La confluence de l’ouragan et du front froid devrait s’opérer mardi matin, une semaine avant la présidentielle, quand l’énorme masse d’air touchera les terres entre la Virginie et le Massachusetts, deux États séparés d’un millier de kilomètres, selon les prévisions météorologiques.
Surnommée «Frankenstorm», en raison de la proximité avec la fête d’Halloween mercredi, Sandy se trouvait samedi à 14H00 (heure de Montréal) à 540 kilomètres au sud-est de Charleston (Caroline du Sud) et continuait de monter vers le nord parallèlement à la côte à la vitesse de 18 km/h, selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), basé à Miami.
Les vents soufflaient à 120 km/h, mais devraient se renforcer dimanche et se faire sentir à plus de 700 kilomètres de l’oeil du cyclone, selon le NHC.
Une pression de 961 hectopascals –la pression atmosphérique normale étant de 1015– a été enregistrée par un avion militaire, note le NHC, soit un niveau jamais observé en 60 ans dans la région, selon des météorologues.
Par rapport à l’ouragan Irene qui avait touché en août 2011 la côte atlantique et inondé des villes entières, laissant derrière lui 47 morts, «on attend un impact plus important au niveau de la montée des eaux. Même chose avec le vent», a prévenu James Franklin, du NHC. Sandy a déjà fait 59 morts dans les Caraïbes, essentiellement en Haïti et à Cuba.
Tiers du territoire affecté
La rencontre de Sandy avec un front froid reste le plus préoccupant. C’est une «tempête extrêmement rare et dangereuse» qui menace 60 millions de personnes sur son chemin et «pourrait provoquer des milliards de dollars de dégâts», s’inquiète Alex Sosnowski, météorologue pour le site spécialisé Accuweather.com.
Jusqu’à un tiers du territoire américain pourrait être affecté, des États de Caroline (est) jusqu’à ceux du nord-est et, à l’intérieur des terres, jusqu’à l’Ohio.
«Les préparatifs pour Sandy sont la priorité du président (Barack Obama)», a assuré la Maison-Blanche, tandis que celui-ci faisait campagne dans le New Hampshire (nord-est).
Sandy a déjà bouleversé l’emploi du temps du candidat républicain Mitt Romney, qui annulé tous ses événements de campagne de dimanche en Virginie (est) pour finalement se rendre dans l’Ohio.
«C’est le moment de vérifier vos provisions, de voir comment rester en contact avec votre famille, et de rester informé», a conseillé Craig Fugate, le patron de la Fema, l’agence fédérale de gestion des crises.
Le gouverneur de l’État de New York a déclaré l’état d’urgence tandis que le maire de la ville, Michael Bloomblerg, a invité les habitants à bien s’informer sans pour autant céder à la panique. L’état d’urgence a par ailleurs été déclenché dans la capitale, le Maryland, la Pennsylvanie, la Virginie, le New Jersey et le Connecticut.
À Washington, par exemple, des employés évalueront tôt lundi matin la situation école par école avant de prendre la décision d’accueillir les élèves.
La société gérant le métro de la ville a de son côté annoncé qu’elle se préparait à disposer des sacs de sable à proximité des bouches de métro risquant d’être inondées et vérifiait ses dispositifs de pompage.
Très critiquée pour son manque de réactivité après un violent orage fin juin, la compagnie locale d’électricité Pepco s’est empressée de faire savoir que tous ses employés étaient mobilisés et 2.500 personnes supplémentaires étaient prêtes à intervenir en renfort. Mais elle a prévenu que des «dizaines voire des centaines de milliers de clients pourraient être privés d’électricité».
Plus de 45 500 soldats de la Garde nationale sont aussi en alerte, mais seuls 63 ont pour l’heure été sollicités, selon le Pentagone.
Enfin, la marine est revenue sur sa décision de faire appareiller une vingtaine de navires de Norfolk (Virginie), les dernières prévisions pour la région suggérant que le renforcement des amarres devrait suffire.
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