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© reuters.
La mine grave, Sean Penn a assisté aux obsèques d’Hugo Chavez vendredi à Caracas, une présence remarquée d’une des ces figures engagées de Hollywood qui avaient placé l’ex-président vénézuélien sur un piédestal, défiant Washington et son antipathie pour le régime.
Le comédien connu pour son militantisme de gauche a été le seul à se déplacer pour enterrer celui qu’il appelait son « ami », mais il appartient à une mouvance d’acteurs et de réalisateurs engagés qui ont rendu hommage au chef de l’Etat controversé immédiatement après son décès.
Oliver Stone, Danny Glover, Michael Moore n’ont pas tari d’éloges à l’égard d’Hugo Chavez, qui s’est éteint mardi à l’âge de 58 ans des suites d’un cancer. C’était « un grand héros pour la majorité de son peuple et pour tous ceux qui se débattent à travers le monde », a déclaré le réalisateur Oliver Stone, qui avait interviewé le président vénézuélien pour un documentaire en 2009. « Haï des classes (sociales) bien établies, Hugo Chavez restera à jamais dans l’histoire », a-t-il ajouté, dans un communiqué, en concluant par un: « Mon ami, repose en paix, (une paix) pleinement méritée ».
L’acteur noir Danny Glover, qui a incarné le coéquipier de Mel Gibson dans « L’arme fatale », a salué Chavez comme un « champion social ». « Je me joins aux millions de Vénézuéliens, Latino-américains, Caraïbéens et aux amoureux de la liberté à travers le monde qui l’ont considéré comme un champion social de la démocratie centrée sur le peuple », a-t-il écrit.
Sean Penn, très ému vendredi, n’a pas fait de déclaration publique lors des funérailles de celui qu’il avait rencontré en privé à plusieurs reprises. En apprenant sa mort, l’acteur oscarisé que Chavez avait qualifié « d’amis des causes justes », avait déclaré: « Les Américains ont perdu un ami qu’ils avaient toujours ignoré. Et les pauvres à travers le monde ont perdu un champion. Moi, j’ai perdu un ami que j’avais le bonheur d’avoir ».
Ce soutien s’inscrit dans une longue tradition hollywoodienne d’engagement politique initiée par Charlie Chaplin accusé de communisme, puis de Jane Fonda alias « Jane Hanoï » taxée d’anti-américanisme au Vietnam, ou encore George Clooney, arrêté au Soudan l’an dernier. Un engagement qui n’est pas toujours sans risques, quand il va à l’encontre des intérêts américains.
« Les Américains en général veulent que leurs stars disent publiquement ce que les Etats-Unis font de bien », explique Steven Ross, professeur à l’Université South California, expert des liens entre politique et Hollywood. « Ils ne veulent pas entendre Jane Fonda, Sean Penn, Oliver Stone ou Danny Glover leur dire ce qui va mal en Amérique ou comment des dirigeants étrangers comme Chavez, malgré toutes les restrictions (mises en place), ont aussi fait avancer la cause de la démocratie ».
Sean Penn, Susan Sarandon, Tim Robbins, qui avaient clamé leur opposition à la guerre en Irak en 2003, « sont parvenus à garder leur carrière, mais Chaplin et Edward Robinson, accusés d’affinités avec les communistes, ont vu leur carrière de star s’éteindre ». Un risque que Sean Penn n’a pas peur de courir: juste avant son départ pour Caracas en soutenant ouvertement le successeur désigné de Chavez. « Le Venezuela et sa révolution vont perdurer sous le leadership établi du vice-président (Nicolas) Maduro ».