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Bill Clinton, avocat percutant de Barack Obama à la convention democrate

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Le matin, l’équipe de campagne de Barack Obama s’inquiétait : l’ancien président démocrate Bill Clinton, qui devait clore la soirée du mercredi 5 septembre, ne lui avait pas encore fourni le texte de son allocution. Vaine anxiété : après sa prestation, ce n’était qu’éblouissement général.

Sur la chaîne publique PBS, le chroniqueur du New York Times, David Brooks, un conservateur modéré, résumait l’opinion commune : Bill Clinton, disait-il, a été « d’une rare efficacité ; il a parlé de politique et que de politique, du début à la fin. Dans cette campagne électorale, personne ne l’avait encore fait, ni à cette convention, ni durant la convention républicaine », la semaine dernière.

Là était sans doute la plus grande surprise. Emacié, la voix éraillée, Bill Clinton, durant presque une heure, a délivré le premier discours programmatique de cette campagne. Tour à tour didactique – « écoutez bien, c’est sérieux ce que j’ai à vous dire » –, gouailleur ou enjôleur – disant de Barack Obama qu’un homme qui a eu l’heureuse idée d’épouser Michelle ne peut qu’être digne d’éloge… –, il a défendu le bilan du président avec des arguments de nature à convaincre les hésitants, et attaqué avec une causticité mordante les positions de l’adversaire, Mitt Romney.
Bill Clinton a, surtout, « cadré » l’enjeu de l’élection présidentielle. Barack Obama ne cesse de répéter qu’il s’agit d’un affrontement radical entre deux visions du présent et du futur de l’Amérique. L’ancien, qui avait préparé ses fiches et ses chiffres, lui a balisé le terrain.
LE PLAN OBAMA « CENT FOIS MEILLEUR »
La crise : oui, « beaucoup de gens sont toujours en colère » et ne « sentent pas encore » les bénéfices de la politique menée par l’équipe démocrate depuis quatre ans. « Moi aussi, j’ai connu ça. » Témoignage-clé. Et de rappeler qu’il avait hérité en 1992 d’une situation économique difficile, et qu’il lui avait fallu un second mandat avant d’entraîner le pays vers une ère de prospérité.
« Ecoutez-moi » : M. Obama a hérité de la pire situation économique depuis soixante-dix ans. « Aucun président, ni moi, ni aucun de mes prédécesseurs, n’aurait réparé les dégâts en quatre ans seulement. » L’actuel a « jeté les fondations d’une nouvelle prospérité ». « J’y crois de tout mon cœur. » Mais comme lui en son temps, M. Obama aura besoin de « quatre ans de plus pour le démontrer ».
Le bilan : ce fut l’aspect le moins convaincant du discours. M. Clinton a crédité M. Obama d’avoir fait redémarrer les embauches après une première année de mandat calamiteuse du fait du bilan républicain. Mieux, 500 000 emplois industriels ont été créés, a-t-il noté, dans un clin d’œil à ceux qui prônent une« réindustrialisation » de l’Amérique. Mais il a surtout invoqué le temps long pour déplacer la focale de l’adversaire.
Sur les cinquante-deux dernières années, a calculé l’ex-président, la Maison Blanche a été occupée durant vingt-huit ans par un républicain, et vingt-quatre ans par un démocrate. Le « bilan emploi » calculé par Bill Clinton : 24 millions d’emplois créés sous les républicains, 42 millions sous les démocrates. Quant à la dette, il n’est qu’à lire leur programme, les républicains au pouvoir l’accroîtraient au lieu de la résorber – « c’est arithmétique » – ou feraient entrer le pays dans une effroyable récession. Le plan Obama est « cent fois meilleur » pour la résorber.
La couverture santé : M. Clinton a méthodiquement décortiqué les thèses républicaines pour montrer combien leurs chiffres, destinés à effrayer les électeurs – en particulier ceux énoncés par leur candidat à la vice-présidence, Paul Ryan – sont mensongers. « Pour la première fois depuis cinquante ans », a assuré Bill Clinton, le coût général de la santé a été abaissé aux Etats-Unis sous Barack Obama. Et de montrer comment les propositions républicaines – là encore, « c’est arithmétique » – amèneraient à une détérioration sans précédent de la couverture sociale et des retraites. « On ne peut pas laisser cela advenir ! »
IL PARLE AUSSI BIEN AUX CITADINS QU’AUX PÉQUENAUDS
Le débat de fond : le retour à la Maison Blanche des républicains, qui ont plongé le pays dans un « désordre total », serait selon M. Clinton une calamité pour les salariés et les pauvres. Un parti qui préfère l’obstruction systématique au compromis est incapable de préparer l’avenir commun, assure-t-il.
A la fin, on en revient toujours « à la cause de nos fondateurs : aller vers une union plus parfaite ». De Romney ou d’Obama, de celui qui prône le chacun pour soi ou de celui qui veut « avancer ensemble », lequel est le mieux à même de promouvoircette ambition ? M. Obama pouvait alors monter sur scène. Les deux hommes s’étreignaient. La foule, debout, applaudissait à tout rompre.
Avant qu’il ne s’exprime, gazettes et commentateurs s’interrogeaient : « Pourquoi Obama a-t-il besoin de Bill Clinton ? » L’orateur exceptionnel qui sait parler aussi bien aux cols bleus-blancs qu’aux Noirs, aux citadins éduqués qu’aux hillbillies(« péquenauds »), a montré qu’il reste, de tout le personnel politique américain, celui dont l’impact est le plus « efficace », comme dit David Brooks, sur cette catégorie informelle mais pas virtuelle qu’en France certains nomment « les gens ».
Ensuite, il incarne une nostalgie porteuse d’espoir et non de rage. M. Clinton reste, aux yeux de ces « gens », le démocrate qui leur a apporté une prospérité commune et, aux yeux des élites économiques, celui qui a su allier plein-emploi, progression du pouvoir d’achat et… surplus budgétaire !
Pour Barck Obama, le soutien de l’ancien président est enfin primordial parce qu’il peut ramener dans le giron démocrate une partie des cols bleus-blancs dont les sondages indiquent qu’à ce jour, lui-même parvient moins à les convaincre que son adversaire républicain. Parce que Bill Clinton est le meilleur pour lespersuader de lui donner « quatre ans de plus », comme ils les lui avaient accordés il y a seize ans.


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