Serge Moise
L’un de nos pétillants orateurs, très écouté sur les ondes de nos stations de radio, professeur des universités et chef de parti politique a eu à affirmer, au cours de deux émissions subséquentes qu’il y a une différence notoire entre « citoyenneté et nationalité ».
Ces stations de radios se disent à bon droit d’ailleurs, des vecteurs d’informations et de formations, la qualité des animateurs n’est pas à être mise en cause, certains d’entre eux sont même diplômés en sciences juridiques.
Pourtant parmi les autres invités intervenant à ces émissions, personne n’a osé relever ce qui ne peut être qu’un lapsus de la part de ce docteur en science-po, entre autres.
En conséquence, pour l’édification des jeunes qui écoutent régulièrement ces émissions très prisées et qui naviguent sur la toile, nous tenons à apporter les précisions qui suivent :
Nous nous inscrivons en faux contre cette assertion. Prétendre que citoyenneté et nationalité seraient deux concepts différents s’avère une incongruité pure et simple.
Sur le plan légal les deux vocables s’utilisent de manière indiscriminée et ont exactement la même portée, la même signification.
A titre d’exemple lorsqu’un Américain vous demande : Are you a citizen? Il veut savoir si vous êtes de nationalité américaine et le plus souvent il vous demandera d’exhiber votre passeport.
Si vous n’êtes pas citoyen américain, donc de nationalité américaine, vous jouissez d’un statut de résident provisoire : employé saisonnier, étudiant, représentants de pays amis etc., ou de résident permanent : détenteur du « green card ». Dans le cas contraire vous êtes un immigrant illégal, susceptible de toutes les tracasseries judiciaires y compris la déportation.
Soulignons que la citoyenneté et/ou nationalité acquise peut être révoquée conformément au principe juridique « fraus omnia corrumpit ».
De plus, à ces « juristologues » qui ont voulu faire croire, à un moment donné, que la nationalité haïtienne ne pouvait se perdre sans une action en renonciation de la dite nationalité et que cette action était la condition sine qua none pour ce faire, nous leur recommandons une saine lecture de l’article 13 de la constitution qui stipule :
La nationalité haïtienne se perd par :
a.- La naturalisation acquise en pays étranger
b.- L’occupation d’un poste politique au service d’un gouvernement étranger
c.-La résidence continue à l’étranger pendant trois (03) ans d’un individu étranger naturalisé haïtien, sans une autorisation régulièrement accordée par l’autorité compétente. Quiconque perd ainsi la nationalité haïtienne, ne peut pas la recouvrer.
Quant à l’article 15, il ne saurait être plus clair :
La double nationalité haïtienne et étrangère n’est admise dans aucun cas.
En conséquence de ces prescrits de la loi suprême, qui est d’application stricte, à partir du moment où vous optez pour une nationalité étrangère, vous renoncez ipso facto à la nationalité haïtienne. Dura lex sed lex!
Nous nous sommes toujours élevé contre ces dispositions et depuis des lustres nous demandons le renouvellement de cette constitution qui prive le pays d’une importante frange de sa population. Hélas, comme beaucoup d’autres, nous n’avons fait que prêcher dans le désert.
Et pour revenir à nos moutons, les nuances auxquelles font référence les sociologues et particulièrement les fiscalistes n’altèrent aucunement le sens juridique de ces deux vocables, citoyenneté et/ou nationalité
Dans le jargon profane on admet qu’un individu puisse être de nationalité américaine et citoyen de Miami, en d’autres termes, un contribuable de la ville et/ou cité plus haut mentionnée. Dans d’autres cas, citoyen un tel, signifie tout simplement Monsieur avec une touche d’humour. Tout comme l’Haïtien qui dit : « Gadé nèg là », il ne parle pas forcément d’un Nègre mais d’un individu de n’importe quelle pigmentation ou groupe ethnique, la notion de race étant déphasée selon la science moderne
L’on se souviendra, avec ou sans peine, de ce brillant juristologue, qui est aussi criminologistologue, journalistologue, mandarin national autoproclamé et bien sûr, professeur des universités, voulant partager sa science avec son auditoire, déclara sur les ondes et sur un ton nettement péremptoire : « la constitution a été respectée en partie ». Colossal lapsus, car la constitution demeure un tout, indivisible, et faut-il le répéter d’application stricte.
Parlant de lapsus, ce dernier n’est pas unique et les autres se sont répandus à travers le pays dans l’indifférence des uns et des autres.
Nous en voulons pour preuve, la fâcheuse habitude de faire référence aux gouvernements Manigat-Célestin, Aristide-Préval, Préval-Alexis, Alexandre-Latortue, Préval-Bellerive et aujourd’hui, gouvernement Martelly –Lamothe. Personne ne pipe mot et cela se répète indéfiniment en dépit du fait que la plupart des utilisateurs de ces expressions savent qu’elles sont erronées. Le premier ministre étant le chef du gouvernement, ce dernier porte son nom et c’est tout.
Autre anomalie et pas la moindre, demandez son nom à quelqu’un dans notre « singulier petit pays », il vous débitera son nom de famille d’abord puis son prénom. La définition de prénom sauf erreur, c’est celui qui précède l’autre généralement. Les choses sont inversées depuis une trentaine d’années et c’est devenu aujourd’hui la « norme ».
Nous n’avons pas souvenance qu’Haïti ait jamais été divisé en provinces. D’où nous vient donc le réflexe de parler de villes de provinces en lieu et place de villes départementales?
Surprise! L’un de nos éminents députés, se sentant interpellé par les revendications des homosexuels, déclara avec véhémence qu’en ce qui concerne le droit de cette catégorie de citoyennes et citoyens de vivre pleinement leur sexualité, « qu’il n’est certainement pas démocrate ». A croire qu’on peut être démocrate en partie seulement!
Par delà nos frontières, certains compatriotes se réclament canado-haïtiens et un journaliste du prestigieux quotidien La Presse commentant les éléments entourant le décès de Me Jean Serge Joseph dans son numéro du 27 juillet 2013 titrait : Le décès d’un juge canado-haïtien soulève des doutes! Ce journaliste qui connaît très bien la différence entre « haïtiano-canadien et canado-haïtien », souhaite sans doute aider ces brebis égarées à se ressaisir. Haïtiano-canadien veut dire : Canadien d’origine haïtienne. Me Jean Serge Joseph, que nous sachions, n’est pas Haïtien d’origine canadienne.
« Grand Mèt là » protégez-nous de nos « Perroquets Hâbleurs Délirants » ces honorables détenteurs de PHD qui voient à peine plus loin que le bout de leur nez et qui se targuent d’être les grands dispensateurs de lumière.
Les ministères de l’éducation, de la communication et de la culture, les professeurs, les leaders communautaires seraient bien avisés d’essayer de remettre la pendule à l’heure auprès des jeunes tout au moins, afin de freiner ces laxismes langagiers avant qu’ils ne se transposent au niveau de la pensée et conséquemment traduits dans le comportement individuel et collectif.
SHM av.
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Nationalite ou citoyennete ?
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