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(Texte publié quelque temps après l’assassinat du Président Jovenel Moise dans le journal Haiti Infos, distribué a New York, New Jersey, Connecticut)
Personne ne s’attendait a une tournure si radicale dans la crise haitienne, avec l’assassinat du Prêsident Jovenel Moise dans la nuit du 6 au 7 Juillet,mais il y avait des signes avant-coureurs qui montraient clairement que la posture belliqueuse et arrogante de feu le Chef de l’Etat, réticent à quitter un pouvoir qu’il croyait sien, finirait par engendrer des conséquences désagréables. Comme dans un film de serie B, ce qui devait arriver arriva.
Comme pays, nous nous retrouvons aujourd’hui encore une enième fois dans une zone inconnue ,faisant face à une nouvelle donne, une nouvelle crise ajoutée à la crise politico-sociale que nous vivions déjà. L’un de mes amis, Henri Robert de Queens ,NY, appelle ca un coup d’état dans un coup d’état. L’assassinat d’un Chef d’Etat n’est pas une mince affaire.Cela demande beaucoup d’argent, des moyens logistiques,des complicités et facilités internes. Au moment ou j’ecris ce texte ,personne ne sait encore si les colombiens sont les veritables auteurs du crime ou si le tout n’est pas une formidable mise en scène orchestree par des operateurs habiles, passes maitres dans l’art d’operer dans l’ombre et brouiller les pistes..
Personne ne peut reellement accuser personne ,quand trop de personnes impliquees dans le coup pourraient compromettre trop de personnes haut places impliquees jusqu’au cou dans le coup.C’est la loi du silence,la règle de l’Omerta comme dans la Mafia, la Cosa Nostra.
L’abcès a crevé.
Le cadavre de Jovenel Moise gisait encore dans son sang a Pèlerin que le Core group désignait déjà son nouveau poulain et rendait déjà publique leur position sur cette sordide affaire et leur claire intention de gérer cette nouvelle conjoncture et de l’orienter a leur manière.
Et comme pour confirmer son role comme gouverneure de notre pays, l’envoyée spéciale de l’ONU pour Haïti, Helen La Lime, déclarait dès le lendemain de la mort de Jovenel Moise, que le PM a.i Claude Joseph était responsable du pays jusqu’aux prochaines élections. Carrément. Finalement, les décideurs du dit Core Group ont imposé Ariel Henry a la Primature en maintenant Claude Joseph aux Affaires Etrangères comme un bon et loyal soldat.Point barre. Sak pa kontan,anbaké !
Comme on s’y attendait, il n’y aura pas une solution haitienne a la crise, selon cette dame qui se comporte ,sans gène ,comme en pays conquis. Evidemment les Moise Jean-Charles, André Michel, Don Kato et autres vont battre la grosse caisse pour dire que ca ne passera pas, que l’ONU n’a plus de crédibilté pour décider des affaires du pays depuis ses multiples missions aussi chères qu’inutiles, depuis la MINUSTAH a la BINUH . Sans oublier les milliers d’Haitiens morts du choléra propagé par les soldats de l’ONU, sans aucun dédommagement a leurs familles jusqu’a ce jour.
Si l’histoire est un baromètre fiable permettant de prédire l’evolution des gens et des choses de ce pays, on peut parier que toute future décision concernant d’eventuelles elections devra obligatoirement recevoir l’aval du “blanc”. Sauf si le peuple se fache finalement et décide que la plaisanterie n’a que trop duré…Autrement,ce sera ou bien cette formule de dicter qui assurera la transition ou une autre imposée et/ou acceptée par les dits “amis d’Haiti” qui affichent maintenant au grand jour qu’ils sont les veritables maitres du jeu.
Ces messieurs et dames de l’opposition radicale qui s’attendent a ce que le peuple “élise” l’un d’entre eux aux prochaines joutes presidentielles se fourrent le doigt dans l’oeil. De l’avis de plus d’un, le prochain Président sera,comme d’habitude, un “pitit kay” de l’international.Ces gens préferent avoir affaire à des quantités connues pour éviter des surprises déplaisantes ultérieurement ,comme cet assassinat dont ils étaient soit au courant ou n’étaient pas au courant, selon votre perception de la réalité ou la réalité de votre perception . L’ Agence aux trois lettres qualifie ces individus de” friendly assets” (c’est-a-dire des agents), qui se retrouvent parfois sur son payroll, histoire de fructifier et entretenir l’amitié…
Même Joseph Lambert,l’animal politique et vieil habitué de la maison , n’a pas été trouvé assez obéissant pour aller sieger sur ce qui reste du Palais National, lui qui s’appretait déja à preter serment pour remplacer le Président défunt, en sa qualité de Président d’un Sénat morribond et caduc. Demandez à Mme Manigat et à Jude Célestin de vous parler de leur expérience en la matiere…
Nous voici donc arrivés au “Kafou Tenten” dont je parlais dans notre édition précédente (No. 56). Pour les non créolophones , quand un Haitien vous dit qu’il vous attend au “Kafou Tenten” c’est une menace à peine voilée, signifiant qu’un de jours on se retrouvera a une certaine junction ou il prendra sa revanche et vous fera payer cher un méfait ou une injure, ou simplement votre grande gueule.A force par les Haitiens de tourner en rond et d’exceller dans la bêtise,ne voila-t-il pas que c’est finalement le “blanc” qui a le dernier mot, pour paraphraser une expression chère a feu Jean Dominique, lui aussi assassiné dans des conditions non encore élucidées 21 ans plus tard.
La photo qui illustre ce texte décrit également une autre version du”Kafou Tenten” ou se retrouvent aujourd’hui les “politiciens” Haitiens,toutes tendances confondues : deux routes parallèles ne menant nulle part et qui ne se rencontreront jamais,puisque non connectées à aucun point à un carrefour. J’ai emprunté l’expression “A l’angle des rues parallèles” de notre consoeur, la journaliste senior Liliane Pierre-Paul, qui l’a utilisée lors de sa première intervention au lendemain de l’assassinat du Président pour décrire la nouvelle réalité a laquelle ce pays allait devoir faire face.Je me suis dit que ce mot tombait a point nommé.
Au final, nous revoila devant un nouveau casse-tete chinois,un puzzle géant a priori apparemment impossible a résoudre, bref : “une cigare allumée aux deux bouts”. Comme le disait un jour le professeur Hérold Toussaint dans Le Point avec Wendell Théodore sur Métropole:’ nous avons perdu la capacité d’avoir honte”.
Tant va la cruche a l’eau qu’a la fin elle se casse (If you keep playing with fire, you must expect to get burned). Cette fois-ci : “ pa gen wout rajé,mesyé” (no way out,guys).
La Nation vous regarde et l’histoire vous jugera.
kgp