Un million de signatures avaient été rassemblées jeudi sur l’internet pour demander l’inculpation d’un homme blanc qui a tué il y a trois semaines un jeune Noir de 17 ans, sans arme, une affaire qui suscite actuellement une intense polémique aux États-Unis.
Selon le site change.org, qui organise des pétitions en ligne, quelque 50 000 personnes signent chaque heure l’appel demandant l’inculpation de George Zimmerman, un vigile de quartier bénévole qui a reconnu avoir tué Trayvon Martin, 17 ans. Le site parle «d’une des plus importantes campagnes jamais menées» par ses soins.
«Je suis une mère ordinaire», indique dans un communiqué Sybrina Fulton, la mère du jeune homme, qui organise la campagne de signatures. «Je veux que justice soit rendue à mon fils».
L’affaire enflamme actuellement la Floride, où se sont déroulés les faits, et des manifestations ont lieu quotidiennement, dont une mercredi à New York, réclamant que le meurtrier, qui assure avoir agi en état de légitime défense, soit arrêté et traduit devant la justice.
Le ministère de la Justice, le procureur du district central de Floride et le FBI ont ouvert une enquête. Un grand jury (chambre d’accusation) doit se réunir le 10 avril pour décider s’il y a assez de charges pour poursuivre George Zimmerman.
Alors qu’il rentrait chez lui après avoir acheté des sucreries dans une épicerie, Trayvon Martin avait été repéré le 26 février dans un quartier résidentiel de Sanford par George Zimmerman, présenté par la presse locale comme un Blanc d’origine hispanique de 28 ans, qui patrouillait armé pour prévenir d’éventuels cambriolages ou délits.
Après avoir appelé le numéro d’urgence 911, M. Zimmerman explique au policier qu’il a en ligne que la personne qu’il suit lui semble «suspecte». Le policier lui dit explicitement de ne pas suivre cette personne et qu’une patrouille de police va être envoyée sur place.
Mais dans les minutes suivantes, M. Zimmerman a finalement tiré sur Trayvon Martin, assurant l’avoir fait en état de légitime défense, dans des circonstances qui restent floues.