«Le Fanmi Lavalas ( Famille Lavalas, son parti) est devenu plus fort. S’il y a des élections libres, honnêtes et démocratiques, il y a beaucoup de chances qu’il remporte la majorité des postes en jeu», a déclaré M. Aristide dont le message, en créole, a été retransmis sur une radio de la capitale.
Des élections sénatoriales partielles et communales sont prévues en Haïti d’ici la fin de l’année, mais aucune date officielle n’a pour l’instant été annoncée par les autorités.
Intervenant publiquement pour la première fois depuis son retour d’exil en mars 2011, M. Aristide a remercié la population haïtienne qui «continue de transformer l’ordinaire en extraordinaire. (…) Hier était une journée ordinaire, vous l’avez transformée en une journée extraordinaire», a-t-il lancé en présence d’un groupe de journalistes invités dans sa résidence au nord de Port-au-Prince.
Mercredi à sa sortie du tribunal, M. Aristide avait effectué une tournée dans le centre de Port-au-Prince, suivi par des milliers de partisans.
«J’ai ressenti hier un tremblement de coeur face à la foule. Entre le peuple haïtien et moi, il y a un mariage de coeur qui panse les douleurs du séisme qui a frappé Haïti», a-t-il déclaré.
Parlant de la situation du pays, il a présenté la famine comme l’un des «plus gros problèmes» actuels d’Haïti, appelant tous les secteurs à se mettre ensemble pour faire face à cette question.
«La faim est une question très sérieuse, aujourd’hui plus qu’avant. Un seul parti ne peut résoudre ce problème. J’appelle les Haïtiens de partout, les élites politiques et économiques à s’unir pour faire face à cette situation», a-t-il insisté.
Jean-Bertrand Aristide a dirigé Haïti à deux reprises: une première fois entre 1991 et 1996, mais son mandat a été interrompu dès la première année par un coup d’État militaire. Après trois années d’exil aux États-Unis, il a été rétabli en 1994.
Il est ensuite revenu à la tête du pays en 2001, mais a été contraint de démissionner en 2004 avant de passer sept ans en exil en Afrique du Sud.
Il est revenu en Haïti en mars 2011.