Jeudi à 20H00 heures, heure locale, Isaac se trouvait à 305 km au sud-ouest de Porto Rico, à 340 km au sud-est de la République dominicaine, et se déplaçait vers l’ouest-nord-ouest à la vitesse de 26 km/h, avec des rafales à 75 km/h, selon le centre américain de surveillance des ouragans (NHC).
«Le centre d’Isaac devrait passer au sud de Porto Rico aujourd’hui (jeudi) et approcher la côte sud de la République dominicaine et d’Haïti vendredi», puis Cuba vendredi soir, a annoncé le NHC.
«Un renforcement est attendu dans les 48 prochaines heures, et Isaac pourrait se transformer en ouragan à l’approche d’Haïti», tandis que la République dominicaine restait en alerte mais seulement pour une tempête, selon le NHC. Les précipitations pourraient atteindre plus de 50 cm et provoquer des inondations et des glissements de terrain dans ces deux pays, ajoute le NHC.
En Haïti, la reconstruction du pays après le séisme qui a fait plus de 250.000 morts en 2010 est loin d’être achevée, et environ 400.000 personnes vivent encore dans des camps de déplacés dans le pays.
Les autorités haïtiennes ont décrété jeudi l’alerte rouge sur l’ensemble du territoire.
«Tout le gouvernement est mobilisé, ainsi que les forces de sécurité pour évaluer la situation. Nous allons travailler avec les partenaires internationaux pour coordonner les actions de réponse», a annoncé le premier ministre Laurent Lamothe qui a précisé que 1.250 abris étaient disponibles pour accueillir les déplacés.
Les comités régionaux de la protection civile ont aussi été mobilisés pour venir en aide aux populations à risque, notamment aux gens qui vivent dans les camps.
Cependant, aucun signe particulier de l’approche d’Isaac n’était perceptible jeudi à Port-au-Prince, a constaté un correspondant de l’AFP.
«Incertitudes sur le trajet d’Isaac»
«C’est le pic de la saison (des tempêtes et des ouragans), qui va de fin août à mi-octobre», a souligné Dennis Feltgen, de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), dont dépend le NHC: «A cette période, les eaux sont chaudes et ne sont pas refroidies par les vents, ce sont les conditions idéales pour le développement de tempêtes tropicales et d’ouragans».
La NOAA estime pour le moment qu’Isaac n’atteindra pas la force d’un ouragan de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, les plus dangereux.
Après Haïti, Isaac pourrait aussi toucher les États-Unis la semaine prochaine et potentiellement menacer la tenue de la convention républicaine organisée à Tampa, en Floride, de lundi à jeudi.
«Il y a beaucoup d’incertitude sur le trajet qu’empruntera Isaac», a ajouté M. Feltgen: «Tout dépendra du temps qu’il passera au-dessus des terres, ce qui l’affaiblit. Mais on ne pourra vraiment pas savoir (s’il perturbera la convention) avant la fin de semaine».
Selon plusieurs organes de presse, la convention républicaine serait déplacée ou annulée en cas d’ouragan de force 3 ou supérieure.
«Quand bien même cela arriverait, une procédure stipule que le parti républicain pourrait alors récolter les votes de ses délégués par téléphone ou par voie informatique», a souligné Susan McManus, professeure au département des sciences politiques à l’Université de South Florida.
Ces dernières années plusieurs ouragans ont durement frappé les États-Unis à la fin du mois d’août. En 1992, Andrew avait fait 26 morts et causé plus de 26 milliards de dollars de dégâts, principalement en Floride. En 2005, Katrina avait tué plus de 1.500 personnes et causé plus de 108 milliards de dollars en Louisiane.
Par ailleurs le NHC a repéré jeudi une autre tempête tropicale en formation dans l’est de l’Atlantique. Nommée Joyce, celle-ci ne menaçait aucune terre dans l’immédiat.
Clarens Renois