Le député libéral Emmanuel Dubourg a constaté que ces fausses informations se propagent parfois de manière très organisée.
«Les gens me l’ont montré personnellement. J’ai vu un de ces messages qui circulent dans la communauté pour dire qu’il y a des »officiels« canadiens qui sont ici aux États-Unis. Et ils ont donné le lieu et la date pour inviter des membres de la communauté haïtienne pour venir écouter cette personne-là (…) leur dire comment traverser la frontière pour demander asile au Canada», a relaté M. Dubourg.
Cette semaine, M. Dubourg s’est employé à rencontrer des gens de la communauté haïtienne de Miami pour remettre les pendules à l’heure et expliquer, une fois de plus, qu’entrer illégalement au Canada est dangereux et ne garantit aucunement un accueil à long terme.
À son retour à Ottawa, le député entend explorer, avec ses collègues du gouvernement, d’autres stratégies pour «dissiper les mythes».
Le PM canadien Justin Trudeau et Emmanuel Dubourg
Répondant aux questions des journalistes lors d’une courte conférence téléphonique depuis Miami, vendredi après-midi, le député Dubourg n’a pas détaillé quelles «nouvelles façons» son gouvernement étudie pour contrer l’afflux de demandeurs d’asile haïtiens à la frontière canado-américaine. Il a tout au plus assuré que son gouvernement allait «prendre d’autres mesures».
Il est toutefois convaincu de l’utilité de sa démarche à Miami.
«Ces gens-là nous ont confirmé que dans leurs stations de radio, (…) dans les organismes communautaires, ils vont passer ce message-là: évitez de vendre toutes vos affaires, évitez de quitter votre emploi et d’aller traverser irrégulièrement la frontière canadienne; il y a d’autres façons de faire», a rapporté le député.
Déjà, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, avait fait une tournée médiatique auprès de la communauté haïtienne des États-Unis pour porter le même message. Les consulats canadiens ont également redoublé d’efforts dans le même sens.
Depuis le mois de juin, quelque 8000 personnes sont entrées illégalement au Canada. La majorité de ces demandeurs d’asile sont des Haïtiens, en provenance des États-Unis et qui traversent la frontière en territoire québécois.
Souvent installés depuis des années en territoire américain, ils disent craindre d’être expulsés et renvoyés en Haïti. Le président américain Donald Trump songe à leur enlever le statut de protection temporaire accordé après le séisme de 2010.