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par R.B
La Fédération nationale des travailleurs en éducation et en culture (FENATEC), afin de renouer avec un pan assez important de notre histoire et créer sa propre histoire, a visité samedi le Palais aux 365 portes sis à Petite-Rivière de l’Artibonite. Cette excursion à valeur didactique a permis aux organisateurs de mettre en lumière, avec une crudité inouïe, la dialectique qui gouverne la grandeur du passé et la décadence du présent. Chacun s’est rendu compte qu’il n’y a pas d’éducation sans culture et vice versa. Et que ces aspects de la vie se chevauchent et se portent mutuellement.
Le Palais aux 365 portes,sis a la Petite Riviere de l’Artibonite
9 h 15. La journée s’annonce plutôt calme. L’autobus Dignité roule à plein régime ou presque vers le Palais aux 365 portes avec à son bord 52 passagers qui tournent, l’espace d’une journée, le dos à l’atmosphère étouffante de la capitale. Entre enseignants et opérateurs culturels issus de micro-structures liées à la FENATEC, l’ambiance paraît peu animée par rapport à celle que créent généralement les cohortes d’écoliers bénéficiant du programme gratuit de transport public de la nouvelle vague. Identifiable à première vue, ce groupe social, grâce à sa cohésion, a montré qu’il a sa manière de penser, de sentir, d’agir et d’opérer une démarcation avec des effets de mode issus de ce que la nouvelle sociologie caractérise? par ses relations avec l’environnement en réponse à la désorganisation sous-culturelles de certaines zones urbaines. Plaisir de découvrir la Maison du Roi. Joie contagieuse de partir en excursion en perspective d’une nouvelle pédagogie de l’enseignement des sciences sociales basée sur la redécouverte de l’histoire nationale.
Beaucoup de visages s’éclairent d’un certain sourire. Chacun a l’air sympathique dans sa posture d’enseignant ou d’opérateur culturel à la hauteur de sa mission. Mais l’activité, à mettre au compte d’un événement d’ordre privé, aura contribué à entretenir l’opinion sur ce qu’on appelle par euphémisme la »Sauvegarde du patrimoine national : forme verticale du lien social qui unit les hommes et leur permet de nouer des liens de solidarité et de cultiver la mémoire, selon Weber.
En effet, le Palais aux 365 portes parmi bien d’autres monuments historiques lie les Haïtiens aux représentations collectives auxquelles ils se soumettent et qui constituent les valeurs qui leur sont communes. Soit. Mais quel est le poids de la conscience collective sur ce lieu de mémoire ? En quoi l’Etat est-il conscient de cette référence fondatrice de la nation ? Ce symbole du passé fonde-t-il la citoyenneté sur la volonté de nous identifier à un projet commun étayé par des règles du vivre ensemble ? Autant de questions que se pose justement René Préval Joseph, président de la FENATEC qui, malgré le délabrement du cadre physique du site, a montré des signes d’espoir assez vifs quant à la réhabilitation de la Maison du Roi.
Les représentants de l’ATECCA (Association des travailleurs en éducation et en culture de carrefour), ASSEDEM (Association des enseignants de Delmas), ASSEPEV (Association des enseignants de Pétion-Ville), COTHECU (Corps des travailleurs hïtiens en éducation et en culture). ATHECU (Association des travailleurs haïtiens en éducation et en culture) sont tous du même avis : le Patrimoine national est en péril, il faut le sauver.
J’ai évoqué avec le Président de la FENATEC, Réné Préval Joseph, un franc-parler que j’ai eu en 2003 à ce sujet avec M. Jolibois, actuel DG de l’ISPAN, lors d’une tournée au Cap-Haïtien. Lors de cet entretien, il avait le même rêve, la même envie. Quand un projet patrimonial devient méconnu, c’est toujours la faute à la communication. Encore qu’il ne faut pas perdre de vue que la sauvegarde du patrimoine national est un processus sui generis ayant des paramètres qui lui sont propres.
«Le roi Henri Christophe avait un art de gouverner, une subtilité intellectuelle, une vision politique et un idéal de grandeur au plus profond de son orgueilleuse solitude, mais la postérité les lui a bien rendus», a lâché Nancy Souvenir de la FENATEC qui, tout en s’imprégnant de la douceur du climat à Crête-à-Pierrot, a lancé un appel pressant aux responsables en vue de la réhabilitation du Palais des 365 portes.
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2 Réponses à La FENATEC decouvre le Palais aux 365 portes