L’un des premiers à avoir tressé les lauriers du nouveau César était l’entraîneur du Barça Pep Guardiola, qui a déclaré après la rencontre de Liga finalement remportée 5-3 contre Grenade au Camp-Nou: «À 24 ans, Messi est entré dans l’histoire du club avec un record que personne ne dépassera plus jamais.»
Les chiffres de l’Argentin donnent en effet le tournis: 234 buts avec le Barça, soit désormais deux de plus que l’ancien record de l’attaquant César Rodriguez, ramené récemment à 232 au lieu de 235 après un nouveau décompte de la part du club effectué en collaboration avec le fonds documentaire du journal catalan La Vanguardia.
Par la même occasion, Messi, avec désormais 34 buts en Liga, a aussi pris mardi la tête du classement des buteurs, devant Ronaldo qui en compte 32.
«Légende vivante»
N’hésitant pas à effectuer des parallèles entre les sports, Guardiola a aussi établi mardi une comparaison avec Michael Jordan, légende des Bulls de Chicago et sans doute le meilleur joueur de basketball de tous les temps: «Jordan dominait le basket et Messi domine le foot. Il y en a peu comme eux qui ont dominé avec autant de facilité leur sport. Oui, ils peuvent tout à fait être comparés».
La presse espagnole n’était pas en reste. «Ave César», saluait le journal catalan Sport. «Historique!» titrait El Mundo Deportivo, dont la une montrait une photo de Messi dans un cadre en or.
«Une légende vivante, voilà ce qu’est Messi. Un gamin de 24 ans qui chevauche vers l’infini et qui paraît ne pas avoir de limites», poursuivait le quotidien catalan.
El Pais insistait lui sur la simplicité et l’insouciance avec laquelle «la Pulga» abat les meilleures marques du soccer les unes après les autres: «Messi ne s’épanche pas sur les records: ce n’est pas un athlète, mais un footballeur qui obéit seulement à la sonnerie de la cour de récréation et à l’émotion du jeu».
Le quotidien sportif Marca, traditionnellement plus proche du Real Madrid que du Barça, s’inclinait lui devant le talent naturel de Messi: «Mon père disait que Di Stefano était le seul footballeur capable de décider du résultat d’un match quand il le voulait. Puis, quand il vit Messi, il pressentit qu’il s’était peut-être trompé», écrit ainsi le journaliste José Maria Rodriguez.
«E.T.»
Enfin, le quotidien AS voit lui en Messi un argument suffisant pour faire réviser à Guardiola son jugement selon lequel la Liga est déjà terminée: «Peut-être que Guardiola soutient que la Liga est déjà hors de portée du Barça, mais tant que Messi pensera le contraire, rien n’est perdu».
Au classement, le Real Madrid, leader, possède en effet une avance de cinq points, qui peut même repasser à huit points si les Merengue l’emportent mercredi sur le terrain de Villarreal.
De l’autre côté de l’océan Atlantique, la presse argentine était tout aussi dithyrambique.
«E.T.», titrait ainsi le quotidien Cronica en une, avec une photo du joueur devant une capture d’écran du film de Steven Spielberg, avant de demander: «Que manque-t-il à la « Pulga » pour dépasser Maradona?».
«Tremble Pelé», prévenait pour sa part le journal sportif Olé.
«Messi, le génie qui passe à la moulinette les records», renchérissait le quotidien La Nacion, soulignant au passage que le numéro 10 du Barça était le premier joueur de la Liga à atteindre les 54 réalisations toutes compétitions confondues en une seule saison.