Lisant sa décision dans une salle de la Cour suprême de justice, située dans la ville de Guatemala, le juge Miguel Galvez a indiqué que M. Rios Montt sera jugé pour «génocide et crime contre l’humanité».
«Nous sommes parvenus à établir qu’il existe des éléments sérieux pour traduire en justice (l’accusé) en raison de sa probable participation aux crimes qui lui sont imputés», a ajouté le juge.
L’ancien dictateur, 86 ans, aux arrêts domiciliaires depuis un an, est accusé d’être responsable du massacre de 1770 indiens mayas de l’ethnie des ixiles dans le département de Quiché, épicentre de la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1960 et 1996, faisant 200 000 morts et disparus.
Vêtu d’un costume gris, l’ex-général a été salué au garde-à-vous par une quinzaine de militaires retraités à son arrivée à l’audience. Il est resté impassible à l’énoncé de la décision.
Aux alentours de la Cour, située dans le centre de la capitale, des proches de victimes de la répression militaire avaient dressé un autel et des banderoles, et organisé une cérémonie religieuse pour demander que «justice» soit faite. Des pétards ont éclaté pour saluer l’annonce du procès.
Un autre ex-général, José Rodriguez, sera poursuivi pour les mêmes chefs d’inculpation, a indiqué le juge.
La date du procès n’a pas été précisée, mais une audience préliminaire a été convoquée par le juge Galvez pour le 31 janvier.
Après son arrivée au pouvoir suite à un coup d’État militaire en 1982, l’ex-général Rios Montt a appliqué la politique de la «terre brûlée» à l’encontre de populations autochtones accusées de soutenir la guérilla de gauche, en pleine guerre froide.
La défense de M. Rios Montt a de son côté plaidé que l’ancien dirigeant ignorait tout des agissements de l’armée. «Ils veulent coincer Rios Montt pour quelque chose qu’il n’a pas fait», a ainsi déclaré un de ses avocats, Me Danilo Rodriguez, qui a paradoxalement été guérillero durant plus de 20 ans.
M. Rios Montt affronte parallèlement une deuxième série d’accusations, concernant le massacre de 201 paysans dans un village du département de Petén, à 600 kilomètres au nord de la capitale, entre le 6 et le 8 décembre 1982, qui pourrait lui valoir un autre procès pour génocide.
Un rapport de l’ONU présenté en 1999 recense 626 massacres et la destruction totale de 500 hameaux, précisant que plus de 90% des violations des droits de l’homme commises lors de la guerre civile l’ont été entre 1978 et 1984.
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