Robert Chauke, ses six épouses et quelques uns de ses 26 enfants devant leur maison de Johannesburg
Pour Eric Anderson, l’infidélité des hommes est inévitable et a surtout pour but de mieux gérer la relation officielle et son impact émotionnel. Cette interview du sociologue américain Eric Anderson dans The Huffington Post ne rencontrera probablement pas une grande adhésion de la gent féminine.
Dans son dernier ouvrage, « Les hommes, la monogamie et la vérité sur la tromperie », il justifie avec vigueur l’infidélité chronique des membres du sexe mâle.
La monogamie c’est le mal
Il considère même que la monogamie ne constitue pas un système dans lequel l’homme peut s’épanouir. Anderson va jusqu’à parler « d’incarcération sociale et sexuelle susceptible de développer des frustrations, des colères, voire du mépris envers sa partenaire officielle. » Il stigmatise ardemment cette forme d’union et ne comprend pas « pourquoi on s’en prend davantage aux hommes infidèles plutôt que ceux qui divorcent, abandonnant un mariage d’amour riche en souvenirs et bouleversant au passage l’équilibre des enfants. » Il appelle donc à « d’autres formes de couples où l’infidélité ne subira plus d’ostracisme ». Rien d’innovateur jusque-là. Des philosophes de la Rome antique comme Épicure, ou bien Spinoza quelques siècles plus tard, avaient déjà disserté sur des thèses faisant appel à un mode de vie plus libertin.
L’infidélité c’est de la gourmandise
Une famille polygame aux Etats-Unis
Mais il considère aussi que l’adultère n’est pas une marque de désaffection envers l’épouse, et qu’il est même indispensable à la survie du couple.
L’infidélité comme remède conjugal, il fallait oser. Son étude souligne d’ailleurs que sur 120 hommes interrogés, 78 % d’entre eux admettent avoir trompé leur petite amie « même s’ils l’aimaient et qu’ils avaient l’intention de rester avec elle. » Pour lui, « les hommes ne vont pas voir ailleurs parce qu’ils n’aiment pas leur partenaire. Ils trompent parce qu’ils veulent juste avoir des relations sexuelles avec d’autres ».
Il associe le désir sexuel à de la gourmandise. »On dit qu’on ne veut pas manger ce chocolat mais on en a envie quand même. On le mange, on se sent coupable et ensuite, on se promet de ne plus en manger. Mais on l’a fait. C’est le même phénomène avec l’infidélité. » Ce thérapeute précise aussi « la généralisation du sexe prénuptial et de la pornographie a fortement contribué à la hantise masculine à l’encontre de la monogamie. »
Le sexe et l’affectif ne vont pas ensemble pour une relation à long terme
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Eric Anderson tient surtout à dissocier le sexe de l’affectif. Pour lui, tous les couples connaissent une baisse de libido au sein de leur relation après deux ans. « C’est parfois moins que ça » ajoute-t-il. « Cela signifie que nous finissons par rester avec nos partenaires sur le long terme pour la connexion socio-affective et non pas pour le sexe. Si un couple élève une famille, c’est le lien affectif qui compte, pas le lien sexuel. » Moins de sexe donc, au fur et à mesure du temps, mais des relations qui sont plus fortes et plus intimes.