de l’environnement qui s’inscrit dans notre programme de gouvernement sont, à mon sens, des paramètres qui préviennent les mouvements migratoires incontrôlés, les changements  climatiques, les  guerres  inutiles,  les  massacres à  relents  religieux, les conflits ethniques, le terrorisme.
Dans notre quête commune d’harmonie dans un monde aux cultures différentes et aux religions diverses, nous devrons permettre à des rêves nationaux d’émerger,  des rêves qui peuvent se résumer à offrir la possibilité à chaque homme et à chaque femme, quelles que soient leur couleur, leur religion ou leur tendance politique de vivre en paix et d’élever leurs progénitures dans la dignité.
L’Haïti de Toussaint Louverture, voilà plus de deux siècles, l’avait déjà compris.
Mais ces rêves nationaux, verront-ils le jour, si les engagements pris en vue d’accompagner le développement des pays comme le nôtre ne sont pas suivis d’effet?
Si préjugés et suspicions de toutes sortes à l’encontre des moins nantis gardent encore la tête dure?
Pour prévenir ces différends, il nous faut sur les autres un autre regard, un regard, purifié j’allais dire « à la fontaine de Siloé ».
L’Haïti qui souffre l’appelle de ses vœux.
Monsieur le Président,

A la veille de la présidence d’Haïti à la tête de la Caricom, je répète qu’avec bonne foi et bonne volonté, les choses peuvent changer car nos destins, de quelque bord que nous puissions être, sont intimement liés.
Dans-un  monde où la tendance globale est la constitution de grands blocéconomiques et sociaux, les Grands ne pourront demeurer grands que s’ils  savent transformer la pluralité des enfants de la planète en une seule et grande famille sociale et économique, respectueuse des traditions culturelles et religieuses des uns et des autres – sans exclusion ni exclusive.
Le nécessaire dialogue doit donc prévaloir entre nous, pas ces dialogues de sourds auxquels nous assistons impuissants depuis des décennies, mais de vrais échanges et négociations qui seuls peuvent mettre un terme à ces interminables conflits qui ne cessent d’endeuiller les familles et veulent troubler la paix du monde.
Monsieur le Président,

L’histoire   nous  a  appris  qu’il   n’y   avait  pas  de  justice  et  d’égalité   dans   les  relations internationales, que chaque nation cherchait son intérêt propre. La création des Nations Unies a allumé chez les peuples l’espoir que les choses pouvaient être différentes. Il ne faut pas laisser mourir cette flamme.
Dans n’importe  quelle famille en général, dans celle des Nations unies en particulier, il ne saurait y avoir des grands et des petits, des géants et des nains, mais des êtres égaux qui ont des intérêts à défendre, des opinions à faire valoir, sur la base d’une relation tournée vers l’avenir, une relation empreinte de liberté, d’égalité, de fraternité et de recherche du bonheur pour tous.
Mais qu’on ne s’y  méprenne pas, l’espace idéal pour la paix dans le monde, pour la prospérité et la lutte contre la pauvreté, reste le cadre démocratique.
Haïti, sous mon leadership, l’a compris, et s’y emploie activement : en renforçant les institutions locales réputées faibles ou jugées inopérantes.
Haïti l’a compris, elle a compris que seule la démocratie vécue peut apporter la stabilité, cette condition préalable et indispensable à toute politique de développement.
Monsieur le Président,
Qu’il me soit permis du haut de cette tribune de réitérer solennellement l’urgente nécessité qui nous incombe à tous de cesser de nous battre et d’œuvrer plutôt pour protéger ce bien commun qu’est notre planète, de travailler ensemble à la réduction et la gestion des risques et catastrophes qui endeuillent le monde, ruinent les économies et entravent le développement.
A vous mes pairs, leaders du monde, je veux rappeler que nos populations  respectives nous ont choisis et nous ont mandatés pour que nous leurs construisions un monde meilleur, un monde où personne ne sera laissé pour compte, un monde où nos enfants pourront enfin grandir en paix… Et me viennent à l’idée ces mots de Victor Hugo prononcés au Congrès de la Paix en 1847: «Un jour  viendra  où  il n’y  aura  plus  d’autres  champs  de  bataille  que  les  marchés  s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées… « 
Tels sont les vœux que je formule pour l’Assemblée des Nations.
Puisse « Bon Dieu, Grand Mèt la », nous bénir et nous éclairer, bénir cette ville de New York qui nous accueille si chaleureusement et nous fournir sagesse et discernement  pour un monde plus beau, un monde … plus juste.
Merci.

 

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