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La France veut moins de noirs et d’arabes dans son equipe de football

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La France ne sera pas tête de série pour le Mondial 2010 - L'Express
Equipe de France 2010

Le 8 novembre 2010, le directeur technique national (DTN) du football français, François Blaquart, a proposé lors d’une réunion de limiter à 30% le nombre de « Blacks » et de « Beurs » dans l’équipe des Bleus.
Selon Mediapart, qui révèle cette affaire, ce principe a été secrètement approuvé par des dirigeants des instances footbalistiques, dont Laurent Blanc.

D’après nos confrères, qui citent « des sources internes » à la Fédération française de football (FFF) « scandalisées par le procédé », le DTN Blaquart aurait déclaré, toujours pendant cette réunion :

« Oui, il faut des espèces de quotas, mais il ne faut pas que cela soit dit. » 

Concrètement, il s’agirait d’appliquer ces quotas à la source, c’est-à-dire quand de jeunes joueurs de 12 ou 13 ans sont sélectionnés dans les centres de formation de l’équipe de France et des grandes équipes de Ligue 1. Comme Clairefontaine, qui a formé Thierry Henry, William Gallas ou Nicolas Anelka.

L’un des arguments avancés par les cadres du foot est que beaucoup de joueurs, binationaux ou pouvant prétendre à une double nationalité, choisissent finalement le maillot d’un équipe étrangère après avoir été formés dans les centres français. En effet, depuis 2004 le règlement de la Fifa autorise un joueur à être sélectionné dans l’un de ses deux pays à condition de ne pas l’avoir été dans l’autre en équipe A.

Le plus choquant est que, d’après Mediapart, les discussions n’ont évoqué « aucune nationalité en particulier », mais « se sont polarisées exclusivement sur les “Blacks” et les “Beurs”, décrits parfois comme des “étrangers” alors qu’ils sont français ».

Une double nationalité qui pose problème dans les sélections

Et le site de noter que la France a bien profité de la mobilité de ceux qui ne sont pas « que » français en citant « par exemple » le franco-argentin David Trezeguet. Mais à la vérité, il lui était difficile de trouver d’autres exemples.

Européenne autrefois (Kopa, Fernandez, Platini), africaine et maghrébine aujourd’hui, la potentielle binationalité des joueurs de foot en France épouse presque strictement les contours de l’immigration.

Et elle pose effectivement problème au sein des sélections Espoirs, où de nombreux jeunes hésitent jusqu’au dernier moment (21 ans) sur le choix de leur équipe nationale.

Cela explique, si ça ne le justifie, que Laurent Blanc ait parlé, selon Mediapart, de limiter le nombre de joueurs susceptibles de partir dans des équipes nord-africaines ou africaines.

Trop de grands Noirs, pas assez de petits Blancs

L’explication donnée en interne (« digne des pires présupposés racialistes du XIXe siècle », dénonce Mediapart) :

« En un mot, il y a trop de grands Noirs athlétiques et pas assez de petits Blancs qui ont l’intelligence du jeu dans le foot français.

Selon la teneur des débats qui traversent la DTN depuis plusieurs mois, il faudrait rompre avec un “stéréotype de joueurs”, les “grands, costauds, puissants”, d’après les termes employés devant témoins par Laurent Blanc.

“Et qu’est-ce qu’il y a comme grands, costauds, puissants ? Des Blacks. C’est comme ça. C’est un fait actuel. Dieu sait que dans les centres de formations et les écoles de football, il y en a beaucoup”, a affirmé sans détour fin 2010 l’entraîneur des Bleus devant plusieurs membres de la DTN. »

Mediapart affirme aussi qu’après le fiasco du dernier Mondial en Afrique du Sud, certains dirigeants de la direction technique nationale avaient considéré « que les joueurs noirs (comme Patrice Evra) et ceux de confession musulmane (comme Franck Ribéry) pouvaient être tenus comme les premiers responsables de l’échec sud-africain, parce que fauteurs de trouble au sein du groupe ».

Interrogé par nos confrères, le DTN François Blanquart a notamment répondu :

« En aucun cas de manière institutionnelle, de manière officielle, de manière écrite, de manière rapportée, ça n’a été évoqué. Voilà. Maintenant, quand on parle avec les gens, j’en sais rien, on peut prendre des pourcentages, on peut parler d’autre chose. »

 

Laurent Blanc dément, Pape Diouf  y voit  le reflet de la réalité

Le sélectionneur des Bleus a démenti avoir tenu de tels propos, par la voix de l’attaché de presse de l’équipe de France :

« Laurent Blanc récuse ces propos ineptes et contraires à sa philosophie.

Laurent Blanc est outré qu’on puisse le mettre en cause de la sorte, toute discrimination étant insupportable à ses yeux, il répète que jamais il ne cautionnerait cela. »

Interrogé sur RTL, Pape Diouf, ancien président de l’OM, estime que « vraie ou pas, cette enquête illustre une réalité du football français » :

« Ce qui est formidable dans cette affaire depuis un débat qui a éclaté… ce sont les dénis… et la misère de certains arguments… Aujourd’hui les gens semblent tous tomber des nues…

Le football français est à l’image de la société française, ce football-là exclut, ce football-là est très raciste, il faut dire les choses comme elles sont. »

Cliquez sur la fleche pour voir la video

 

 

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