Dans cette longue saga, on peut considérer que le Merengue Ronaldo aura remporté la dernière levée: buteur décisif lors du dernier match de championnat au Camp Nou (2-1) qui avait définitivement fait tomber le titre dans la besace du Real, le Portugais a récidivé cet été en Supercoupe d’Espagne (remportée par le Real 2-3; 2-1).
Mais depuis le début de saison, la tendance s’est à nouveau équilibrée: Messi, fer de lance d’un Barça qui caracole en tête de la Liga, avec 8 points d’avance sur le Real, se présente avant ce clasico à égalité avec Ronaldo, 6 réalisations chacun au classement des buteurs.
Une fois n’est pas coutume, les deux chasseurs de buts se voient même devancés pour le moment par un troisième larron: le «Tigre» Falcao, crédité de 7 buts pour l’Atletico Madrid.
Point positif pour le spectacle, les deux hommes arrivent en forme pour le clasico: Messi dans un rôle complet de buteur et de moteur du Barça – il a ainsi délivré deux passes décisives, mardi, contre Benfica en C1 (2-0) – et Ronaldo dans celui du prédateur enfin débarrassé d’une énigmatique «tristesse» dont il avait dit souffrir en début de saison.
Comme le prouvent ses deux triplés marqués en l’espace d’une semaine (contre La Corogne, dimanche en Liga et contre l’Ajax Amsterdam, mercredi en C1, remportés tous deux par le Real 4-1), le Portugais a retrouvé la faim de buts et de reconnaissance qui le caractérise.
Mais avant cette embellie, l’ailier gauche avait laissé entrevoir une attitude boudeuse, se disant «triste» et attirant une fois de plus tous les regards sur son sort plutôt que sur celui de son club, pourtant aux prises lui aussi avec un début de saison difficile.
Le Ballon d’or en toile de fond
Messi, lui, fidèle à son habitude, aura au contraire à nouveau exprimé cette joie enfantine d’évoluer sur un terrain et de combiner avec ses partenaires. «J’ai la chance d’être tombé dans ce Barça, où il y a de très grands joueurs. L’équipe me rend meilleur, c’est sûr. Sans elle, je ne gagnerais rien: ni titres, ni récompenses, rien», confiait récemment l’Argentin au quotidien espagnol El Pais.
En toile de fond de ce clasico apparaît aussi l’enjeu du Ballon d’or 2012. Dans la course à cette récompense suprême individuelle, Messi et Ronaldo peuvent en effet encore marquer des points importants.
Là où le premier peut faire valoir son titre de meilleur buteur de la saison 2012 avec un chiffre hallucinant de 50 buts en Liga, le second peut lui brandir son titre de champion de Liga avec le Real. Mais avec l’échec prématuré des deux formations en demi-finales de la dernière Ligue des champions, le suspense reste encore entier.
«Les prix, c’est bien. Mais au fond, cela préoccupe davantage les journalistes qui se demandent toujours qui est le meilleur individuellement», expliquait récemment un Messi qui assure ne pas faire une obsession de ce qui pourrait être son quatrième Ballon d’or consécutif.
Pas sûr que Ronaldo, en quête du Graal depuis 2008, date de son seul sacre, pense la même chose… Le Portugais a en tout cas fait grise mine à la mi-septembre, quand Iniesta lui a chipé sous le nez le prix de meilleur joueur UEFA de la saison…
Le Brésil a déjà été entrainé par un argentin – Mowa Sports
La Seleção va de nouveau affronter l’Argentine cette semaine( match renvoyé ) pour le match retour du Superclassico mais ne se rappelle peut-être pas avoir connu un argentin à sa tête. Pourtant, un entraineur argentin a bien eu la Seleção sous ses ordres, dénommé Filipo Nuñez.
Au Brésil il y a une chose qu’il ne faut pas traiter avec légèreté, c’est la Seleção. Au Brésil tous les brésiliens sont des sélectionneurs en puissance et partout où vous vous trouvez dès l’instant où la Seleção est sur le point de se produire, tout le monde à sa composition, son avis, ses critiques parfois acerbes, en clair une affaire 100% brésilien. Sauf comme le dit le proverbe français, il y a l’exception qui confirme la règle, et cette exception réside dans le fait que la Seleção a été dirigée à une seule reprise par un étranger. Et ô surprise ou sacrilège, cet étranger était argentin !!!!, son nom Filipo Nuñez.
Filipo Nuñez et la Seleção
Alors que le mondial 1966 pointe à l’horizon, la CBD ancienne dénomination de la CBF actuelle fait appel pour la première fois à un étranger pour diriger la Seleção. Stupéfaction au pays du Futebol del Arte, surtout lorsque l’on connaît les rapports exécrables qu’entretiennent les géants du Continent, c’est un argentin !
Alors quand sa nomination est effective, c’est le branle-bas de combat, et tout un pays est comme abasourdi de voir un argentin prendre en mains le joyau du peuple.
Nelson Ernesto Filipo Nuñez, connu également sous les appellations de Don Filipo ou El Bandaleon, était né en 1917 à Buenos Aires. Par la suite naturalisé brésilien, il a eu à diriger certains clubs brésiliens, Palmeiras-SP, le Cruzeiro-MG, Mogi Mirim-SP, Sport Recife-PE, Guarni-SP, Jabaquara-SP,la Portuguesa Santista -SP, Amparo-SP, Vasco da Gama-RJ, le Corinthians-SP, Coritiba-PR et São José-RS.
Il remporte certains titres comme le Tournoi Rio-São Paulo (1965), le Tournoi Ramon de Carranza et Roberto Gomes Pedrosa (1969). Fort de ce parcours et de son travail en 1965, il est nommé sélectionneur national.
Inauguration du Minerão de Belo Horizonte
En 1965 pour l’inauguration du tout nouveau stade du Minerão de Belo Horizonte, la CBD organise une rencontre amicale entre la Seleção et l’Uruguay. Une rencontre suivie par un public venu en masse pour plusieurs raisons, tout d’abord être là dans cette nouvelle enceinte, la seconde, de voir la Seleção se produire et surtout de voir sur le banc Filipo Nuñez donner de la voix et du geste, ses ordres à ses joueurs. Heureusement l’issue de cette rencontre fût favorable envers la Seleção qui l’a emportée, sur le score de trois à zéro, Rinaldo sur pénalty, Tupazinho et Germano furent les buteurs de ce succès. Ce fût le seul match encore à ce jour qui a vu le Brésil être dirigé par un non brésilien.
A l’abord du prochain mondial 2014 qui se déroulera après celle de 1950 sur le sol brésilien, verrons-nous un autre étranger prendre en mains les destinées de la Seleção qui a pour obligation de remporter ce mondial et arborer une sixième étoile. Mais bon, nous n’en sommes pas encore là, Menezes a encore aujourd’hui malgré deux revers, Copa America (2011) et les Jeux Olympiques (2012), le soutien de la direction de la CBF mais pour combien de temps ? Cela dépendra des prochains résultats et du comportement de la Seleção, qui dans un an organisera sur son sol la Coupe des Confédérations, répétition grandeur nature du Mondial.