Leurs sources de financement sont sans doute un des meilleurs moyens
d’illustrer les différences entre les deux candidats à la présidentielle
américaine: le démocrate Obama et le républicain Romney.
Selon le classement établit par le site
OpenSecrets.org, la campagne de Barack Obama est ainsi
financée par les universités et l’industrie technologique avec Microsoft et Google en deuxième et
troisième position derrière l’Université de Californie et en quatrième et
cinquième place le cabinet d’avocat DLA Piper et l’Université de Harvard.
Pour Mitt Romney la liste de ses sponsors s’apparente elle plutôt à un annuaire de Wall
Street: Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Morgan Stanley, Bank of America et
Credit Suisse Group.
L’argent ne vient pas aux candidats directement des entreprises mais indirectement via les tristement fameux comités d’action politique et des dirigeants à titre individuel, des actionnaires
importants et des membres de leurs familles. Au total, Obama a récolté la somme faramineuse de 348,4 millions
de dollars et Mitt Romney est loin derrière avec 193,4 millions de dollars.
Les liens d’Obama avec l’industrie technologique remontent en fait à sa première
campagne présidentielle en 2008 quand le patron alors de Google Eric Schmidt
avait mené campagne
pour lui tout
comme d’ailleurs
Steve Ballmer qui alors dirigeait Microsoft. Après l’élection victorieuse
de 2008, plusieurs cadres de Google ont même rejoint l’administration Obama, Eric Schmidt
et Craig Mundie, le responsable de la recherche de Microsoft, avaient eux intégrés le Conseil scientifique et technologique de la Maison Blanche.
Il y a pourtant dans ses sources de financement un changement de taille pour Obama entre 2008 et 2012. Il y a quatre
ans, Wall Street soutenait massivement le candidat démocrate et Goldman Sachs, JP Morgan
Chase et Citigroup faisaient alors
partie des principaux
contributeurs à sa campagne. La crise financière est passée par là et la volonté par la Maison Blanche de mieux contrôler les banquiers n’a pas rendu Barack Obama populaire à Wall Street.
Le paradoxe avec le financement de la vie politique américaine, que
souligne notamment le Wall Street Journal, c’est que les campagnes présidentielles parviennent à amasser des trésors de guerre mais les deux grands partis politiques, démocrate et républicain, ne cessent dans le même temps de s’appauvrir. Ils manquent de ressources et sont de moins en moins capables de jouer leur rôle dans le débat démocratique. Un danger pour la démocratie américaine selon le Wall Street Journal.