Angaza Mag – Une étude du « Pew Research Center » publiée hier, révèle une Amérique de plus en plus métissée où les mariages mixtes et les enfants métisses qu’ils engendrent remettent en question la notion même de « race » telle que l’ont toujours perçue les américains.
« L’augmentation du nombre de mariages mixtes indique que les relations entre différents groupes raciaux ce sont améliorés au cours du quart de siècle précédent », affirme Daniel Lichter, un professeur de sociologie à la prestigieuse université Cornell. « Les enfants métis ont brouillé la ligne de la couleur en Amérique. Ils interagissent avec les autres de chaque côté de la barrière raciale et servent souvent d’intermédiaires entre les amis et membres de la famille de différentes origines raciales, mais l’Amérique a encore beaucoup de chemin à faire », complète t-il.
Les chiffres proviennent des recensements précédents, ainsi que de l’enquête 2008-2010 de l’American Community, qui passe en revue des millions de foyers chaque année.
L’étude constate que 8,4% de tous couples aux Etats-Unis actuellement sont mixtes, contre 3,2% seulement en 1980.
Alors que les Hispaniques et les Asiatiques sons restés comme les décennies précédentes ceux les plus enclins à épouser quelqu’un d’une race différente de la leur, la plus grande progression depuis 2008 a lieu chez les Noir(e)s, qui historiquement ont toujours été les plus conservateurs.
Les États de l’Ouest américain où les immigrants asiatiques et hispaniques sont plus nombreux, y compris Hawaï, le Nevada, le Nouveau-Mexique et la Californie, sont ceux où l’on trouve le plus de couples mixtes (plus de 1 sur 5). Puis, suivent les Etats du Sud, du Nord-Est et du Midwest. De tous, l’Etat du Vermont est celui ayant le taux le plus bas, avec seulement 4% de mariages mixtes.
En tout, plus de 15% des mariages célébrés aux Etats Unis en 2010 l’ont été entre deux personnes de races différentes.
Les chiffres coïncident également avec les données de l’enquête Pew montrant une plus grande acceptation par le public du mariage mixte, ceci près d’un siècle après que la Cour suprême ai en 1967 levé l’interdiction de se marier entre personnes de races différentes. (En 2000, l’Alabama était le dernier Etat à abroger sa loi interdisant des mariages mixtes.) Environ 83% des Américains aujourd’hui affirment être » favorables aux unions entre Noirs et Blancs », contre 48% en 1987. Dans l’ensemble, environ 63% des personnes interrogées disent que « ce serait bien » si un membre de leur famille venait à se marier en dehors de leur propre race.
Les jeunes adultes, les plus instruits et ceux vivant dans les Etats de l’Ouest ou du Nord des Etats-Unis sont plus susceptibles de trouver que les mariages mixtes sont un changement positif pour la société. Ils sont 61% dans la tranche 18 – 29 ans, contre 28% pour les personnes de 65 ans et plus.
En raison de l’augmentation du nombre de mariages mixtes, les américains métis sont un petit groupe au sein des minorités (9 millions de personnes), mais sont aussi ceux dont la croissance démographique est la plus rapide. les Métis représentent 8% des minorités aux USA. Avec les Noirs, les Hispaniques et les Asiatiques, le Bureau officiel du recensement estime qu’ils représenteront à eux quatre la majorité de la population des États-Unis d’ici 2050.
Selon le rapport du Pew, plus de 25% des Hispaniques et les Asiatiques qui se sont mariés en 2010 avaient un conjoint d’une autre race. Cela comparé à 17% des Noirs et 9,4% des Blancs. Parmi les 275 500 mariages mixtes célébrés en 2010, 43% étaient des couples Blancs-Hispaniques, 14,4% des couples Blancs-Asiatiques, 11,9% des couples Blancs-Noirs, et le reste étaient des combinaisons d’autres.
Pourtant, la part des Asiatiques se mariant en dehors de leur communauté a en fait diminué récemment; passant de 30,5% en 2008 à 27,7% en 2010. En revanche, la proportion de Noirs se mariant en dehors de leur communauté a augmenté de 15,5% à 17,1%, en partie grace à l’émergence d’une classe moyenne noire qui a plus d’interactions avec d’autres races.
Les mariages mixtes chez les Blancs ont augmenté en légère proportion, tandis que chez les Hispaniques, le taux est resté stable à à peu près 25,7%.
Les chercheurs estiment que la tendance croissante à long terme de mariages mixtes est susceptible de se poursuivre. Au cours du siècle passé, les unions mixtes ont évolué. Au départ illégaux, puis tabous, et sont devenus un fait simplement inhabituel. Et avec chaque année qui passe, ils deviennent de plus en plus normaux. Pour les jeunes générations, la mixité raciale et la diversité ethnique constitue un aspect normal de leur vie.
L’étude suit également les tendances de divorce. Citant des études utilisant les données du gouvernement, elle a constaté des taux de divorce plus élevé que la moyenne dans les couples mixtes. Une étude menée il ya une décennie a déterminé que les couples mixtes avaient 41% de chances de se séparer, contre 31% pour les couples de même races.
Une autre analyse a révélé que la probabilité de divorce chez les couples mixte dépendait fortement de la combinaison spécifique. Les femmes blanches qui se sont mariés en dehors de leur race sont celles les plus susceptibles de divorcer. Les mariages mixtes impliquant des Noirs et les Blancs sont également considérés comme les moins stable, suivis par les mariages Hispano-Blancs.
Autre constatation : En observant la répartition par sexe, les hommes noirs sont deux fois plus susceptibles que les femmes noires se marier avec quelqu’un en dehors de leur race – 24% de chances pour les hommes contre 9% pour les femmes. C’est par contre l’inverse chez les asiatiques : 17% des hommes, contre 36% chez les femmes.
Et vous, vous en pensez quoi?