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“Aujourd’hui personne ne sait rien”, insiste depuis Caracas le commentateur politique Alfredo Maldonado.“Tous les projecteurs sont braqués sur la vice-présidence”, ajoute-t-il. Il faut dire que la tonalité d’une éventuelle transition, qu’elle soit pré- ou postélectorale, dépendra du vice-président. C’est pourquoi, parmi toutes les rumeurs qui circulent, celle d’un remplacement éventuel de l’actuel titulaire du poste, Elías Jaua, par l’actuel ministre des Affaires étrangères, Nicolás Maduro, revient assez souvent. Pour Maldonado, rédacteur en chef de Venezuela Analítica, l’un des journalistes les plus informés du pays, “le nouveau vice-président succédera à Chávez, du moins en cas de transition forcée”. Et, selon la Constitution vénézuélienne, un nouveau vice-président peut être désigné à tout moment par le président. Après treize années où Chávez a été au pouvoir, sept candidats pourraient accéder à cette fonction.
Que ce soit l’actuel ministre des Affaires étrangères ou l’actuel vice-président, les deux hommes sont les plus castristes du chavisme. Mais Maduro a deux atouts indéniables. D’abord sa femme, Cilia Flores, procureur général du pays, et ensuite la confiance totale que lui accorde le tandem Chávez-Fidel, ce qui n’est pas rien. En outre, Maduro, qui a commencé comme syndicaliste dans le métro de Caracas, jouit du soutien des dirigeants régionaux. Ces derniers jours, il a cependant fait un faux pas en qualifiant les partisans du candidat de l’opposition Henrique Capriles de “pédés” [le 13 avril]. Devant la réaction indignée des ONG, il a fait machine arrière.
Sur la liste des éventuels favoris figurent également José Vicente Rangel, un habitué de la décennie chaviste (ministre des Affaires étrangères, de la Défense et vice-président de 2002 à 2007). Rangel, devenu journaliste de la télévision officielle Televen, “entretient de bonnes relations avec l’opposition et le monde des affaires, mais avec l’armée des relations médiocres”, explique Maldonado. Son âge est aussi un obstacle de taille, puisqu’il a 83 ans.
Autre candidat potentiel : Diosdado Cabello, ancien gouverneur de l’Etat de Miranda, ancien vice-président, ancien ministre, avec quatre portefeuilles différents, et aujourd’hui vice-président du PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela, présidé par Chávez) et président de l’Assemblée nationale. Cet ancien militaire s’est battu, comme Rangel, pour faire revenir Chávez au pouvoir après le coup d’Etat d’avril 2002. Mais Cabello, qui à une époque était considéré comme l’alter ego de Chávez, n’a pas le soutien des frères Castro. Cabello représente l’armée, explique Maldonado, qui doute cependant d’une éventuelle ingérence des militaires chavistes.
Le nom d’Adán, frère aîné du président vénézuélien et actuel gouverneur de l’Etat de Barinas (d’où est originaire la famille Chávez), figure également sur la liste des éventuels prétendants, même s’il ne peut être vice-président, car la Constitution interdit l’accès à ce poste à un proche du chef de l’Etat. Et, si Adán peut se targuer d’avoir initié son frère à la lecture du communisme et du socialisme et de jouir de l’estime des Castro (une confiance gagnée lors de ses années d’ambassadeur à Cuba), il manque de soutien au sein du PSUV. Et surtout, contrairement à son frère, il n’a pas la moindre once de charisme.
La plus proche de l’ADN politique d’Hugo Chávez est sans doute sa fille aînée, Rosa Virginia Chávez, qui l’année dernière a accompagné son père dans tous ses déplacements et même pour ses traitements à La Havane. “Chávez l’a déjà choisie. Il est en train de la préparer”, murmure-t-on à Caracas. Si l’on ignore tout ou presque des qualités politiques de Rosa Virginia, qui a étudié les relations internationales, comme son époux, Jorge Arreaza, ministre des Sciences et des Technologies, “l’avantage de la fille de Chávez, c’est qu’elle sera la seule à pouvoir jouer sur la corde sensible, un peu comme Cristina pour Néstor [Kirchner, en Argentine]”, explique Maldonado. Pour l’instant. Pourtant, les proches du président n’excluent pas l’idée qu’il puisse sortir ce lapin de son chapeau, ultime recours capable d’assurer la pérennité de son héritage.
En dépit de son cancer et des divisions au sein de son parti, Hugo Chávez continue d’être le chouchou des sondages. Mais ceux-ci donnent aussi Capriles favori contre Jaua, Maduro ou Cabello s’ils se présentaient le 7 octobre. Et le principal institut de sondage du pays a averti : si Chávez renonçait à se présenter à cause de sa maladie, la seule façon de battre Capriles serait de présenter un candidat bénéficiant d’un soutien unanime du camp chaviste. (Traduit de l’espagnol)