Greg Weeks, un juge de Fayetteville a commué la peine de Markus Robinson en réclusion criminelle à perpétuité, en vertu de la loi dite «justice et race», votée en 2009 par l’État, annonce l’Union américaine pour la défense des droits civils (ACLU) dans un communiqué.
L’organisation avait contesté la condamnation à mort de Markus Robinson en vertu de cette loi, qui permet aux accusés de présenter des preuves attestant que la race était un facteur dans la peine capitale qui leur a été infligée.
Selon l’ACLU, Robinson avait été jugé par un jury composé d’à peine deux Noirs pour neuf Blancs et un Amérindien, alors que l’accusation avait récusé 50% des jurés noirs et seulement 15% des jurés blancs.
Dans sa requête devant le juge, dont l’AFP a obtenu copie, le condamné a affirmé que «la race était un facteur significatif» dans la procédure et demandé «une peine de prison sans possibilité de libération».
L’ACLU, qui a cosigné cette requête, soutient que le système judiciaire de Caroline du Nord est «en proie à une discrimination raciale», selon un communiqué. «Au cours de la dernière décennie, les accusés reconnus coupables du meurtre d’un Blanc ont eu deux fois plus de risques d’écoper de la peine capitale que ceux accusés du meurtre d’une personne de couleur», assure l’organisation.
L’ACLU est parvenue «à la conclusion troublante que Markus Robinson, un accusé noir condamné pour la mort d’une personne blanche, a reçu un jugement beaucoup plus dur que des accusés blancs qui ont commis un crime comparable, de la part d’un jury dont la sélection pourrait avoir été entachée par des préjugés de race».
Markus Robinson, qui avait 18 ans au moment des faits, avait été reconnu coupable du meurtre d’un adolescent blanc en 1991. Son exécution avait été programmée une fois, mais un juge lui avait accordé un sursis.
Selon la presse locale, le procureur a prévu de faire appel. Il n’a pas pu être joint dans l’immédiat.