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Charles Aznavour à Montréal cette semaine

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Au Canada «je suis chez moi», dit Charles Aznavour. Comme la Belgique, «ils sont ouverts, ils sont souriants, ils aiment rire, ils aiment les choses sucrées et moi aussi».
La Presse- «Dans mon métier, on revient toujours, dit-il, sur les lieux de son crime»: après trois ans d’absence, le chanteur Charles Aznavour est de retour en Amérique du Nord, pour une série de concerts ces prochaines semaines à Montréal, Québec, Los Angeles et New York.

À presque 88 ans, bon pied, bon oeil, celui que les médias anglo-saxons surnomment parfois le Sinatra français se réjouit d’avance de retrouver le public nord-américain.

«J’aime beaucoup New York», dit-il dans un entretien à l’AFP, en y racontant ses débuts dans une boîte de nuit avec son partenaire le pianiste Pierre Roche, quand «pour se payer un hot-dog on jouait au poker».

«Je suis arrivé ici en 1948, on a eu un contrat presque immédiatement au café Society, ils nous ont engagés pour une ou deux semaines, on est resté cinq semaines. Car même en chantant en français, ça a plu. De là on est partis au Canada, et on y est restés près de trois ans».

Au Canada «je suis chez moi», poursuit-il. Comme la Belgique, «ils sont ouverts, ils sont souriants, ils aiment rire, ils aiment les choses sucrées et moi aussi».

À chaque public son spectacle, pour cette nouvelle mini-tournée de neuf dates, durant laquelle il assistera aussi au mariage de sa petite-fille le 21 avril, à la veille de son unique concert à Los Angeles.

À Montréal et Québec (du 10 au 14 avril 2012), Charles Aznavour prévoit de mêler chansons anciennes et nouvelles.

À New York (les 26, 27 et 28) ce sera surtout les «incontournables», comme La Bohème, Emmenez-moi ou mourir d’aimer.

Écharpe blanche, pull violet et veste en velours côtelé, il termine à peine une conférence de presse en anglais, et se demande s’il ne va pas chanter en trois langues à New York, français, anglais et espagnol, «car il y a aussi ici beaucoup de gens de langue espagnole».

«Et si on insiste, je chante en italien, et même une demi-chanson en russe», plaisante-t-il.

Au fil des ans, il a volontairement éliminé certaines de ses chansons de son répertoire, même parmi les plus connues.

«Je n’aime pas m’ennuyer dans une chanson. Quand on a chanté quelque chose très longtemps, et qu’on n’a pas renouvelé la manière de prononcer la chanson, j’aime mieux abandonner plutôt que de devenir une mécanique sur scène. J’aime bien m’amuser sur scène, et je ne m’amuse que quand je me réinvente. Je rechange, et les orchestrations, et moi, et le phrasé».

Inutile de l’interroger sur son âge, il évoque spontanément la question.

«Physiquement je ne suis pas l’homme que j’étais. J’ai des fatigues que je n’avais pas. Je faisais des mouvements, je dansais souvent sur scène, je ne peux plus le faire».

«J’ai un fauteuil sur la scène (…) quand je sens que je vais avoir un petit coup de fatigue, je chante ma chanson assis. Cela n’a pas grande importance, car je chante des textes, on vient pour entendre mes textes», dit-il. «J’ai mon âge et je le dis, le public sait très bien l’âge qu’on a».

Mais ne lui parlez pas de tournée d’adieu, ou il s’emportera encore contre un critique qui il y a quelques années «a inventé ça». «Je venais d’écrire une chanson disant je ne ferais pas mes adieux», s’insurge-t-il.

Charles Aznavour, qui a écrit près de 1000 chansons et vient d’écrire une pièce musicale dont il cherche l’interprète, travaille donc encore «beaucoup».

«Il y a deux choses que je ne peux pas arrêter de faire, c’est d’écrire et chanter», explique-t-il en évoquant son «bonheur» à être sur scène.

Et il aime aussi toujours découvrir de nouveaux talents.

Par contre, après avoir joué dans plus d’une cinquantaine de films en 70 ans, il refuse désormais de tourner.

A-t-il d’autres projets pour les mois et les années qui viennent ?

«Vivre», répond-il avec un grand sourire. «C’est un grand projet. Je fais un métier merveilleux».

Cliquez sur la fleche pour jouer la video

https://www.youtube.com/watch?v=bZ7WjBDGUUY

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