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Sarkozy s’explique sur son retour ce soir sur France 2

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Source: AFP – Après les réseaux sociaux, la télévision: Nicolas Sarkozy signe le deuxième acte de son retour en politique en s’adressant directement aux Français sur France 2 dimanche soir tandis que ses rivaux Alain Juppé et François Fillon sont en embuscade.

L’interview devrait durer une bonne demi-heure, laissant largement le temps à l’ancien président d’expliquer pourquoi il revient. La partie est délicate. Il lui faut convaincre des Français sceptiques – selon un sondage CSA pour BFMTV, six sur dix désapprouvent sa décision de briguer la présidence de l’UMP – mais d’abord son propre camp, qu’il est l’homme idoine pour revigorer un parti déboussolé par ses conflits internes.

« Je commence une longue marche », confie l’ancien président au JDD. Jeudi, il tiendra son premier meeting de campagne, à Lambersart (Nord). De nombreux autres devraient suivre d’ici au 29 novembre, date de l’élection par internet du nouveau patron de l’UMP. S’il n’a pas l’intention d’annoncer à la télévision qu’il est candidat à la présidentielle -« ce sera un autre temps », assure-t-il- nul ne doute, et surtout pas ses principaux concurrents Alain Juppé et François Fillon, que c’est pour mieux viser 2017 qu’il veut prendre le parti.

« Je sais bien que le match a commencé et que le tacle commence », a lâché M. Juppé, candidat à des « primaires de la droite et du centre », dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i>Télé. « Je vais aller jusqu’au bout », a martelé le maire de Bordeaux en haussant le ton face à Nicolas Sarkozy, auquel il ne pense pas le matin « quand (il) se rase ». Quant à M. Fillon, lui aussi candidat à la primaire pour 2017 et sévèrement taclé par M. Sarkozy -« ce n’est pas de ma faute s’il n’a pas réussi à combler le vide après mon départ », dit-il de celui qui fut son unique Premier ministre-, il s’est employé, lors d’un « barbecue de rentrée » avec ses partisans à Domont (Val d’Oise), à banaliser ce retour assurant n’avoir « pas le culte des sauveurs » mais « des idées ».

« Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir qui peut battre François Hollande ». « A priori, tout le monde. Non, la question est comment rassembler les Français et surtout pour quoi faire », a lâché le député de Paris. A l’UDI, le retour de l’ancien champion de la droite n’emballe pas plus: « Les Français ne croient pas que les hommes d’avant-hier avec les solutions d’hier répondront aux problèmes de demain. L’idée de l’homme providentiel qui vient sauver le pays est une idée dépassée », a lancé Yves Jégo sur Radio J.

Campagne efficace et sobre
Pour le moment, Nicolas Sarkozy veut se montrer avant tout préoccupé de refonder le parti qu’il a déjà présidé, de 2004 à 2007. « Si je réussis cette nouvelle formation, ils (Juppé et Fillon) ne pourront plus me rattraper », affirme-t-il. « Son état d’esprit est de se consacrer à 2014, 2015, 2016. Il veut créer un nouveau souffle », assure Laurent Wauquiez, ex-ministre et désormais fervent soutien.

« Ca ne veut absolument pas dire qu’il ne pense pas à 2017 mais il considère qu’on ne peut pas se mettre en réserve de la République avec la présidentielle pour tout horizon ». M. Sarkozy l’a dit au JDD: « je vais changer le nom du parti, mettre en place une nouvelle organisation, installer une relève et faire revenir les adhérents et donateurs pour redresser les comptes ».

Là non plus, le chemin ne sera pas facile. « Après UDR, RPR et #UMP, on changerait encore de nom? Cette habitude, à chaque fois, nous déporte toujours plus au centre. Belle erreur! », s’emporte le député Thierry Mariani, qui craint qu’on « ouvre un boulevard au FN ». Malgré la crise financière traversée par le parti, M. Sarkozy n’a « pas l’intention de vendre, en pleine crise immobilière », le QG, un bel immeuble de 10 étages à Paris (XVe).

La campagne de M. Sarkozy, dirigée par Frédéric Péchenard, ex-patron de la police nationale et désormais conseiller de Paris, est entièrement financée par l’Association de soutien à l’action de Nicolas Sarkozy (ASANS). Créée en 2000 et présidée par Brice Hortefeux, cette association est elle-même financée par des dons. « On veut une campagne efficace et sobre », a expliqué à l’AFP M. Péchenard, qui compte s’appuyer notamment sur les réseaux sociaux, « des outils très peu chers ».

Dans les locaux choisis au 13, rue Lancereaux (VIIIe), une dizaine de bénévoles sont déjà au travail et recueillent les parrainages de soutien à la candidature de leur champion, qui affrontera Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Des milliers ont déjà été recueillis, bien plus que les 2.681 requises, assure-t-on.

 

 

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