Immense poète, romancier, dramaturge mais aussi peintre, musicien, comédien, l’écrivain haïtien Frankétienne vient de publier Les affres d’un défi, un titre qui lui va bien, où il bouscule à nouveau les mots comme personne.
Frankétienne (1936-2025)
Regard malicieux, lucidité frondeuse, intelligence inclassable, humanisme rebelle… A 74 ans, le grand écrivain haïtien Frankétienne dégage toujours un charisme inouï où l’esprit d’enfance le dispute à la tranquillité du sage. Le tremblement de terre, qui a frappé son île le 12 janvier dernier, n’a pas altéré son goût de la vie ni sa liberté. Liberté de penser, de parole. Liberté de ses écrits qui disent la complexité du monde, pas seulement celle d’Haïti, et qui en font l’un des plus grands écrivains contemporains, vénéré par ses compatriotes. Immense poète, romancier, dramaturge mais aussi peintre, musicien, comédien, cet artiste hors norme vient de publier Les affres d’un défi, un titre qui lui va bien, où il bouscule à nouveau les mots comme personne. Ce créateur d’une « esthétique du chaos » est aussi dans l’actualité avec Melovivi ou Le piège, sa nouvelle pièce de théâtre : un texte incroyablement prophétique, publié en mai 2010 mais rédigé fin 2009, qui met en scène deux hommes au bord d’un gouffre après un séisme… Pas forcément facile à aborder, la puissance créatrice de Frankétienne finit toujours par envoûter.
Il paraît qu’après le tremblement de terre vos compatriotes étaient très émus de vous savoir sain et sauf, et qu’ils ont crié : « Le poète est vivant ! » C’est vrai ?
FRANKÉTIENNE. Oui. En fait, c’est Dany Laferrière qui a rapporté cette scène. Il est arrivé chez moi avec deux autres amis haïtiens, l’écrivain Lyonel Trouillot et l’artiste Lionel St. Eloi, et ils ont vu les murs de ma maison effondrés, des murs construits il y a plus de trente ans, connus de tout le monde. Ils ont cru qu’un malheur était arrivé à ma famille. Mais les gens du quartier les ont rassurés : « Notre écrivain, il est là, il est vivant ! Notre poète est là ! »
Qu’avez-vous ressenti : de l’émotion, de la fierté ?
F. J’ai été ému, oui. Mais d’autres témoignages, avant cet événement, m’ont tout aussi marqué : il y a des années de cela, alors que je sortais d’une banque de Port-au-Prince, en plein midi, j’ai entendu des voix féminines crier en créole : « Quand est-ce que tu vas nous donner autre chose ? » Je me suis retourné et j’ai vu, dans une camionnette, des paysannes transportant des vivres, des légumes, des poulets qui caquetaient, des chèvres, etc. Par préjugé, j’ai pensé : « Non, ce n’est pas à moi qu’elles s’intéressent. » Mais au moment où j’allais m’installer dans ma voiture, elles ont répété leur interpellation, de façon ferme, définitive : « Mais Frankétienne, on s’adresse à vous ! Quand est-ce que vous allez nous donner une autre pièce de théâtre ? » Là, j’ai réellement ressenti une émotion véritable, au premier degré, une vraie reconnaissance.
Est-il vrai aussi que seules les piles de livres sont restées debout dans votre maison de Port-au-Prince après le séisme ?
F. Effectivement. J’étais avec des journalistes. C’était au crépuscule, c’était lugubre. On a senti que la maison était inclinée de quelques degrés. Le lendemain matin, quand je suis monté, j’ai vu les livres debout. J’ai dit : « Ce n’est pas possible ! Des piles de deux mètres de haut s’effondrent, normalement ! »
Il vous est impossible d’écrire en dehors d’Haïti, confiez-vous volontiers, ayant toujours refusé de vivre ailleurs. Avez-vous pu reprendre votre activité d’écrivain depuis le tremblement de terre ?
F. Là, je suis K.-O. Mais je continue mon activité théâtrale. Je suis accaparé par des représentations prévues toute l’année, dont une longue tournée en Amérique du Nord, à Montréal, à Ottawa, New York, Washington, Atlanta, etc. Et puis en Floride, où il y a à peu près d’un million d’Haïtiens. Peut-être aussi en Amérique latine, au Brésil…
Dans la préface D’un pur silence inextinguible. Premier mouvement des métamorphoses de l’oiseau schizophone (Vents d’ailleurs), Rodney Saint-Eloi estime que vous êtes « l’écrivain le plus novateur d’Haïti « . Sans flagornerie, on est même tenté de dire que vous êtes l’écrivain le plus novateur du monde, tant vos écrits sont transgressifs… Avez-vous conscience de votre avant-gardisme ?
F. J’en ai eu conscience très tôt. Parce que j’ai été un grand dévoreur de livres, d’écrits, de signes plus exactement, un avaleur de signes. Je me suis rendu compte qu’il y avait, dans les livres que je lisais, un côté répétitif qui m’agaçait. Non seulement des clichés, des stéréotypes, mais aussi une intertextualité gênante. Je trouvais que les écrivains se recopiaient les uns les autres. Je me suis dit que j’allais m’arranger pour dire les choses autrement, notamment parce que je suis inscrit dans un courant de multilinguisme : Haïti est non seulement sous l’influence du créole et du français, mais aussi de l’espagnol en raison de sa proximité avec la République dominicaine et Cuba, ainsi que de l’anglais, avec les Etats-Unis, non loin. J’ai vite compris qu’il y avait des espaces qui, par moments, se rejoignaient. Bien sûr, il y a d’abord l’espace de la non-littérature, de la chose non littéraire, pour les écrivains tout à fait débiles qui ne produisent absolument rien. Et puis il y a ceux qui se contentent de raconter des histoires bien écrites. Ceux-là arrivent à entrer dans l’espace de la littérature. Mais tous les écrivains ne sont pas dans l’espace de l’écriture, celui où l’on trouve Henri Michaux, Louis-Ferdinand Céline, James Joyce, et les grands poètes tels que Rimbaud, Paul Celan. Moi aussi j’ai voulu être dans l’écriture, même si je savais que ça allait être difficile puisque, à mes débuts, je n’ai pas eu de lecteurs…
Comment l’écriture et la littérature peuvent-elles s’articuler, selon vous ?
F. Il faut les concilier. Il n’y a pas d’incompatibilité entre ce que j’appelle la dimension anecdotique, la dimension narrative, et l’écriture proprement dite qui utilise les signes et les traits qui construisent, qui déconstruisent. Dans mes livres, en particulier dans Ultravocal, il n’y a pas une histoire unique mais une foule d’anecdotes, une bonne centaine de faits racontés, et de fictions aussi. Il en va de même avec mon premier roman, Mûr à crever, paru en 1968. Mais ce qui est important pour moi, c’est le traitement de la langue, c’est de rester dans le domaine du langage.
Vous avez été élevé en créole, la langue de votre mère, et vous avez appris le français en arrivant à Port-au-Prince, encore tout jeune : comment s’est passée votre découverte, votre conquête du français ?
F. Je venais d’une région rurale et j’ai été propulsé dans ce quartier populaire et populeux de Bel-Air, à Port-au-Prince. Un quartier totalement créolophone où l’on ne parle pas le français, où je me sentais donc encore chez moi. Mais ma mère a voulu me placer dans une institution dirigée par des jésuites, le petit séminaire collège Saint-Martial, où j’ai découvert, pour la première fois, l’existence d’une autre langue. J’avais cinq ans, et j’ai été étonné de constater qu’on pouvait, du point de vue phonétique, parler et s’exprimer différemment. L’acte fondateur est venu de cette question formulée par la soeur Félicienne : « Comment t’appelles-tu ? » C’est l’acte fondateur de l’écrivain Frankétienne.
Pourquoi ?
F. Parce que j’ai été traumatisé par cette question dont je ne comprenais pas le sens. J’étais dans une école huppée, où tous les élèves parlaient le français sauf moi. Je n’ai pas compris cette phrase, alors j’ai souri comme un imbécile. C’est un camarade de mon âge qui a traduit, mais en m’insultant : « Petit macaque, d’où sortez-vous, de quel quartier, de quel milieu venez-vous ? On vient de vous demander votre nom ! » J’ai pleuré, bien sûr. Arrivé à la maison, je n’ai pas pu l’expliquer à ma mère, qui en aurait été traumatisée : elle m’avait mis dans cette école parce que mon père était un Blanc, donc je devais être dans une école de fils de Blancs. Ce complexe vis-à-vis du français n’était pas légitime. A partir de ce jour-là, j’ai commencé à répéter tous les mots français que je découvrais, d’abord à la manière d’un perroquet. J’écoutais tout, je lisais tout, mais je ne comprenais pas. Je ne comprenais rien à ce qui se disait à la radio, exclusivement en langue française à l’époque. Et puis j’ai décidé d’aller chercher les mots là où ils se trouvent, c’est-à-dire dans le dictionnaire. J’ai ouvert Le Petit Larousse et j’ai appris par coeur toutes les définitions, avec volupté. J’ai découvert la musicalité de cette langue : il y avait des mots tendres, des mots doux, des mots violents, des mots acides, sucrés… C’est pourquoi mon contact avec les mots – qui peut étonner les gens, ceux qui croient que je suis au septième ciel – est un contact physique, concret et sensuel.
En somme, vous étiez animé à la fois par un désir de vengeance, pour laver cette humiliation, et par votre fascination pour cette langue étrangère : votre rapport au français n’est-il pas resté ambivalent ?
F. Non. A l’adolescence, j’écrivais des poèmes débiles car je n’avais pas encore lu Rimbaud, Lautréamont, Apollinaire, Baudelaire, ces formateurs de conscience et d’expérience culturelle. Après, autour de vingt-cinq, vingt-six ans, j’ai commencé à soigner mes poèmes. J’ai commencé à considérer l’acte d’écrire comme un vrai travail. Un travail de recherche, axé sur les innovations, les modifications, les mutations. Parce que j’avais décidé que je n’écrirais pas des phrases qu’on a déjà lues.
Votre étonnante propension à inventer des mots vient-elle aussi du fait que le français n’est pas votre langue maternelle ? Etes-vous d’accord avec Cioran quand il dit : « Ecrire dans une langue étrangère est une émotion, c’est se libérer de son propre passé » ?
F. Oui, je suis totalement d’accord. Progressivement, je me suis rendu compte que j’allais adopter cette même attitude, ce même rapport avec ma propre langue, parce que les textes créoles présentent autant de difficultés que le français. Avec L’oiseau schizophone, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas me permettre de traiter ma langue maternelle comme si c’était un champ libre où j’aurais la possibilité de pondre des débilités. Non, il faut avoir le respect de sa langue. C’est ça le malheur chez nous : en Martinique, et même en Guadeloupe, le créole est la langue maternelle, tout le monde est écrivain, on l’écrit n’importe comment.
Est-ce qu’il y a un néologisme, parmi tous ceux que vous avez créés, dont vous êtes particulièrement fier ?
F. Récemment, après le tremblement de terre, un journaliste américain d’origine portoricaine était venu m’interviewer sur la présence du divin dans mon oeuvre, dans ma vie. Il m’a posé une question sur le passage du séisme. Je lui ai répondu : « J’ai eu les yeux tantôt ouverts, tantôt fermés. Je ne voulais pas voir ma maison vaciller. J’étais au dernier niveau, j’entendais des bruits terribles, de toutes les sonorités du monde, tous les métros de Brooklyn… » J’ai dit alors : « C’est une « vloperie » de brouhaha démentiel qui traversait la terre. » J’aime bien ce mot « vloperie »…
A quoi tient exactement cette liberté permanente qui caractérise votre oeuvre ?
F. Elle vient d’un constat et d’une prise de conscience douloureuse. Même si, avec le temps, je dirais que cette explication peut paraître un peu superficielle, il faut remonter aux années 1960, quand j’ai commencé à écrire, et en particulier à l’année 1972, avec Ultravocal : j’avais la conscience d’être un écrivain sans lecteurs, un général sans armée. J’ai pensé : si je suis seul, dans la solitude, sans aucun regard critique sur mon travail, alors je suis libre, j’en profite.
Quelles sont les limites d’une telle liberté ?
F. Il n’y a pas de limites. Sauf celles que l’on s’impose à soi-même. On est dans le champ étendu et infini de l’imaginaire, où l’on a la possibilité d’inventer des mots, de jouer avec des mots. Ce qui ne signifie pas l’anarchie, ni que tout est permis. J’ai élaboré un code d’être, un code de travail. Je me considère comme quelqu’un – peut-être même un clown, les clowns m’ont toujours fasciné – en permanence sur le fil du rasoir. A gauche, il y a l’opacité, et là je suis dans le noir, totalement libre, parce que personne ne voit mes gestes, personne n’entend mes cris, c’est la démence totale. Mais de temps en temps, lorsque je retrouve mon équilibre instable sur le tranchant de ce rasoir, je fais un clin d’oeil à l’autre versant, le versant droit, où il y a la lumière, la transparence, les gens qui me regardent, et je leur donne une chance, celle de suivre mon aventure.
Ne craignez-vous pas que cette liberté puisse parfois dérouter vos lecteurs, par trop d’innovations et de jeux avec la langue, par exemple ? Avez-vous conscience que votre oeuvre n’est pas toujours d’un accès facile, qu’elle peut être déstabilisante et demander un véritable effort pour l’appréhender ?
F. J’en ai conscience mais je la justifie. Parce qu’elle a une dimension pédagogique, didactique, sur le plan idéologique et sur le plan politique. Je vis dans un pays qui n’est pas facile à comprendre. Quand je donne mon livre, quand j’offre cet espace d’écriture à un lectorat, je lui donne la chance de comprendre le réel. Pas seulement le réel haïtien, mais aussi la réalité humaine en général, le grand désordre humain. C’est maintenant qu’on le découvre. On a voulu m’enfermer dans une sorte de case haïtienne, spécifiquement antillaise, spécifiquement du Sud : non ! La planète vit dans un grand désordre. La vie elle-même est un chaos générateur de lumière. J’ai toujours considéré le chaos comme la matrice du futur. Parce que nous ne sommes pas outillés biologiquement, nous n’avons pas d’instruments organiques, intellectuels, qui nous permettent d’appréhender ce chaos. Là où il n’y a pas de chaos, il y a la mort. C’est la mort qui est plate. Et la vie, c’est le chaos.
L’écriture est-elle un remède à la résignation ?
F. C’est plutôt la contre-résignation. L’écriture, c’est l’affirmation d’abord de soi-même.
Est-ce pour cette raison que vous avez déclaré un jour : « J’écris, donc j’existe » ?
F. Oui. Quand on produit, on produit d’abord pour soi-même. On recherche à se justifier par rapport à soi-même et pour soi-même. Je l’ai toujours dit : quelqu’un qui ne se découvre pas ne peut pas aider les autres. La force doit être d’abord personnelle. Et je crois que tout écrivain qui se réclame de cette démarche d’affirmation de soi-même est dans la vérité. L’autre est dans une sorte de caricature de l’engagement, dans une posture, du genre : « J’écris pour les autres, j’écris pour la révolution… » Moi je n’écris pas pour la révolution. Si ça arrive, tant mieux.
Vous considérez donc l’écriture avant tout comme connaissance de soi ?
F. Oui ! L’écriture comme connaissance et affirmation de soi ! J’appelle ça la « magicriture » : tant mieux si à travers cette magicriture les autres se retrouvent. Là, c’est le bonheur. Mais tant pis s’ils ne s’y retrouvent pas !
Vous avez dit aussi : « Rêver, c’est déjà être libre. » Est-ce qu’écrire, c’est aussi rêver ?
F. Ecrire, c’est rêver, c’est se structurer, mais à travers la sève de l’imaginaire. Pour moi, l’écrivain devrait être d’abord un artiste, un créateur.
Que pensez-vous de cette phrase du peintre Paul Klee : « L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible » ? Elle vous va bien, non ?
F. C’est vrai. Je peux même trouver quelque chose d’approximativement similaire dans l’un de mes textes : « La littérature, la création, l’écriture sont un grand mensonge, mais c’est le plus court chemin qui nous permet d’atteindre la vérité. »
Vous êtes un artiste, mais on sait moins que vous avez été également professeur, notamment de mathématiques et de physique…
F. J’ai été un brillant étudiant. En l’absence de certains professeurs titulaires, mes camarades de classe me désignaient à l’unanimité pour assurer le cours. Je faisais ça au lycée. J’ai fait mes études primaires avec les jésuites, et mes études secondaires jusqu’en terminale dans un lycée de Port-au-Prince. La polyvalence, cette pluridisciplinarité est venue sur les bancs de l’école. Je l’ai cultivée parce que j’étais professeur tout jeune. J’ai été diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes mais comme j’avais fait la grève contre le régime de Duvalier, et qu’il me fallait vivre, j’ai ouvert cette école. Or, je n’avais pas les moyens de payer des professeurs. Donc j’ai tout fait seul, pendant quatre ans. Après, l’école s’est agrandie, j’ai eu d’autres collaborateurs.
Faites-vous le lien, comme certains, entre les mathématiques et la poésie ?
F. Oui. On retrouve la même démarche chez Paul Valéry, chez Mallarmé que chez Einstein. Qu’il s’agisse de la recherche scientifique, mathématique, physique, ou de la recherche poétique, l’émotion et l’imaginaire jouent un rôle. Si l’imaginaire est absent, il n’y a pas de découverte, il n’y a plus rien. Les recherches en sciences supposent aussi cette quête que l’on retrouve dans le domaine religieux, mystique et poétique. C’est une quête vers l’insondable, vers l’intangible, qu’on essaie de rendre par des signes et des symboles. Je ne dis pas « par les mots », parce que je me méfie de la sémantique. En dehors de leur sonorité, de leur parfum, de ce qu’ils nous suggèrent, les mots n’arrivent jamais à rendre la totalité du réel. C’est très frustrant. Une seule seconde de vie dans l’existence d’un éboueur, d’un cantonnier, d’un balayeur de rues, est plus dense que toutes les bibliothèques du monde entier.
Vous êtes souvent cité parmi les candidats bien placés pour obtenir le prix Nobel de littérature : aimeriez-vous le recevoir ?
F. Je ne le refuserais pas, ce serait le couronnement d’un travail immense. Mais, à mon âge, après avoir bouclé beaucoup d’expériences, bu tous les alcools du monde, rencontré beaucoup de femmes, là, je suis dans la sobriété, la sagesse relative – car celle-ci n’est jamais absolue. Ce qui m’intéresse, c’est simplement un certain sentiment de satisfaction, non pas de la vanité parce que je sais que ça passe. Mais c’est pour mon pays que je serais heureux de recevoir ce prix. Je n’ai pas choisi de me présenter. Ma candidature a été appuyée par l’université Bordeaux-III, par celle de Liverpool, par l’Unesco aussi dont la présidente a elle-même envoyé une lettre d’appui, argumentant sur le malheur haïtien, et sur le fait que je suis un créateur issu de la matrice de ce peuple.
Comment arrivez-vous à conjuguer votre modernité à ce matériau haïtien qui vient de loin, à cet héritage considérable de malheurs ?
F. C’est mon pays, Haïti, qui me l’a permis. Haïti m’a toujours fasciné, depuis tout jeune. C’est un pays que je n’arrive pas à saisir, je n’arrive pas à en saisir tout ce qu’il y a de mystérieux, de bouillonnant, d’effervescent, de tumultueux, à la limite même de l’anarchie dans le quotidien de ce peuple. Il n’y a pas d’absence de matière. J’ai toujours eu peur du vide total, absolu, parce que ce vide-là, c’est la mort. Or Haïti, c’est l’excès, l’exubérance.
Pourquoi écrivez-vous dans votre autobiographie, H’Eros chimères, « je suis un survivant de toutes les catastrophes, un authentique mutant » ?
F. J’assume les deux. Je suis vivant et survivant. Tous mes parents, tous les amis que j’ai connus à l’âge de quatre ou cinq ans ne sont plus de ce monde. Je suis un survivant de la misère, un survivant aussi du quartier de Bel-Air. Pas mal de mes copains qui y vivaient ont sombré dans la drogue, dans l’alcool, dans la délinquance totale. Je suis aussi un survivant de l’alcool, j’ai commencé à boire et à fumer à l’âge de six ans… Je suis passé tout près de l’abîme. Je suis un survivant des Duvalier, des deux Duvalier, un survivant du cancer, et un survivant du séisme…
Quelles sortes de livres lisez-vous ?
F. J’ai beaucoup lu dans ma vie, jusqu’à mes 60, 65 ans. J’ai lu tous les livres de Philippe Sollers, par exemple, et je continue. Mais je préfère ce qu’il faisait il y a quarante ans. Aujourd’hui, il est devenu un écrivain mondain, et il est sorti de la contestation. J’ai lu également Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, qui m’a plu en partie. Maintenant, je lis de manière plus sélective. Si on me parle d’un très bon ouvrage qui vient de paraître, un ouvrage de philosophie, sur la science, je le lis. Récemment, j’ai lu aussi L’énigme du retour de Dany Laferrière. Reste que je lis de moins en moins. Parce que je vis de ma peinture, pas de mes livres.
Comment pratiquez-vous tous ces arts ? De façon très compartimentée, très organisée ?
F. Je suis devenu organisé. Ça s’imbrique, naturellement. Il y a eu, pendant longtemps, cette grande matrice où tout s’entremêlait. Maintenant c’est différent. Je peins la journée, l’après-midi, pour la lumière, c’est un fait biologique, ma vision baisse. Et j’écris la nuit.
Avez-vous des manies d’écrivain ?
F. J’ai besoin d’une totale solitude. Je ne peux pas écrire devant quelqu’un. Même ma femme ne m’a jamais vu écrire. J’ai une petite chambre et une petite table d’écolier, à peine un mètre sur 60 centimètres, et j’ai tout pondu sur cette petite table. Je n’ai jamais touché un clavier d’ordinateur. Je me définis comme « analphanet » ! J’écris tout à la main, sur un cahier, avec un stylo. Après, je profite de la présence des gens qui sont chez moi, des gens parfois analphabètes, qui sont mes premiers juges, qui sont très durs et très justes dans leur jugement. Ils me disent sans détours : « Ça, je n’aime pas ! » Et, très souvent, ils ont raison.
Est-ce que le séisme du 12 janvier a modifié votre façon d’écrire, votre écriture même ?
F. Non. Mon oeuvre est derrière moi, elle n’est pas devant moi. J’ai deux oeuvres à produire pour fermer la boucle, pour fermer cette aventure fabuleuse. Je ne suis pas dans les recherches sémantiques, linguistiques, métaphoriques. J’ai 74 ans, actuellement. Je ne veux pas aller au-delà de 84 ans. Ça viendra tout seul. Il y a une complicité entre l’énergie et moi.
Pourquoi 84 ans ?
F. Parce que je crois que dix bonnes années me permettront de terminer ma production picturale, littéraire, théâtrale, et d’emmagasiner quelques bons souvenirs. Je n’ai pas besoin d’être dans un fauteuil à 90 ans. Je sens, j’ai la certitude que, pendant les dix années que j’ai choisi de vivre avant de foutre le camp, j’aurai encore l’immense possibilité de pouvoir jouir de la plénitude de mes sens. C’est-à-dire boire du café et devenir moi-même café, boire du chocolat et sentir que je suis moi-même chocolat. Sans entrer dans les détails, nous, les hommes, avons tendance à hypertrophier ce que nous vivons. Concernant, par exemple, la rencontre la plus intime, l’acte sexuel, je sens que je n’ai pas besoin d’aller jusque-là : en rencontrant une femme, parfois même un homme, il m’est possible de vibrer en regardant ses cheveux, ses hanches. Je le vis avec intensité. Le jour où je n’aurai plus ce frisson, cela voudra dire que l’heure est venue pour moi de partir.
Est-ce cette perception immédiate du réel qui vous permet de lier si fortement les mots et le corps ?
F. D’abord, j’ai grandi dans un milieu vaudou. Je ne suis pas vaudouisant, mais dans mon village natal et au Bel-Air, jusqu’à 28-29 ans, j’ai vécu le fait vaudou, le phénomène vaudou. Le vaudou est la religion qui accorde une place primordiale au corps. Le corps devient le lieu de la pensée totale, de la vie totale. Les gens ne pensent pas qu’avec leurs neurones, ils ne vivent pas qu’avec l’intellect. C’est l’un des reproches que j’adresse à l’enseignement occidental dispensé en Haïti. L’Occident a contribué à la fragmentation de l’être, de la pensée. Je crois au contraire que sortir de la fragmentation de l’être, c’est s’ouvrir à la lumière de la totalité de la vie. Je crois que la politique, ou l’idéologie, bref la démarche du compartimentage, est à l’origine d’une crise de civilisation, responsable de tous les malheurs de la planète. On ne va pas la régler à coups de milliards de dollars. Je crois que la culture est un symbole. Nous sortirons de cette crise mortifère par la culture. La culture prise dans son sens le plus spirituel possible, global. On a diabolisé le corps. Mais le corps c’est plutôt le lieu où l’on retrouve le jaillissement de la lumière pour sortir des ténèbres. L’Occident nous a appris à avoir peur de notre corps. Dans le vaudou, j’ai vu les cris de possession, j’ai vu la transe et j’ai été marqué par cette expérience.
Avez-vous vécu vous-même cet état de transe ?
F. Non. Ou alors d’une certaine façon, au théâtre. Là, je vous demande de me croire : il y a quelques semaines, j’ai joué ma pièce Melovivi dans un grand parc où il y avait 1 500 personnes, à ciel ouvert. Je suis obsédé par le cosmos, le ciel, les étoiles. A un moment de la représentation, je regarde vers le ciel et je vois se rapprocher de gros nuages gorgés de pluie. Au milieu de la pièce, au moment où mon camarade me donnait la réplique, j’ai parlé aux nuages, dans ma tête. Je leur ai dit : « Vous allez vous effacer. » J’étais assis dans un sofa, la tête inclinée en arrière. Il y a eu quelques secondes de panique car des gouttelettes ont commencé à tomber. Mais, tout de suite, les nuages se sont effacés, il n’y a pas eu de pluie, on a joué jusqu’au bout. Je l’ai dit aux spectateurs : « Je sais que dans la salle des gens ont senti que j’exorcisais des nuages gorgés de pluie. » La pluie est venue après, à la fin du spectacle !
Seriez-vous un exorciste, Frankétienne ?
F. Je suis plutôt dans une sorte de méditation liée à l’intensité de la conscience. Je crois que nous sommes tous interconnectés avec l’univers, que nous avons d’immenses possibilités avec l’univers qui n’ont jamais été exploitées parce que nous avons été empoisonnés par une rationalité à outrance qui a tué l’intuition, atrophié l’imaginaire. J’ai conscience que nous sommes tous interconnectés à une énergie multiforme, omniprésente. L’unique objectif de cette totalité, c’est sa propre perpétuation, et cette totalité nous utilise comme canaux, comme relais parce que nous faisons partie de sa constitution. Nos cellules sont plus savantes que nous parce que nous nous sommes fermés. Il y a cette petite musique intérieure, qui nous informe non seulement de notre propre vie mais aussi de la totalité du temps. A ce moment-là, on est dans tous les possibles, dans l’exaltation totale, cet espace de lumière qui nous permet d’être le tout et de ne pas avoir peur de la mort. Et alors, tout est facile…
Propos recueillis par Delphine Peras
Oeuvres de Frankétienne
Pièces de théâtre (En créole)
1975 : Pèlin-Tèt. Port-au-Prince: Éditions du Soleil ; Pelentet (pièce de théâtre), nouvelle version. Lawrence, KS / Port-au-Prince : Enstiti Etid Ayisyen Inivesite Kannzas / Édition Espiral, 2002
1979 : Troufobon, Port-au-Prince : Imprimerie Les Presses port-au-princiennes
1975: « Anthologie de poésie haïtienne contemporaine (1975).
1979 : Les Affres d’un défi (roman), Port-au-Prince : Deschamps ; Autres éditions, à Paris : Jean-Michel Place, 2000 et à La Roque d’Anthéron : Vents d’ailleurs, 2010.
2007 : Le Sphinx en feu d’énigmes (spirale poétique), Port-au-Prince : Spirale
2007 : Corps sans repères (spirale), Port-au-Prince : Spirale
2008 : Amours, délices et orgues (spirale), Port-au-Prince : Deschamps
2010 : Melovivi ou Le piège suivi de Brèche ardente, Paris : Riveneuve Continents
2010 : Visa pour la lumière (spirale poétique)
2014 : Chaophonie, Montréal, Mémoire d’encrier
2017 : La Marquise sort à cinq heures, La Roque d’Anthéron : Vents d’ailleurs
Nouvelles
Tout jeu. Tout vice. Mort raide. Point de faire part. Le Petit Samedi Soir 78-79 (1974-1975) : pp. 11-13.
Peintures
Désastre (12 janvier 2010)
Difficile émergence vers la lumière
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Martelly appelle à l'unité à l'occasion du 211e anniversaire de l'indépendance d'Haïti janvier 3, 2015 Metropole -Dans son discours à l'occasion de la fête de l'indépendance le président Michel Martelly a exhorté ses compatriotes à retrouver l'unité nationale afin de construire une " Haïti de Paix, de justice et de progrès". Les cérémonies officielles…
Décès du peintre haïtien Préfète Duffaut octobre 8, 2012 1923-2012 Prefete Duffaut jeune C’est avec beaucoup de peine que nous avons appris la mort, le samedi 6 octobre 2012, du peintre haïtien Préfète Duffaut, dans un centre hospitalier de Port-au-Prince. Né le 1er Janvier 1923 à Cyvadier, section…
Haiti, un pays de pauvres ? septembre 7, 2012 par Jean Senat Fleury Haïti n'est pas pauvre, dis-je. Haïti est habitée par des pauvres . J'imagine que beaucoup de lecteurs critiqueront mon analyse quand je dis qu' Haïti n'est pas pauvre; mais l'homme haïtien est pauvre dans sa mentalité. Pour…
Haiti : Qui a tué Jean Dominique? avril 7, 2012 La fille du journaliste haïtien, l'écrivaine Jan Dominique, est réfugiée à Montréal où elle se consacre à la littérature L’écrivaine Jan Dominique Photo : Clément Allard Cette interview de la fille de Jean a paru dans le quotidien canadien Le…
Haïti, cent ans de dépendance juillet 29, 2015 par Hérold Jean-Francois Le president choisi par les Américains,Sudre Dartiguenave (1915-1922),entouré par des marines Ce titre me rappelle le roman fleuve de Gabriel Garcia Marquez, Cent Ans de Solitude, un long, ennuyeux et interminable voyage entre la naissance,…
Les partisans de Macron acclament sa victoire mai 8, 2017 Drapeaux français en main, les partisans du nouveau président Emmanuel Macron ont salué son score face à la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen sous un ciel gris et plombé. Agence France-Presse PARIS Cris de joie et mer de drapeaux français:…
Du racisme des soit-disant "grands hommes"... novembre 13, 2014 Je vous propose ce topic afin de collecter les citations racistes de nos dits grands hommes. J'ouvre le bal avec Voltaire: François-Marie Arouet (1694-1778)- (nom de plume : Voltaire) Les juifs: "Vous ne trouverez en eux qu'un peuple ignorant et…
«Cette défaite fait mal», déclare Hillary Clinton novembre 9, 2016 Hillary Clinton a donné son discours de concession à New York en présence de son époux Bill Clinton et de Tim Kaine, derrière elle. CARLOS BARRIA, REUTERS Dans un discours émotif, la candidate démocrate malheureuse à la présidentielle américaine Hillary…
Le coin de l'histoire,par Charles Dupuy : Stephen Alexis et Rosalvo Bobo mai 11, 2021 L'Ambassadeur Stephen Alexis (pere de Jacques Stephen Alexis) & Mme Eleanor Roosevelt , 1ere Dame des Etats-Unis (1949)(Courtoisie Frank Moron)Mr. Alexis representait Haiti a l'ONU Stephen Alexis fut, sans conteste, l’un des plus brillants hommes de plume haïtiens du XXème…
Haïti: quelles funérailles pour l'ancien président Jean-Claude Duvalier? octobre 5, 2014 Par Amélie Baron Devant la morgue privée ou le corps a été déposé, seuls quelques policiers montent la garde. Pas de foules, pas de fleurs pour l'ancien homme fort qui a régné sur Haïti pendant quinze ans.AFP PHOTO / Hector…
L'écrivain Gabriel García Márquez est mort avril 18, 2014 Gabriel Garcia Marquèz (1927-2014) Agence France-Presse MEXICO L'auteur latino-américain le plus lu au monde a tourné la page : Gabriel García Márquez, décédé jeudi à l'âge de 87 ans, a incarné l'âme du «réalisme magique», un courant littéraire témoin d'un…
Deuxième titre pour Beckham qui referme sa parenthèse américaine décembre 3, 2012 David Beckham a remporté samedi son deuxième titre consécutif de champion dans la Ligue nord-américaine de football (MLS) pour son ultime match officiel avec les Los Angeles Galaxy, qui ont battu en finale à domicile le Dynamo Houston (3-1). Los…
Le carnaval est lancé en Haïti, pour oublier les polémiques février 12, 2018 Agence France-Presse Le carnaval a débuté en Haïti et des dizaines de milliers de personnes profitent des trois jours gras pour apprécier les nouveaux tubes de leurs musiciens préférés et se défouler en oubliant les polémiques que l'immense fête ne…
Papa Pyè n'est pas mort avril 5, 2016 Mise a jour/Update L'article ci -dessous a paru le 5 Mai 2016 et lors ce n'était qu'une rumeur,plus tard revelee fausse. Nous sommes aujourd'hui le 18 Octobre 2017 et nous pouvons relayer que Papa Pye,de son vrai nom Jean-Claude Joseph,…
Haiti : D'autres tremblements de terre sont-ils à craindre? mars 22, 2012 Source : Le Nouvelliste Le séisme qui a détruit une grande partie de Port-au-Prince en janvier 2010 pourrait être la manifestation d'un nouveau cycle d'activité sismique avec de futurs tremblements de terre dévastateurs en Haïti, selon une recherche…
Brèves Nouvelles d'Haiti, 24 Février 2013 février 24, 2013 Des organisations des droits humains exigent l’arrestation de Baby Doc L’Amnesty International, Human Right Watch, le RNDDH et le Collectif contre l’impunité sont, entre autres, des organisations de défense des droits humains qui continuent d’exiger la comparution de Jean-Claude Duvalier…
Le célèbre comédien haïtien Papa Pyè est mort octobre 18, 2017 par OBED LAMY Le comédien Papa Pyè de son vrai nom Jean-Claude Joseph. Crédit photo : Kreyolicous. Source : Loophaiti - Papa Pyè a tiré la mauvaise carte. Le comédien est décédé tôt ce mercredi 18 octobre 2017 à l’hôpital…
Cuba: «l'idéologie marxiste est dépassée», estime le pape mars 24, 2012 En se rendant à Cuba, Benoît XVI a affirmé se situer «dans une continuité absolue» avec le voyage historique de Jean Paul II sur l'île des caraïbes en janvier 1998 et a cité sa fameuse phrase sur la nécessité d'«ouvrir…
Laurent Lamothe, le leader le plus innovant de l'année novembre 10, 2014 Le Premier ministre haïtien, Laurent Lamothe, a reçu, le vendredi 7 octobre, dans la soirée, au JW Marquis Mariott de Miami, le prix« Innovative Leader of the year » du « Latin Trade Group », au cours du vingtième anniversaire…
Vendredi 9 novembre 1979, droit et liberté bafoués et assassinés (1ere partie) juillet 13, 2012 Maitre Gerard Gourgue Le Duvaliérisme et les droits de l'hommepar Jean-Marie Beaudouin Quelques rappels historiquesAprès avoir suivi une courbe ascendante vertigineuse, les muscles de la « guerre froide » imposée ne tiennentplus, dû, sans doute, à l'épuisement des ressorts dont…
Le pape quitte ses fonctions février 11, 2013 Associated PressRomeÉvoquant une santé chancelante, le pape Benoît XVI a annoncé lundi qu'il renoncera à sa charge le 28 février, devenant ainsi le premier souverain pontife à prendre cette décision en près de 600 ans.Un conclave sera maintenant organisé de…
Haïti: l'absence d'actions face au risque sismique déplorée janvier 11, 2016 Constructions anarchiques au Cap-Haitien (Toutes photos courtoisie de Cyrus Sibert @reseaucitadelle) Agence France-Presse PORT-AU-PRINCE (Texte publié en Juillet 2016) Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7 ravageait Haïti, tuant plus de 300,000 personnes selon l'ONU. Six ans plus…
Bicentenaire de Lyonel Trouillot : lecture-spectacle à la Fokal mars 17, 2012 Béonard Kervens Monteau et Staloff Trofort seront en spectacle le mercredi 21 mars à la Fokal où ils interpréteront en lecture-spectacle Le Bicentenaire de Lyonel Trouillot. Une série de manifestations culturelles et intellectuelles marquera cette année la quinzaine…
« La feuille de route » par Serge H. Moise octobre 27, 2017 Tout bon entrepreneur en construction sait que pour ériger un édifice qui soit solide et fonctionnel, il doit élaborer un plan d’ensemble, prévoir un chronogramme d’activités ainsi que des échéanciers en commençant évidemment par la base. L’inverse sera toujours voué…
Le coin de l’histoire,par Charles Dupuy : Quand Duvalier poussait le “cri de Jacmel“ août 19, 2020 En 1960, soit trois ans après son entrée en fonction, le revenu per capita du citoyen haïtien chutait de sept dollars. Duvalier désigne aussitôt les entreprises militaires de ses ennemis contre son pouvoir comme les vraies responsables de la situation lamentable de…
Nouvelles d'Haiti, 5 Mai 2015 mai 5, 2015 La plupart des candidats sont à la recherche d'un emploi Radio Metropople - La recherche de l'emploi et des privilèges constituent la motivation majeure des candidats pour les prochaines législatives. C'est ce qu'a déclaré le cardinal haïtien Chibly Langlois,…
Brèves Nouvelles d'Haiti, 16 Décembre 2013 décembre 16, 2013 Les lavalassiens sur le macadam le 16 décembre Le 16 décembre ramène le 23e anniversaire des premières élections libres et démocratiques en Haïti et qui ont vu l’accession au pouvoir de Jean-Bertrand Aristide. Pour commémorer cette date, plusieurs organisations populaires…
14 août 1791, Cérémonie du Bois -Caiman : Une nuit d'alliance août 14, 2012 par Pratt Vernio MEMNON Compte tenu du rôle joué par le vaudou dans le rassemblement du Bois-Caïman au Morne Rouge, étant donné la portée de cette cérémonie marquant le début de l’insurrection des esclaves contre les Français, n’y a-t-il pas…
Bobby Brown se décharge de la mort de Whitney Houston mai 1, 2012 Dans son premier entretien télévisé depuis le décès de Whitney Houston, le controversé Bobby Brown a tenu à répéter qu'il n'était pas responsable du destin tragique de son ex-femme. Présenté comme principal responsable de la descente aux enfers fatale à…
Emmanuel Macron réélu président avril 24, 2022 PHOTO THIBAULT CAMUS, ASSOCIATED PRESS Le président français Emmanuel Macron (Paris) Emmanuel Macron a été réélu dimanche à la présidence de la France avec 57,6 à 58,5 % des voix face à Marine Le Pen (41,5-42,4 %) selon les premières estimations, une nette…
Obama inspire les racistes sur l'internet mai 22, 2015 Que ce soit sur Google ou Twitter, Barack Obama semble inspirer les racistes enclins à utiliser ce que les Américains appellent le n-word. Au cours des derniers jours, il était possible, à Washington, d'entrer dans la barre de recherche du…
Jean-Claude Duvalier face à la justice février 7, 2013 L'ex-président d'Haïti Jean-Claude Duvalier fait face à des accusations de crimes économiques. PHOTO RAMON ESPINOSA, ARCHIVES AP (PORT-AU-PRINCE) La Cour d'appel d'Haïti a ordonné la semaine dernière la présence de Jean-Claude Duvalier devant le tribunal ce matin. Le mois dernier, lors…
Nouvelles d'Haiti, 23 Mai 2017 mai 23, 2017 Bonne nouvelle pour les Haïtiens, les autorités américaines décident de renouveler le TPS John F. Kelly Le Secrétaire de la Sécurité intérieure des États-Unis, John F. Kelly a annoncé aujourd’hui sa décision de prolonger de six mois, uniquement, le Statut de…
Haiti : « Contradictions et Paradoxes » août 10, 2012 par Me Serge H. Moise Il y a si longtemps, beaucoup trop longtemps maintenant que nous suivons les mêmes sentiers qui ne nous mènent nulle part. Et bon an mal an, nous persistons dans les mêmes voies, incapables d’en explorer d’autres…
Vingt ans après l'apartheid, l'égalité se fait toujours attendre en Afrique du Sud avril 23, 2014 Des sympathisants de l'ANC attendent, grimpés sur une affiche électorale à son effigie, la venue de Nelson Mandela dans un township en banlieue de Durban, le 16 avril 1994. PHOTO ALEXANDER JOE, ARCHIVES AFP Agence France-Presse JOHANNESBURG Alors que l'Afrique…
Le coin de l'histoire, par Charles Dupuy : Une semaine chez les Dominicains janvier 13, 2024 Je reviens d’un voyage de six jours en République dominicaine, un pays que je visitais pour la première fois de ma vie et voici les premières impressions que j’ai tirées de ce petit périple chez nos voisins, nos «Frères de…
Élections en Haïti: le second tour aura lieu le 17 janvier janvier 2, 2016 Affiche électorale en bordure d'une route de Port-au-Prince, le 22 décembre dernier. PHOTO HECTOR RETAMAL, AFP Agence France-Presse Le président haïtien Michel Martelly a annoncé que le second tour de l'élection présidentielle aurait finalement lieu le 17 janvier. M. Martelly a…
Le coin de l'histoire, par Charles Dupuy : Un dernier mot, Madame Laroche... mars 26, 2025 Charles Dupuy Vous m’en avez beaucoup voulu pour vous avoir présentée comme la personne qui serait allée au Palais afin de demander à Duvalier des éclaircissements sur une certaine liste des officiers qu’il entendait faire transférer. Intervention malheureuse qui aurait…
La famille Kardashian soutient Bruce Jenner mai 5, 2015 Agence France-Presse Washington La famille du champion olympique américain Bruce Jenner, qui a révélé dimanche être transgenre et souhaite vivre comme une femme, est en phase «d'adaptation», a reconnu lundi sa belle-fille Kim Kardashian. La star de téléréalité a précisé…
Commémoration de l'anniversaire de Simon Bolivar – Solidarité Haïti -Venezuela août 5, 2012 Le 24 juillet dernier ramènait l'anniversaire de naissance d'un grand homme. Au delà de sa terre natale son rêve libérateur englobait toutes les régions d'Amérique qui croupissaient sous le poids de la colonisation espagnole. Nous voulons parler ici de Simon…
Haïti: Charles Aznavour en concert pour l'élite économique décembre 30, 2017 Charles Aznavour recu en Haiti par Olivier Martelly,promoteur du concert. Source : RFI- Avec notre correspondante à Haïti, Amélie Baron Charles Aznavour a donné un concert unique ce vendredi 29 décembre 2017 à Port-au-Prince. Le chanteur, âgé aujourd’hui de 93 ans, s’était,…
La liberté sous caution de George Zimmerman révoquée juin 1, 2012 George Zimmerman reconnaît avoir abattu le 26 février Trayvon Martin, qui marchait dans son quartier après avoir acheté une bouteille de thé glacé et des bonbons. Mais il plaide la légitime défense et invoque une loi controversée de la…
JO 2012 : Olympolitik août 19, 2012 Existe-t-il un lien entre la puissance économique et palmarès olympique? Assisterions-nous à une forme de multipolarité du sport au moment où nous voyons se mettre en place une multipolarité politique ? En 1992, juste après la fin de la guerre…
Au moins seize morts après de violentes pluies en Haïti novembre 11, 2012 A peine deux semaines après le passage de l'ouragan Sandy en Haïti, l'île est cette fois frappée par de fortes pluies. Au moins seize personnes, parmi lesquelles cinq enfants, sont décédées, indique la station Radio Metropole. C'est surtout la ville…
Les États-Unis sont-ils en déclin ? novembre 26, 2014 La question est récurrente depuis quarante ans, à chaque revers ou quand émerge une autre puissance. Avec l’Administration Obama, ce déclin devient crédible. Le rôle de leader mondial représentant les forces de la liberté est déjà un souvenir. L’influence américaine…
Voici 10 erreurs à ne pas commettre au lit! août 10, 2017 Penser que l’homme et la femme fonctionnent de la même façon. Même si vous vous aimez énormément, que vous vous entendez très bien et que vous avez beaucoup de goûts en commun dans la vie, il est rare que, dans…
France : Le covid-19 tue le 20ème président Français à l’âge de 94 ans décembre 4, 2020 L’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing est mort ce mercredi 2 décembre 2020 « des suites de Covid » à l’âge de 94 ans dans sa maison familiale du Loir-et-Cher en France. Les obsèques de l’animal politique européen se dérouleront « dans la…
La mort de Jean-Claude Duvalier fait vivement réagir les Haïtiens octobre 5, 2014 Par Amélie Baron L'ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier est mort ce samedi 4 octobre d'une crise cardiaque. Succédant à son père en 1971, celui qui a été surnommé « Bébé Doc » a maintenu le pays dans la terreur d'un régime…