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Commenter sur la situation générale en Haiti a toujours été un défi de premier ordre pour ceux dont le métier est d’emettre des opinions sur une base réguliere, soit dans la presse ecrite,orale ou audiovisuelle.On ressent un sentiment lassant de redondance, a toujours ressasser les memes themes, parler des memes problemes, denoncer les memes bavures qui enveniment notre société.
Ma soeur Marlène Grand-Pierre,qui habite a Queens, me demandait une fois qu’on était a Boston a l’enterrement de notre frère Muller, pourquoi je passais plusieurs mois sans produire aucun texte. J’ai du lui expliquer combien il était déplaisant d’etre toujours un porteur de mauvaises nouvelles ou un oiseau de mauvaise augure.
Notre pays se porte mal,très mal. Difficile d’ignorer les évenements négatifs qui se succedent au quotidien en Haiti, de la recrudescence des boat-people fuyant le pays aux manifestations de rue spontanees, de la vie chere a l’insalubrité,de la déforestation a outrance a l’insecurité permanente, de la corruption etatique a la chute vertigineuse de la gourde qui s’echange a 90 gdes pour 1 dollar U.S au moment ou j’ecris ceci. De la a 100 gdes pour 1 dollar U.S, il n’y a plus qu’un pas.A n’importe quel moment,les choses peuvent éclater en Haiti et nous en sommes tous conscients, ou que nous soyons sur la planete.
En diaspora, nous assistons,tels des spectateurs impuissants, a la dégradation du pays. Une véritable descente aux enfers.
En ce qui concerne ce que devrait le role de la diaspora dans cette conjuncture houleuse en dents de scie, les opinions sont si diverses qu’il faudrait un livre pour les répertorier. Pour Frantz Sainté,directeur de l’organisation HAHA a Spring Valley, c’est a nous autres de l’extérieur qu’il incombe de trouver la formule pour aller nous imposer au pays et provoquer le changement que nous souhaitons tous.
Pour Carine Deshommes,présentatrice de l’émission televisée Serious Talk/Pawol Serye a New York et en Floride, nous devrions apprendre a vivre ensemble pour sauver ce pays qui est le notre,pendant qu’il est encore temps. Selon Carine, une fiere jacmélienne, “nous devrions rééduquer nos compatriotes pour leur rapeller qu’Haiti n’est pas seulement la République de Port-au-Prince, sachant que nous avons tant de verdure et tant de belles plages a travers tout le pays,tant a offrir aux touristes etrangers et Haitiens qui maintenant ont peur de se rendre dans le pays “.
Pour Georges Lafortune, un ami qui vit entre NY, La Floride et Haiti,il ne suffit pas d’envoyer de l’argent par billions/milliards comme nous le faisons et esperer qu’un éventuel changement se produise sans notre presence sur le terrain, faisant ainsi echo a Frantz Sainte. Selon Tutune,le pays a plus besoin de professionels et d’investisseurs de la diaspora pour le remettre sur la bonne voie au lieu des tranferts que nous envoyons religeusement a nos parents et amis restes en Haiti. Et c’est la que le le bat blesse.Comment saurait-on reprocher a quelqu’un de prendre soin de sa famille quand le taux de chomage au pays depasse 70% ou plus ? Un veritable casse-tete chinois.
Mon ami Damas Lezin,qui se rend en Haiti de temps en temps, estime qu’il est difficile de demander a la diaspora de debarquer en masse en Haiti pour aller y investir et provoquer ce changement don’t tout le monde en parle, sachant que beaucoup de compatriotes qui ont fait ce choix ont fait l’amere experience d’etre kidnappés ou meme assassinés malgré le paiement de leur rancon.Et Damas de conclure “Par les temps qui courent, aller en Haiti c’est comme aller a la boucherie, on ne sait pas qui sera la prochaine victime et quand”.
Quand une minorité d’1% détient la quasi-totalite des richesses du pays et quand la majorite n’entend plus rester silencieuse et reagit, on l’accuse d’etre sauvage parce ce qu’elle n’en peut plus de voir ses enfants mourant de faim et depourvus de tous soins medicaux.En diaspora, les gens font de leur mieux pour entretenir leurs parents en Haiti avec ces transferts réguliers et incontournables.
Dire que la diaspora ne sert a rien est un non-sens quand il est évident que, sans ces transferts bon nombre de gens mourraient de faim en Haiti et bon nombre d’enfants n’iraient pas a l’école.
Dire que la diaspora a un role a jouer en Haiti est également un non-sens quand tout est fait pour la garder a l’exterieur,loin des affaires politiques du pays,comme un ATM ou une vache a lait.
La diaspora est prise en otage a l’étranger comme nos compatriotes de l’intérieur sont pris en otage dans leur propre pays. Voila la réalité, si toute verité est encore bonne a dire.
Donc,en fin de compte, a quoi sert la diaspora ? A chacun de tirer sa propre conclusion.
kgp