La conférence de trois jours est la première étape importante depuis l’annonce en juillet dernier par la Communauté des Caraïbes de son intention de demander des réparations pour l’esclavage et le génocide des peuples indigènes par les gouvernements de la Grande-Bretagne , de la France et des Pays-Bas. Des représentants de tous les pays et territoires membres de la Caricom, du nom que porte le groupe, sont présents à la réunion.
Le Premier-Ministre de Saint-Vincent Ralph Gonsalves , qui dirige les efforts déployés pour tenter de forcer les anciennes puissances coloniales de la région à payer des réparations , affirme que cette question est un » thème fondamental, une problématique déterminante de notre époque. «
» Les pays européens qui se sont livrés à la conquête, à la colonisation, au génocide et à l’esclavage dans nos Caraïbes doivent apporter les ressources réparatrices nécessaires pour corriger l’héritage contemporain de leurs torts historiques »’ a déclaré M. Gonsalves , qui prend la tête de la direction tournante du Caricom en début 2014.
Gonsalves et d’autres responsables des Caraïbes affirment que de déterminer une estimation financière pour les réparations est essentiel pour en finir avec ce qui selon eux est l’héritage persistant de l’esclavage dans la région. Des historiens et des économistes accompagneront le processus.
Aucune valeur monétaire n’a pour l’instant été mentionnée, mais le Premier Ministre de Saint-Vincent- indique que les réparations doivent ‘‘ correspondre étroitement avec ce qui a été illégalement ou injustement extrait et exploité … des Caraïbes par les colons européens, y compris la rémunération versée aux propriétaires d’esclaves à l’époque de l’abolition de l’esclavage ».
SENEGAL – ÎLE DE GOREE – LA PORTE DU NON- RETOUR
Au moment de l’émancipation des esclaves en 1834, la Grande-Bretagne a versé 20 millions de livres aux planteurs britanniques dans les Caraïbes, soit environ 200 milliards de livres ( 315 milliards de dollars )d’aujourd’hui .
Les gouvernements des Caraïbes ont recruté le cabinet d’avocats britannique Leigh Day , qui a mené une lutte victorieuse pour la compensation d’un groupe de Kenyans torturés par le gouvernement colonial britannique alors qu’ils luttaient pour la libération de leur pays au cours de ce qui est connu comme la Révolte des Mau Mau rébellion dans les années 1950 et 1960.
Martyn Day, avocat de la firme, a indiqué que les pays des Caraïbes souhaitent négocier un règlement » sur la base de l’impact de l’esclavage sur les sociétés des Caraïbes d’aujourd’hui . «
» L’ensemble des pays de la CARICOM sont désireux de rechercher une solution à l’amiable avec les anciens États-nations esclavagistes tels que la Grande Bretagne , la France et les Pays-Bas « , a indiqué Day lors de la conférence .
Cependant, selon lui, si cela se termine par un échec, ils iront à la Cour Internationale de Justice, l’organe judiciaire suprême des Nations Unies.
Gonsalves a déclaré qu’il s’attend à ce que tous les représentants des États Membres de la CARICOM introduisent un message fort sur les réparations dans leurs discours à l’Assemblée Générale de l’ONU la semaine prochaine.
»L’héritage affreux de ces crimes contre l’humanité – un héritage ( qui ) existe aujourd’hui dans nos Caraïbes – doit être réparé pour le développement de nos sociétés des Caraïbes et de tous nos peuples« , a-t-il dit .
Traduit de l’Angais par Guy Everard Mbarga