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La guerre Chirac-Balladur, c’était quoi ?

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Nicolas Sarkozy (left) faces competition from Alain Juppe

Nicolas Sarkozy a implicitement comparé sa rivalité avec Alain Juppé à celle qui a opposé Jacques Chirac et Edouard Balladur en 1995. Si cet affrontement a durablement marqué la droite française, l’analogie montre ses limites. Retour vingt ans en arrière.

Le JDD – L’affrontement entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sera-t-il une nouvelle version de la guerre Balladur-Chirac ? Le président des Républicains s’est livré dimanche à cette analogie après une pique de son rival, qui affirmait le même jour : « Nicolas Sarkozy a le parti, moi j’ai l’opinion ». Réponse ironique de l’intéressée. « Ce n’est pas moi qui vais en vouloir à Alain Juppé de dire cela, puisqu’il m’était arrivé de dire la même chose lorsque je soutenais Edouard Balladur contre Jacques Chirac avec le succès que vous connaissez » .

Sarkozy serait Chirac, Juppé Balladur

Pour 2017, les rôles sont distribués… et inversés. Ancien bras droit de Jacques Chirac, Alain Juppé se retrouve dans la peau d’Edouard Balladur. Porte-parole de Balladur en 1995, Nicolas Sarkozy serait un nouveau Chirac. Pour comprendre ce curieux jeu de rôle, il faut revenir plus de vingt ans en arrière.

28 mars 1993. La gauche est laminée aux élections législatives. La France entre en cohabitation. En toute logique, François Mitterrand devrait nommer Jacques Chirac, alors président du RPR, au poste de Premier ministre. Mais le maire de Paris a été échaudé par sa deuxième expérience à Matignon, qui s’est conclu en 1988 par une lourde défaite à l’élection présidentielle. Pas question de retomber dans le piège. Pour conserver ses chances d’entrer à l’Elysée en 1995, il conclut un pacte avec Edouard Balladur, son « ami de trente ans ». A Balladur Matignon, à Chirac l’Elysée, deux ans plus tard.

Des « amis de trente ans »

Mais l’attelage cahote. Grisé par des sondages flatteurs, le nouveau Premier ministre rêve d’un destin présidentiel. Les médias apprécient son discours réformateur. A la fin d’une entrevue avec Chirac, la rupture est consommée. « Jacques… Ne vous y trompez pas. Je ne serai jamais votre Premier ministre », lâche Balladur en septembre 1993.

En 1995, les deux hommes se présentent à l’élection présidentielle. La droite entre en guerre civile. Jacques Chirac bénéficie du soutien du RPR et Edouard Balladur, à qui on prédit une large victoire, de l’opinion publique. A douze mois du premier tour, le Premier ministre est crédité de plus de 30% d’intentions de vote, contre 14% pour son rival. Mais la tendance va s’inverser. Edouard Balladur, incapable d’enfiler le costume de candidat, reste engoncé dans ses habits de Premier ministre. Sa déclaration de candidature, enregistrée depuis l’hôtel de Matignon, est une catastrophe. Jamais, il ne parvient à dynamiser sa campagne et accumule les maladresses, comme cette sortie dans le métro où il ne cache pas son malaise.

De son côté, Jacques Chirac se veut l’antiportrait de son concurrent. il met la fracture sociale au cœur de sa campagne, se plaçant à gauche d’Edouard Balladur. Il laboure la France, joue la carte de la proximité et fait de la pomme le symbole de sa campagne. La dynamique est dans son camp. En février 1995, les courbes des deux rivaux se croisent dans les sondages. Le 23 avril 1995, Jacques Chirac devance Edouard Balladur au premier tour de l’élection présidentielle avant de battre Lionel Jospin au second.

L’appareil contre l’opinion

L’appareil contre l’opinion. Vingt ans plus tard, ces deux logiques politiques s’affronteraient à nouveau. Mais la comparaison montre ses limites. Selon un sondage BVA publié par Itélé et Orange, le président des Républicains demeure en tête des personnalités préférées pour représenter l’UMP en 2017, devant Alain Juppé. Contrairement à Chirac en 1993, Nicolas Sarkozy n’a pas décroché de manière notable dans l’opinion.

Surtout, la maîtrise de l’appareil politique n’a plus la même importance depuis l’apparition des primaires. La démocratie d’opinion joue à plein. En 2011, François Hollande avait ainsi remporté la primaire socialiste face à Martine Aubry, qui venait de passer deux ans à la tête du PS. En 2016, Alain Juppé attend quatre millions d’électeurs. Manière de contourner la base militante des Républicains (213.000 adhérents déclarés), acquise à la cause de Nicolas Sarkozy.

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