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PHOTO RICHARD PIERRIN, AGENCE FRANCE-PRESSE
Selon les médias locaux, des milliers de personnes manifestent depuis le début de semaine dans la capitale Port-au-Prince et aux quatre coins du pays pour réclamer le départ du chef du gouvernement.
(Port-au-Prince) Haïti est le théâtre depuis plusieurs jours de grandes manifestations pour exiger le départ du premier ministre Ariel Henry, qui aurait dû en théorie quitter le pouvoir mercredi, selon un accord politique signé en 2022.
Agence France-Presse
Selon les médias locaux, des milliers de personnes manifestent depuis le début de semaine dans la capitale Port-au-Prince et aux quatre coins du pays pour réclamer le départ du chef du gouvernement.
« Ce mercredi est le jour J. C’est le jour où Ariel Henry doit laisser le pouvoir », a affirmé un chauffeur de taxi moto à Port-au-Prince.
« J’espère qu’il va entendre raison. Dans le cas contraire, la voix du peuple sera écoutée », a promis le manifestant qui n’a pas souhaité donner son nom.
Selon un accord conclu en décembre 2022 après l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, l’actuel premier ministre devait organiser des élections de sorte à laisser le pouvoir ce 7 février 2024 à de nouveaux élus.
PHOTO DAVE SANDERS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Le premier ministre haïtien, Ariel Henry
Aucun scrutin n’a eu lieu depuis 2016 dans ce petit pays pauvre des Caraïbes et la présidence reste vacante.
Le premier ministre Ariel Henry, au pouvoir depuis 2021, « n’a apporté aucune solution à nos problèmes », a dénoncé un autre manifestant.
« Le pays est pris en otage des gangs. On ne peut pas manger. On ne peut pas envoyer nos enfants à l’école […] On n’en peut plus », a fustigé ce quadragénaire au chômage, qui n’a pas non plus souhaité donner son nom.
Haïti fait face à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire, des gangs armés ayant pris le contrôle de pans entiers du pays, et le nombre d’homicides ayant plus que doublé en 2023.
Les manifestations en cours se tiennent à l’appel de plusieurs partis d’opposition, auxquels se sont joints des agents de la Brigade des aires protégées (BSAP), chargée initialement de la protection des forêts et qui est en rébellion avec le gouvernement.
Le 7 février est une date d’autant plus symbolique d’elle marque en Haïti l’anniversaire de la fin de la dictature haïtienne des Duvalier, en 1986.
Selon des médias locaux, plusieurs de ces manifestations ont été le théâtre de heurts, notamment avec la police, et au moins deux personnes ont été tuées par balle en marge des rassemblements.
Mardi soir, un commissariat de police de Ouanaminthe, dans le nord-est du pays, a été attaqué par un cortège, toujours selon ces journaux.
D’importants axes routiers ont été fermés et les établissements scolaires du pays sont clos depuis lundi en raison de ces mouvements de contestation.
La République dominicaine voisine a annoncé mercredi être en « état d’alerte » et avoir renforcé la sécurité à ses frontières en raison des manifestations en cours en Haïti.
L’assassinat du président Jovenel Moise en 2021 a plongé le pays le plus pauvre du continent américain encore davantage dans le chaos.
Face à cette crise, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné en octobre son accord pour l’envoi en Haïti d’une mission multinationale menée par le Kenya pour épauler la police haïtienne dépassée par les gangs.
Mais un tribunal de Nairobi a bloqué fin janvier l’envoi par le Kenya de policiers. Le gouvernement kényan a annoncé qu’il allait contester cette décision, le gouvernement d’Haïti assurant lui garder espoir.