Le Brésil, principale terre d’accueil des travailleurs haïtiens
Apprécié par les Haïtiens pour la qualité de leur football, le Brésil est désormais, depuis le séisme du 12 janvier 2010, considéré comme un véritable eldorado pour des milliers d’Haïtiens en quête d’une vie meilleure. Depuis plus de trois ans, plus de 9 000 haïtiens ont laissé le pays en direction du Brésil en passant par la petite ville de Brasileia, située entre la Bolivie et le Brésil plus particulièrement dans l’Etat de l’ACRE.
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Selon des informations issues de Radio France Internationale (RFI), pour accéder au territoire brésilien ces migrants haïtiens s’embarquent dans un avion à partir de la République dominicaine en direction du Panama, ensuite l’Equateur puis le Pérou et la Bolivie. Un long parcours de combattants semé d’embuches qui peut coûter jusqu’à 3 000 euros. Une somme qu’ils utilisent pour régler les frais de voyage et surtout pour payer les passeurs. Une fois arrivés à destination, ces migrants se retrouvent sans argent, sans travail et regroupés dans des camps de fortune dépourvus d’électricité et d’eau courante. Livrés à eux-mêmes et laissant derrière eux femme et enfants, ils attendent la délivrance de leur visa et leur carte de travail afin de concrétiser leur rêve : trouver un emploi.
Il y a de cela deux mois que le gouverneur de l’Etat d’ACRE a dû solliciter l’aide du gouverneur fédéral afin de mieux organiser le camp. Une assistance logistique et alimentaire leur a été fournie par le gouvernement fédéral pour faire face à ce flux migratoire. Parallèlement, la présidente Dilma Rousseff a dû assouplir sa politique migratoire afin de permettre aux Haïtiens, désireux de tenter l’expérience brésilienne, d’y accéder légalement en leur accordant un visa humanitaire de six mois renouvelable. Après avoir passé une année dans le pays, ils peuvent obtenir une carte de résidence valable pour cinq ans et renouvelable. Jusque-là une centaine de visas ont déjà été délivrés, mensuellement, par l’ambassade brésilienne en Haïti.
Ainsi au lieu de payer les passeurs pour accéder illégalement au territoire brésilien, les Haïtiens peuvent s’embarquer directement dans un avion à destination de Sao Paolo ou Brasilia. Ce qui leur coûtera environ 1 200 dollars. Au niveau du Camp de Brasilia, chaque semaine des recruteurs, envoyés par des firmes brésiliennes situées à des milliers de kilomètres et travaillant dans le secteur agroalimentaire et avicole, sont venus les embauchés massivement. La plupart d’entre eux perçoivent un salaire de 300 euros par mois pour 44 heures fournies par semaine.
Certains sont chanceux et trouvent du boulot comme ces travailleurs haitiens aidant a renover l’un des stades du mondial 2014
La plupart des Haïtiens recrutés ont été emmenés dans le Sud agricole du Brésil, dans les Etats du Parana, du Mato Grosso do Sul mais également dans la Capitale économique du pays, São Paulo. Outre ce salaire tout juste supérieur au revenu mensuel minimum brésilien, ces entreprises offrent également des avantages en nature comme la nourriture et l’hébergement surtout lors de leurs premiers mois de travail. Cependant, certaines d’entre elles ne respectent pas leurs promesses. Certains Haïtiens ont fait état de salaires versés nettement en dessous de ce qui a été promis mais également des heures de travail supérieures à celles ayant été conclues avec leurs recruteurs.
De nos jours, ce flux migratoire tend à se diversifier avec l’arrivée des africains, eux-mêmes aussi aspirent à changer leurs conditions de vie. Ils sont originaires du Sénégal, de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud etc. Plus de 250 ont déjà emprunté cette même brèche créée par les Haïtiens depuis le début de l’année 2013.
Pierre Ricardo Placide
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