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© ap.
Visage émacié et physique de sportif, Paul Ryan est à 42 ans un atout certain pour les républicains -comme l’était Barack Obama pour les démocrates en 2008 lorsqu’il était âgé de 47 ans- tandis que Mitt Romney, 65 ans, est souvent jugé austère et manquant de charisme. « Paul Ryan est jeune et donne un autre style à la campagne, un style qu’un candidat plus âgé n’aurait peut-être pas », tranche Jacob Lowman, un étudiant de 20 ans venu écouter M. Ryan lors d’un meeting de campagne vendredi soir en Virginie (est).
En 2008, les deux tiers des électeurs de moins de 30 ans s’étaient tournés vers Barack Obama qui avait su les séduire par son comportement et sa personnalité. « Beaucoup de gens de mon âge ont voté pour Obama lors de la dernière élection parce qu’il était cool, il jouait au basket et s’affichait avec « Jay-Z », une vedette du hip-hop, rappelle Brian Hood, étudiant âgé de 20 ans. « Je pense que Ryan peut faire quelque chose de similaire, il fait du sport, pêche à mains nues, chasse… ».
Ryan, citoyen « normal »
Depuis son investiture le 11 août sur le ticket républicain, Paul Ryan s’est beaucoup investi dans la campagne, cherchant à s’afficher en citoyen normal. Il a parlé de ses marques de bière préférées et, durant une visite dans son ancienne université de l’Ohio (nord), il a raconté qu’il avait dû se faire poser 14 points de suture après un match de hockey. Si les républicains remportent l’élection du 6 novembre, M. Ryan sera le plus jeune vice-président américain depuis Richard Nixon qui le fut à 40 ans aux côtés du président Dwight Eisenhower de 1953 à 1961.
L’âge de Paul Ryan « est très certainement un atout », estime Michael Short, 26 ans, directeur de communication du comité national républicain en Virginie. « Cela fait vraiment appel à l’électorat le plus jeune. Il peut leur parler de divers sujets économiques et de questions qui les concernent directement ».
Une alternative pour les déçus d’Obama
Le colistier républicain et ses projets de réductions budgétaires plaisent d’autant plus à des jeunes déçus par leur ex-favori Barack Obama et frappés par la crise économique. D’après des études diffusées par les républicains, la moitié des jeunes diplômés de l’université aux Etats-Unis ne trouvent pas d’emploi.
L’un des responsables de l’Etat de Virginie, le républicain Bill Bolling, ne manque pas de pointer « l’échec » du président Obama, qui promettait « espoir et changement ». « Le président leur a accroché autour du cou le boulet de la dette qu’ils devront rembourser toute leur vie. Il n’y a aucune raison pour que les jeunes électeurs croient à nouveau en ce président », pense M. Bolling.
« Notre génération va hériter de la dette et nous avons besoin de quelqu’un comme Paul Ryan qui contrôle les budgets, prend garde aux déficits en essayant de les contrôler », abonde William Robbins, 21 ans, étudiant, mais qui était trop jeune pour voter en 2008. « Il s’agit de notre avenir, cela devrait beaucoup intéresser les jeunes et je suis toujours surpris quand ce n’est pas le cas », dit-il.