Au neuvième jour d’une crise politique susceptible d’accoucher après le 17 octobre d’un défaut de paiement sans précédent, M. Obama a aussi officialisé la nomination de Janet Yellen à la tête de la puissante banque centrale américaine, contribuant à rassurer un peu les marchés.
Mais ces derniers restent nerveux depuis le début de la paralysie budgétaire, le 1er octobre. Aucune négociation formelle n’a lieu entre les démocrates, majoritaires au Sénat et locataires de la Maison-Blanche, et les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants.
Timide signe de mouvement, Barack Obama a prévu de s’entretenir cette semaine avec les groupes démocrates et républicains de chaque assemblée, et a commencé mercredi après-midi par les 200 démocrates de la Chambre.
Mais un porte-parole du président républicain de la Chambre John Boehner a indiqué que seuls 18 «négociateurs» issus du parti effectueraient le déplacement jeudi au siège de l’exécutif. «Une rencontre ne vaut le coup que si elle est destinée à trouver une solution», a souligné ce porte-parole, Brendan Buck.
La Maison-Blanche a vivement réagi : M. Obama «est déçu du fait que M. Boehner empêche les membres de son groupe de venir à la Maison-Blanche. Le président pensait qu’il était important de discuter directement» avec eux, a affirmé son porte-parole, Jay Carney.
À l’issue de la rencontre avec les démocrates, la Maison-Blanche a réitéré son appel à M. Boehner, maître de l’ordre du jour à la Chambre, pour qu’il organise des votes au plus vite sur un budget et un relèvement du plafond de la dette.
Boehner veut des concessions
Le président Obama assure que suffisamment de républicains modérés rejoindraient les démocrates dans cette assemblée de 435 membres pour parvenir à une majorité.
Mais M. Boehner, dont une partie des troupes sont issues du mouvement populiste d’ultra-droite Tea party, hostile au compromis, exige d’abord des concessions de l’exécutif en matière de dépenses sociales, en particulier sur la réforme de l’assurance-maladie promulguée en 2010 par M. Obama.
Faute d’accord au Congrès, les administrations centrales américaines tournent au ralenti depuis huit jours, après la mise en congés sans solde d’office de centaines de milliers de fonctionnaires.
En outre, les familles de militaires tués au combat ne touchent plus d’indemnités et doivent payer elles-mêmes les obsèques, une situation que le président, «très perturbé» lorsqu’il l’a apprise selon son porte-parole, avait ordonné de résoudre dès mercredi : quelques heures plus tard, le Pentagone annonçait qu’une fondation privée allait avancer les fonds nécessaires.
Cette crise sans précédent depuis 1996 se double de la menace d’un défaut de paiement des États-Unis, qui serait du jamais vu et suscite l’alarme des marchés et des gouvernements étrangers.
Passée l’échéance du 17 octobre, et faute d’un relèvement du plafond légal de la dette des États-Unis (actuellement fixé à 16 700 milliards de dollars) par le Congrès, la première économie mondiale ne pourra plus emprunter sur les marchés obligataires ni rembourser certains créanciers.
L’OCDE, qui regroupe les 34 États les plus industrialisés du globe, s’est jointe mercredi au concert de mises en garde des institutions internationales, estimant que les pays développés replongeraient en récession si les États-Unis ne parvenaient pas à relever le plafond de leur dette.
Effarouchés par le blocage à Washington ces derniers jours, certains marchés mondiaux ont retrouvé quelques couleurs mercredi, une tendance attribuée à la nomination de Janet Yellen, réputée favorable à une politique monétaire accommodante.
Mme Yellen, qui succédera à Ben Bernanke, devra être confirmée à ce poste par le Sénat où les républicains disposent d’une minorité de blocage. Estimant que sa candidate était «exceptionnellement qualifiée», M. Obama a exhorté la chambre haute du Congrès à entériner sa nomination «au plus vite».
Cliquez sur la fleche pour jouer la video
Click here to visit our new Amazon store !