Widgetized Section

Go to Admin » Appearance » Widgets » and move Gabfire Widget: Social into that MastheadOverlay zone

« Angoisses » par Serge Moise

Partager/Share this
Serge Moise
        Depuis la chute de la dictature, la population haïtienne qui s’attendait à une vie meilleure, au sein d’un État de droit où le superbe tryptique « Liberté-Égalité-Fraternité » cesserait d’être un vœu pieux, pour s’inscrire petit à petit dans son quotidien et lui permettre de  rejoindre le concert des nations civilisées, n’a connu que suspense, angoisse et anxiété.
        La liberté d’expression chèrement acquise, selon certains, ne semble pas être un très riche butin et a simplement servi d’exutoire, libérant les frustrations accumulées et anéantissant du même coup la capacité « d’indignation » sans laquelle toute résistance s’avère virtuelle.
        On assiste à beaucoup de jérémiades, des appels à la mobilisation, des cris de révolte, mais la révolte s’envole en vapeur ou en fumée à travers le verbe haut et fort de ces leaders volubiles et tonitruants.
        La descente aux enfers s’est poursuivie inexorablement, année après année, gouvernement après gouvernement, la population toujours victime  des affres de ces faux-semblants se succédant à un rythme désopilant qui fait dire : Plus ça change, plus c’est pareil!
        Un pouvoir judiciaire grabataire, l’administration publique tarée par le népotisme et le clientélisme, un nivellement par le bas qui fait la chasse à l’intégrité et à la compétence, le déclin permanent des valeurs républicaines, des gouvernements qui s’occupent de tout, sauf des intérêts supérieurs de la nation. En un mot comme en cent, le pays est réduit à sa plus simple expression pour devenir le plus corrompu et le plus pauvre de l’hémisphère.
        Le tableau était déjà assez sombre sans les deux catastrophes qui ont suivi  le séisme du douze janvier deux mille dix. Hélas, trois ans après, on s’y est tellement accommodé que certains farceurs parlent de progrès constants et visibles
        En effet, mis à part :
        1.- Les viols systématiques de la constitution et des lois de la république.
       2.- Le taux d’analphabétisme qui touche soixante dix pour cent (70%) de la population.
      3.- Le choléra importé dont on parle de moins en moins et qui continue à décimer la population.
     4.- L’occupation du territoire national depuis une dizaine d’années, toute honte bue.
     5.- Les milliers d’enfants non désirés qui viennent au monde dans la plus grande promiscuité et promus à un avenir de misère.
     6.- La dépendance alimentaire au taux de quatre vingt dix pour cent (90%) selon les experts en la matière.
     7.- Les carences en matière d’eau potable
     8.- Les carences au niveau des infrastructures
     9.- L’effroyable déficit en matière d’électricité
   10.- Le parlement, co-dépositaire de la souveraineté nationale, empêtré dans ses propres contradictions, charriant trop de dissensions internes, accuse autant de faiblesse que n’importe quelle autre institution du pays.
   11.- L’exclusion de la diaspora des affaires du pays d’origine, pourtant grande pourvoyeuse de devises, mais traitée en vache à lait tout simplement.
   12.- L’omniprésente main invisible qui n’a pas d’amis, qui n’a que des intérêts.
   13.- Les élections-bidons trop souvent concoctées au détriment de la souveraineté nationale.
   14.- L’absence du (FHS) Fonds Haïtien de Solidarité qui pourrait financer la création des millions d’emplois qui font affreusement défaut. Personne n’ose dénigrer un tel projet et jusqu’à présent, qui dit mieux? Alors, réaction typiquement haïtienne, l’on assiste à un complot du silence. Ce qu’un  psycho-sociologue, de passage, désignerait comme étant une « haïtiânerie » de plus.
   15.- Le taux de chômage évalué à plus de soixante dix pour cent de la population et qui maintient environ cinq millions de nos sœurs et frères à vivoter sous le seuil infernal de la pauvreté et de la misère sous toutes ses formes.
   16.- Les organisations-bidons qui ne font que du tape à l’œil, à partir de projets mirobolants, qui parlent d’éducation et pas de création d’emplois. Tous les naïfs applaudissent, oubliant qu’à Cuba, et partout ailleurs, ils ont relevé le défi pour avoir jumelé : « Travail & Éducation ».
   17.-Les allergènes qui rendent nos leaders incapables de dialoguer, de se comprendre et d’agir ensemble, sauf pour mal faire ou pour détruire
   18.- La structure mentale à explorer en profondeur. Partout au monde on décline son nom avant le nom, hélas au pays l’inverse se pratique et cela ne dérange personne. La population croupit dans une misère atroce et on lui offre deux carnavals par année et cela ne choque aucune conscience. Si notre mémoire est bonne, les Romains avaient ce genre de pratiques. Donnez du sang au peuple disait Néron.
      Et le dialogue de sourds se poursuit entre les composantes de la famille haïtienne, de plus en plus divisée et conséquemment affaiblie et en pleine faillite, projetant l’image d’une résilience inexplicable. Haïti est classée huitième (08) parmi les dix (10) pays les plus en faillite du monde selon Foreign Policy.
      Toutes les conditions objectives d’une explosion sociale sont réunies, pourtant notre culture de « bon-dieu-bon » en retarde l’échéance, évitant ainsi d’innombrables autres pertes en vies humaines.
        Les signes évidents d’une telle conflagration sont visibles, tangibles et palpables. Ces signes, disons-nous, devraient avoir la vertu de forcer les différents secteurs, et en particulier, les couches saines de la nation, à entamer ce dialogue national tant attendu. Tout le monde est d’avis qu’une telle approche est incontournable mais rien n’est fait. On connaît la chanson : « Tout le monde veut aller au paradis…! »
        L’heure est grave et c’est déjà peu dire, la situation s’aggrave de plus en plus, tout le monde en est conscient, les jeunes en particulier qui ne voient aucun avenir pour eux dans leur propre pays et qui n’aspirent qu’à un visa pour aller gonfler les rangs de la diaspora. Peut-on les blâmer, certes que non, l’échec patent de leurs ainés ne leur laisse aucun autre repère.
        Faudra t-il attendre que les officines des ambassades française ou américaine nous l’imposent, comme condition à recueillir les miettes, pour que nous fassions ce que le simple bon sens commandait depuis toujours?
        La propagande laisse croire que cette faillite est nôtre, en réalité, elle est également celle de la communauté internationale, voulue ou non par cette dernière, l’histoire nous le dira car, les mensonges les mieux orchestrés ne durent qu’un temps.
        Nous voilà aujourd’hui à un autre carrefour pour le moins explosif où la moindre erreur peut ajouter une triste dimension de plus à cette situation dont la précarité n’est pas à démontrer, les éventuelles conséquences, néfastes pour tous, sont déjà prévisibles et avec un peu de bonne volonté le pire peut certainement être évité.
        L’heure a sonné et faire la sourde oreille ou s’obstiner dans un entêtement stérile et contreproductif ne peuvent que précipiter l’irréparable. En situation de faiblesse l’on se doit d’être le plus intelligent.
        Nous joignons notre humble voix aux millions d’autres qui espèrent encore même sans espoir, l’avènement d’un gouvernement d’ouverture, un gouvernement de consensus national, qui puisse faire fi de toute politicaillerie mesquine et partisane. Le susdit gouvernement fera appel à des compétences avérées des différents secteurs vitaux de la nation en vue d’établir une feuille de route réaliste qui soit à la hauteur des attentes de la population en matière de création d’emplois, de sécurité publique, d’environnement, de santé et d’une véritable éducation pour tous et qui tiendra compte évidemment, des capacités et des intérêts supérieurs de la grande famille haïtienne.
        Le bateau coule, que les rats l’abandonnent, ce n’est que bon débarras, afin que les filles et fils authentiques de la nation, bossales et créoles réunis, arrivent à se transcender en assumant pleinement leurs responsabilités citoyennes par delà les intérêts personnels et mesquins et mettre un terme à ces angoisses constantes, rétrogrades et déshumanisantes
                                                               Serge H. Moïse,av.
                                                               Barreau de P-au-P

                                Cliquez sur la fleche pour jouer la video

                         Support Haiti Infos . Click here to make a donation today ! 


         FREE T-SHIRT   
      with a $20 donation 

Click here or mail your donation to :
Haiti Infos
P.O. Box 1428
Spring Valley,NY 10977

(For security,do not send cash by mail.
Check or money order only)




Follow @haitiinfos1804
Join our circle at plus.google.com/haitiinfos
Send  your articles, jokes, press releases and personal stories to
haitiinfos1804@gmail.com

When you advertise online,your message is being

seen 24 hours a day.It’s time to elevate your game by
launching your advertising campaign on one of the 
most popular Haitian websites in the world,according to 
alexa.com
Come to think of it,If you’re not advertising on Haiti Infos,
we’re both losing money.For details
and rates, get in touch with us  today at
haitiinfos1804@gmail.com


       
Partager/Share this

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.