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© ap.
Le chef d’al-Qaïda est dans le noir, ne voit rien, tandis que lui est équipé de lunettes de vision nocturne. « Il y avait Ben Laden là, debout. Il avait ses mains sur les épaules d’une femme, la poussant devant, pas exactement vers moi mais dans la direction du vacarme du couloir. C’était sa plus jeune femme, Amal ».
Il tire deux balles, puis une autre, dans la tête de l’homme le plus recherché au monde. L’action a duré une quinzaine de secondes depuis son arrivée au troisième étage. « Il était mort. Il ne bougeait pas. Sa langue pendait. Je l’ai vu prendre ses dernières inspirations, juste une respiration réflexe », détaille l’opérateur de la désormais fameuse Team 6 des Navy Seals.
« Tout le monde le voulait mort mais personne ne voulait dire: Hey, vous allez tuer ce mec. C’était juste implicite », raconte-t-il au cours d’un long récit.
Ce vétéran de la guerre contre le terrorisme a depuis quitté l’armée à l’été 2012, sans aucune protection sociale, n’ayant pas passé les 20 années nécessaires sous les drapeaux pour pouvoir bénéficier d’une pension de retraite ni d’une assurance maladie.
Cet entretien, dans lequel il n’est pas identifié pour respecter son devoir de réserve et pour préserver sa sécurité, constitue un nouveau témoignage de l’intérieur après la publication d’un ouvrage polémique, « No Easy Day » écrit sous le pseudonyme de Mark Owen par un autre membre de l’équipe qui a participé au raid.