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Culture :Jacques Stéphen Alexis

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Jacques Stephen Alexis: l'héritage d'une œuvre littéraire remarquable . Le  Nouvelliste

 

Jacques Stéphen Alexis, né aux Gonaïves le 22 avril 1922 et mort en 1961, est un médecin et un écrivain haïtien, connu pour ses prises de position politiques contre la dictature, ainsi que pour sa nouvelle définition d’un réalisme magique proprement créole.

Il est né le 22 avril 1922 aux Gonaïves, Haiti, et est le descendant de Jean-Jacques Dessalines et le fils du diplomate, journaliste et romancier Stéphen Alexis, auteur du « Nègre Masque » (1933). Celui-ci étant nommé à un poste diplomatique en Europe, Jacques entreprit des études au collège Stanislas de Paris. De retour en Haiti en 1930 il poursuivit ses études au Collège Saint-Louis-de-Gonzague à Port-au-Prince. Ses études secondaires une fois terminées il entama des études universitaires à la faculté de médecine.Biographie
Jacques Stéphen Alexis a grandi dans un milieu où les discussions artistiques et politiques étaient habituelles. Il a très vite commencé à écrire : à 18 ans, il entra en littérature avec un essai très remarqué à propos du poète haïtien Hamilton Garoute. À la fin de ses études il se consacrait activement à sa carrière littéraire et collaborait à de nombreuses revues littéraires. Il fit la connaissance de Roumain et de Guillen en 1942.
Il fonda la Ruche, journal d’opposition, cheval de bataille de la révolution de 1946. Fondateur du parti marxiste l’Entente Populaire, il s’opposa au régime de Dumarsais Estime et fut emprisonné. Sorti de prison il décrocha son diplôme de Docteur en Médecine et se rendit à Paris.
À Paris il se consacra à des activités professionnelles, politiques et littéraires. Sur le plan professionnel il se spécialisa en neurologie. Sur le plan politique il liait contact avec différents partis communistes dont celui de Chine par l’intermédiaire des jeunesses communistes et de la Fédération de Paris. Sur le plan littéraire,il se liait avec Aragon, avec les écrivains de la Négritude et les écrivains latino-américains.
Son premier roman, très remarqué, est publié en 1955 chez Gallimard : il s’agit de « Compère Général Soleil », qui reste aujourd’hui une œuvre littéraire importante, essentielle à toute approche de la littérature haïtienne.
En 1956, il participa au premier Congrès mondial des écrivains et artistes noirs réunis à la Sorbonne et présenta à cette occasion une communication intitulée « Du réalisme merveilleux des Haïtiens » .
En 1957, suivront d’autres contributions importantes à la littérature créole, telles que les romans « Les Arbres musiciens » puis « L’Espace d’un cillement » en 1959. Dans le roman « L’espace d’un cillement » il racontait le récit d’un mécanicien ayant vécu à Cuba et qui, de retour en Haiti, rencontrait une prostituée dans un bar de Carrefour, banlieue située au sud-ouest de Port-au-Prince. Les deux personnages se rapprochaient l’un de l’autre par la vue, l’ouie, l’odorat, le toucher et le goût. Les cinq sens de base attribués à tout être humain créaient progressivement une atmosphère de joie extatique transformée par la suite en désespoir.
Son dernier ouvrage, paru en 1960, est un recueil de contes, « Romancero aux étoiles », dans lequel il s’amuse à évoquer les deux personnages de la tradition orale Bouqui et Malice, la fameuse reine Anacaona et des récits qui plongent dans l’univers merveilleux des Haitiens. Il rédigea en 1959 le manifeste de la Seconde Indépendance et fut cofondateur du Parti d’entente populaire, un parti communiste haïtien. Ayant débarqué clandestinement en avril 1961 sur la côte nord-ouest de Haïti, il fut capturé et vraisemblablement exécuté après avoir été longuement torturé.
Plus qu’un brillant intellectuel, Jacques Stephen Alexis était également un militant marxiste engagé dans les débats sociaux et politiques de son époque. En 1959, il rédigea le manifeste de la Seconde Indépendance. Il fonda le PEP (Parti d’entente populaire), un parti politique de gauche proche des Communistes. Sous la dictature de François Duvalier, il fut forcé à l’exil.
En août 1961, il est à Moscou pour rencontrer les représentants des partis communistes de 81 pays, et a signé un accord, la « Déclaration des 81 », au nom des communistes haïtiens.
Le 22 avril 1961 lors de son 39e anniversaire Jacques Stéphen Alexis rentra en Haïti d’un déplacement de Cuba, mais peu après son arrivée au Môle-Saint-Nicolas avec ses camarades Charles Arien George, Guy Beliard, Hubert Dupuis Nouille et Max Monroe, il fut capturé. Il debarqua sur la plage de Bombadopolis dans le but de rallier le hounfort dédié aux loas racines des Alexis, Souvenance. Trahis, les membres de l’expédition furent arrêtés, torturés et exécutés. Les circonstances des événements qui s’ensuivirent sont floues : Jacques Stephen Alexis aurait été emmmené à Port-au-Prince au Fort Dimanche pour être torturé, puis a disparu, et est décédé dans des circonstances jamais éclaircies. Sa mort fut confirmée bien plus tard par le journal du gouvernement.

ŒUVRES

  • « Compère général soleil » (1955)
  • « Les Arbres musiciens » (1957)
  • « L’Espace d’un cillement » (1959)
  • « Romancero aux étoiles » (1960)
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