Le Mali a été suspendu vendredi des instances de la Francophonie après le coup d’État qui a porté des militaires au pouvoir le 22 mars, a annoncé l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans un communiqué publié à Paris.
Le Conseil permanent de la Francophonie a décidé «la suspension de ce pays des instances francophones, y compris la suspension de la coopération multilatérale francophone à l’exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au retour à l’ordre constitutionnel et au rétablissement de la démocratie», dit le communiqué.
Ce conseil permanent, instance exécutive réunissant les représentants personnels des chefs d’État et de gouvernement, a également exprimé son soutien à l’action de la CÉDÉAO pour résoudre la crise malienne.
La CÉDÉAO a menacé jeudi le Mali d’«un embargo diplomatique et financier» en l’absence de retour à l’ordre constitutionnel «dans un délai maximum de 72 heures», soit lundi «au plus tard».
«Avec les autres partenaires internationaux, avec lesquels nous restons en étroite liaison, nous devons dès aujourd’hui examiner les conditions dans lesquelles la Francophonie doit contribuer au retour à la paix et à la démocratie au Mali», a déclaré le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, cité par le communiqué.
Les pays francophones ont également exprimé leurs préoccupations sur les effets de cette crise au Mali sur les autres pays de la zone sahélienne, en raison des combats dans le nord du pays entre la rébellion touareg et l’armée régulière, dans une région où est aussi active Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
«J’appelle les pays francophones à apporter leur aide aux populations déjà durement frappées par l’insécurité alimentaire et menacées par la famine, qui voient désormais des milliers de réfugiés arriver en provenance du Mali», a ajouté Abdou Diouf.
L’OIF compte 56 États membres et 19 observateurs.