Cette victoire à l’arraché (3-2) contre une équipe des Queens Park Rangers sur laquelle personne n’aurait misé un penny assure à City l’avantage du goal-average sur le sortant Manchester United, qui s’est imposé inutilement à Sunderland (1-0) grâce à un but de Rooney.
Le désastre qu’aucun «Citizen» n’avait osé imaginer semblait consommé lorsque le Bosniaque Dzeko a surgi à la 92e minute pour égaliser de la tête, sur un corner de David Silva. Deux minutes plus tard, le gendre de Diego Maradona faisait chavirer l’Etihad Stadium en battant le gardien de QPR de près.
Depuis le début de ce match qui n’aurait dû être qu’une formalité face à des Rangers menacés de relégation, mais finalement sauvés malgré leur défaite, les supporteurs des bleus ciel étaient passés par toutes sortes de sentiments.
L’inquiétude d’abord, lorsque leurs joueurs peinaient à faire la différence face à une défense regroupée, alors que Rooney avait déjà marqué à Sunderland.
Le soulagement quand l’autre Argentin Zabaleta a ouvert le score de près, peu avant la mi-temps (39), sur une jolie passe de Yaya Touré, qui allait quitter le terrain prématurément, blessé à une cuisse.
La peur puis l’incrédulité au retour des vestiaires après les buts de Djibril Cissé (48), servi involontairement par le malheureux défenseur Joleon Lescott, et de Mackie (66) de la tête sur une contre-attaque, alors que QPR jouait à dix depuis l’exclusion du très controversé Joey Barton pour un coup de coude à Tevez (55).
L’espoir et tout de suite après l’extase lors d’un final qu’aucun d’entre eux n’oubliera de sitôt.
Ce dénouement est à l’image du retournement de situation, moins fulgurant mais tout aussi extraordinaire, opéré par City dans la dernière ligne droite du championnat.
Le plus beau football
Il y a à peine plus d’un mois, les coéquipiers de Nasri et Clichy semblaient avoir perdu toute chance après une défaite à Arsenal (1-0) qui les rejetait à huit points de Manchester United.
Mais les «Citizens» ont eu le mérite de ne pas se décourager, soutenus en privé par leur entraîneur Roberto Mancini qui faisait mine publiquement d’avoir jeté l’éponge, et de terminer la saison par six victoires d’affilée.
Pendant ce temps, les «Red Devils», vainqueurs de quatre des cinq dernières éditions, laissaient filer inexplicablement cinq points contre Wigan (1-0) et Everton (4-4) et remettaient dans le coup leurs rivaux juste avant le «derby des derbys», véritable finale du championnat, remportée 1 à 0 par City le 30 avril.
Même s’il a été arraché par la plus petite des marges, ce titre récompense l’équipe qui a joué le plus beau football. Meilleure attaque (93 buts, soit 2,5 par match) et meilleure défense (29 buts encaissés), City a aussi gagné les deux duels avec United, dont celui, mémorable, du mois d’octobre à Old Trafford (6-1).
Il marque aussi une nouvelle étape dans la montée en puissance de ce club depuis son rachat par le richissime cheikh Mansour d’Abu Dhabi il y a quatre ans. En dépensant près d’un milliard de livres depuis 2008, les bleus ciel ont assemblé un effectif sans égal en Angleterre et peut-être en Europe.
Leur ascension, commencée l’année dernière par une victoire en Coupe d’Angleterre, leur premier trophée du club depuis 25 ans, n’en est peut-être qu’à ses débuts car le but affiché est de devenir la force dominante de la décennie à l’échelle du continent.