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Faut-il être riche pour être heureux?

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Encore faudrait-il savoir pourquoi nous voulons devenir riche?

« Dans l’état actuel des choses, on entoure d’admiration et de respect les hommes qui semblent riches. C’est la principale raison pour laquelle les hommes désirent être riches. Les biens matériels qu’ils pourraient acheter pour leur argent ne jouent qu’un rôle très secondaire. Prenez, par exemple, un millionnaire qui ne peut pas distinguer un tableau d’un autre, mais qui à l’aide des experts a acquis une galerie de tableaux d’anciens maîtres. Le seul plaisir qu’il tire de ses tableaux est la pensée que les autres savent combien il les a payés ; il aurait tiré beaucoup plus de plaisir des chromos sentimentaux dans les journaux de Noël, mais il n’aurait pas la même satisfaction pour sa vanité.
[…]
L’importance de ces faits consiste en ceci que le désir moderne pour les richesses n’est pas inhérent à la nature humaine et pourrait être détruit par d’autres institutions sociales. Si, par la loi, nous avions tous exactement le même revenu, nous serions obligés de chercher un autre moyen d’être supérieurs à nos voisins, et notre volonté actuelle des biens matériels cesserait en grande partie. De plus, comme ce désir est de la nature de la concurrence, il ne nous rend heureux que si nous dépassons un rival, qui par ce fait est rendu malheureux. Une augmentation générale de richesses ne donne pas un avantage sur des rivaux, et c’est pourquoi il ne donne pas de bonheur. Bien entendu, il y a un certain plaisir qui vient de l’usage des biens acquis, mais, nous l’avons vu, cela n’est qu’une petite partie de ce qui nous fait désirer la richesse. Et, dans la mesure où notre désir vient de la concurrence, aucune augmentation du bonheur humain total ne vient de l’accroissement des revenus, qu’il soit général ou particulier.
[..]
Je ne peux pas croire que la vertu est proportionnelle au revenu, ni qu’il est mauvais moralement d’avoir des difficultés à s’adapter au troupeau. Nul doute que mes opinions sur ce sujet ne soient tendancieuses puisque je suis pauvre et bizarre ; mais, bien que je reconnaisse ce fait, elles demeurent tout de même mes opinions »
 
Russell Essais sceptiques, (1928) pp 92 et 105
 

Pour être heureux, il faut être libre avant d’être riche

Les happiness studies sont à la mode depuis quelque temps. Dans cette lignée, un article du Financial Times indique que la clé du bonheur n’est pas tant la richesse que la liberté. Des études tendaient déjà à indiquer que, passé un certain niveau de revenu, le rendement d’une unité de revenu supplémentaire en terme de bonheur était marginalement décroissant. En d’autres termes, une fois un certain standard de vie atteint, la richesse n’est plus le facteur majeur rendant les individus heureux. L’article du FT suggère que c’est la liberté politique, économique et sociale qui contribue principalement au sentiment de bien-être. L’auteur tire de cette relation trois implications :
« So if the world is becoming happier, what are the implications? First, that the expansion of political and social freedoms over the past quarter of a century is vindicated. The open world in which we live is a fundamentally happier one. This may not surprise those who have argued in favour of a liberal global order. It will undoubtedly cause puzzlement and consternation among those who yearn for the false certainties of an earlier era.
Second, the results may engender caution towards attempts to engineer happiness through public policy. The happy countries include social democracies such as Sweden and Denmark, and more laisser faire economies such as Australia and the US. What they have in common are not their policies but institutions: democracy, rule of law and social tolerance. People are largely capable of engineering their own happiness when given the means to do so.
Third, the link from free choice to rising happiness suggests that the appropriate benchmark of development is not income per capita, but individual freedoms and capabilities. This is the human development perspective associated with Amartya Sen, the Nobel laureate. While income and well-being are closely correlated at early stages of development, once the threat of starvation recedes, social and political freedom appears to be as important« .
En d’autres termes, le meilleur moyen de rendre les gens heureux c’est de leur laisser le choix de mener leur vie comme ils l’entendent. Cependant, comme l’indique la référence à Sen dans le dernier paragraphe, cela ne veut pas dire que l’action collective publique n’a pas un rôle à jouer : la liberté, c’est aussi les capabilités dont disposent les individus. A ce titre, à un niveau de bonheur donné, il existe probablement plusieurs ensembles d’arrangements institutionnels et de modèles économiques possibles. Au sein du cadre générique constitué de l’Etat de droit, de la démocratie et de l’économie de marché, il existe probablement plusieurs chemins plus ou moins équivalents en terme « d’optimisation du bonheur ».
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