À 27 ans, après neuf saisons en NBA et deux finales perdues (2007, 2011), James a réussi le pari qu’il s’était fixé en rejoignant Miami en 2010 pour former avec Dwyane Wade et Chris Bosh le fameux et décrié «Big Three».
Raillé il y a un après la défaite face à Dallas pour son incapacité à remplir une mission qui avait été présentée comme un fait acquis, vilipendé pour ses performances en finale, et critiqué pour ses déclarations maladroites parfois perçues comme un manque d’humilité, James a tout fait oublier contre Oklahoma City.
Avec 28,6 points, 10,2 rebonds et 7,4 passes décisives en finale, il a été désigné meilleur joueur (MVP) de la finale, lui qui avait déjà été désigné MVP de la saison régulière le mois dernier, un doublé réservé aux plus grands.
Il a même eu le bon goût de finir jeudi sur un triple double (26 pts, 11 rbds, 13 passes), le seul de cette finale.
Sur le parquet, il a été l’âme d’une équipe de Miami dont il est devenu le patron, Wade se mettant un peu plus en retrait avec des statistiques en baisse par rapport à la finale de l’an dernier.
James a en plus ajouté une touche d’héroïsme à sa prestation en finale. Perclus de crampes à la fin du quatrième match au point de devoir être porté vers le banc, il est revenu en jeu pour marquer un panier à trois points libérateur alors que les équipes étaient à égalité et a dû sortir peu après, toujours pris de crampes.
Il a été le point d’ancrage offensif du Heat alors qu’il a joué la plupart du temps à l’intérieur, comme ailier fort (poste 4), délaissant les tirs extérieurs pour les joutes physiques sous le panneau.
«Force dominante»
Le travail qu’il a effectué à l’été dernier avec Hakeem Olajuwon, un ancien pivot de Houston considéré comme un gourou du jeu intérieur, a été payant.
«Hakeem m’a permis de perfectionner un secteur de mon jeu qui en avait besoin, explique James. Mais il m’a aussi dit de ne pas oublier de prendre du plaisir sur le terrain et c’est ce que j’ai fait cette saison.»
«LeBron est devenu une force dominante dans la raquette alors que c’est la première saison où il se frotte vraiment à ce poste», souligne son ami Wade.
Défensivement, il ne s’est pas contenté de garder la vedette d’Oklahoma City Kevin Durant en un contre un, mais il a aussi défendu avec succès sur les «gros» du Thunder en se montrant bien plus rapide qu’eux.
Et en dehors du parquet, il a, semble-t-il, trouvé la paix.
Las de se battre contre le monde entier la saison dernière après les maladresses commises lors de l’annonce de son transfert à l’été 2010 et le déchaînement médiatique qui avait suivi, James avait finit la saison aigri par le torrent de critiques et déçu par un «échec personnel».
«L’an dernier, j’étais blessé d’avoir laissé tomber mes coéquipiers et j’étais immature, raconte-t-il. J’ai joué pour prouver quelque chose, avec la haine en moi. Cette année, je suis revenu à l’amour du jeu et à la passion.»
«L’expérience est le meilleur des professeurs. J’ai vécu des choses pendant ma carrière et cette saison, j’ai été en mesure d’être meilleur sur et en dehors du terrain.»
«Je me sens plus confortable», ajoute le natif d’Akron, né d’une mère fille de 16 ans et d’un père ex-détenu qui a abandonné le foyer.
Étiquetéé comme un gamin surdoué (sur la couverture de
Sports Illustrated à 16 ans), celui qui était alors «The Chosen One» (l’Élu) et qui ensuite est devenu le «King» (le Roi) s’est libéré d’un poids immense. Pour la première fois, il peut enfin s’asseoir sur son trône.