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« Je ne suis pas un monstre, je suis une personne normale, je suis juste malade », avait auparavant plaidé le quinquagénaire d’origine portoricaine, vêtu de la traditionnelle tenue orange des prisonniers, les poignets et les chevilles entravés.
Pendant sa déposition devant le juge, Ariel Castro, le visage rond couvert d’une barbe brune et barré de lunettes rectangulaires, s’est retourné de temps à autre vers Michelle Knight, 32 ans, l’une de ses trois victimes assise dans la salle d’audience.
« Je sais que j’ai tort à 100% » mais « je pense que je suis dépendant de la pornographie au point que cela me rend impulsif et je ne réalise pas que ce que je fais est mal », « je suis dépendant, comme d’autres sont dépendants de l’alcool », a-t-il dit avant de demander pardon à ses victimes. « Je suis vraiment désolé », a-t-il dit, « vous savez toutes ce qui s’est passé dans cette maison », a-t-il ajouté, et, se tournant vers le juge: « Je veux vous dire qu’il y avait une harmonie dans cette maison ».
« Je n’ai jamais battu ces femmes, je ne les ai jamais torturées », a-t-il assuré fermement, poursuivant ses déclarations décousues. « La majorité des relations sexuelles qui ont eu lieu dans cette maison, presque toutes, étaient consenties. Dire que je les ai forcées est complètement faux, il y a même des fois où elles demandaient ».
Ses déclarations suivaient le témoignage poignant de Michelle Knight, qui a raconté en pleurs devant la cour « l’enfer » qu’elle a vécu dans la maison de Cleveland, après son enlèvement par Ariel Castro. « J’ai vécu 11 ans d’enfer, maintenant votre enfer ne fait que commencer », a-t-elle promis à son bourreau, en essuyant ses larmes.
« Je surmonterai ce qui s’est passé. Vous vivrez en enfer pour l’éternité », a-t-elle dit, lisant un texte préparé à l’avance. « Je peux vous pardonner mais je ne pourrai jamais oublier », a-t-elle ajouté, en face d’un Ariel Castro apparemment imperturbable, se balançant de temps à autre sur sa chaise.
« Je vivrai (…) pendant que vous mourrez à petit feu chaque jour en pensant aux 11 années et aux atrocités que vous nous avez infligées », a-t-elle ajouté.
Les policiers ont décrit au tribunal l’horreur qu’ils ont découvert dans la maison d’Ariel Castro. L’officier de police Barb Johnson a en particulier raconté comment elle avait découvert les trois jeunes femmes en captivité: « Je me souviens, c’était très sombre », a-t-elle rapporté, parlant de la difficulté à monter les escaliers, gênée par des meubles et de « lourds rideaux ». Puis Michelle Knight s’est « littéralement jetée dans les bras » d’un second policier et répétait sans cesse: « Vous nous avez sauvées, vous nous avez sauvées ».
Michelle Knight, 32 ans, Amanda Berry, 27 ans, et Gina DeJesus, 23 ans, avaient été enlevées dans la rue à des moments différents alors qu’elles n’avaient respectivement que 20, 16 et 14 ans. Durant leur séquestration, elles ont été battues et violées à de très nombreuses reprises. Amanda Berry a également eu une petite fille, Jocelyn, née en captivité et âgée de six ans au moment de leur libération. Des analyses ADN ont confirmé que Castro était bien son père.