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« La plupart des cas nous arrivent au lendemain du mariage », explique le Dr Munjid al-Rezali, directeur de l’IML. « Le mari affirme que la femme n’est pas vierge, et la famille l’amène ici, en passant par le tribunal, et nous l’examinons ».
« Très mauvaise connaissance de la sexualité »
L’examen, qui n’est pratiqué que sur décision judiciaire, dure de 15 à 30 minutes, sur une table noire dans la petite salle aux murs bleus. Trois médecins, dont une femme, y participent, et les résultats sont validés par deux autres médecins, avant d’être transmis directement au juge qui les a ordonnés. Parfois, les médecins examinent aussi le mari, pour détecter d’éventuels troubles de l’érection que l’homme, par crainte d’humiliation, peut tenter de dissimuler en accusant sa femme, explique le Dr Rezali.
Plusieurs responsables judiciaires contactés par l’AFP n’étaient pas joignables ou n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet. « Les tests de virginité, et les tests de virginité forcés, et les tests de virginité plus ou moins légaux dans le cadre de procédures judiciaires, violent toute une série de droits de l’Homme et ne sont pas justifiables », dénonce Marianne Mollmann, experte au sein de l’organisation Amnesty International.
« Même s’il était légitime, pour une raison ou pour une autre, de vérifier la virginité des femmes -et ce n’est pas le cas- on ne peut rien conclure avec un test de virginité, puisque l’hymen peut se rompre pour tout un tas de raisons », ajoute-t-elle. Ces examens sont « dégradants, douloureux et effrayants », dénonce pour sa part Liesl Gerntholtz, chargée des droits des femmes à Human Rights Watch, appelant les autorités irakiennes à faire cesser ces pratiques.
Mais pour le Dr Dawood, le recours à la justice et aux tests médicaux est déjà un progrès dans un pays où il n’était pas rare qu’une femme soit tuée à l’issue de sa nuit de noces si le drap n’était pas taché.