La baisse du désir féminin peut se révéler être un véritable handicap à la vie de couple. Voici quelques pistes pour comprendre l’origine possible de ces troubles et surtout ne pas laisser la situation empirer.
Difficile de définir la baisse du désir… Est-ce un événement commun à toutes les femmes à un moment de leur vie, une maladie identifiable ou bien une création des laboratoires pharmaceutiques, avides de commercialiser des remèdes juteux ? Une chose est sûre, c’est que le sujet ne met pas tout le monde d’accord. Entre la surmédicalisation des troubles sexuels féminins et la pensée simpliste que « tout est dans la tête », le baromètre du désir oscille d’un extrême à l’autre, laissant les femmes pourtant libérées de certains tabous sexuels aussi perdues que leurs grands- mères ! Mais si le mystère du désir féminin ne se résout pas d’une seule manière, le débat s’enrichit progressivement… et depuis peu !
Un problème nommé désir
Selon la définition du DSM-IV1, la baisse du désir sexuel est « une déficience ou une absence de fantaisies imaginatives d’ordre sexuel ou de désir d’activité sexuelle qui cause une gêne personnelle forte et/ou des difficultés interpersonnelles. Cette baisse du désir n’est pas justifiée par l’existence d’une pathologie organique chronique, la prise de substance ou d’un médicament (…). De façon générale, la baisse du désir sexuel ne se limite pas à certains types de stimulation, situations ou partenaires et se manifeste seulement après une période de fonctionnement normal ».
Dans tous les cas, les problèmes de désir féminin semblent fréquents, même si les données épidémiologiques se contredisent sur les chiffres en raison de la difficulté à définir ce trouble.
Pourquoi une baisse de désir ?
Si certaines périodes de la vie comme la passion amoureuse accentuent le désir sexuel, d’autres comme la maternité, la ménopause ou les conflits relationnels, peuvent le faire diminuer. « Une chose est sûre, c’est que la baisse du désir est multifactorielle et fortement influencée par l’émotionnel », assure le Docteur Marie Hélène Colson, médecin sexologue, Directrice d’enseignement des DIU de Sexologie à la faculté de médecine de Marseille2.
Parmi les explications physiologiques, les pathologies chroniques et les troubles hormonaux reviennent également fréquemment. Enfin, d’après une étude récente3, un déséquilibre entre des facteurs excitateurs (noradrénaline, dopamine, oxytocine) et des facteurs inhibiteurs (opioïdes et sérotonine) dans certaines zones du cerveau, pourrait être en cause.
Troubles et conséquences
La baisse du désir sexuel retentit négativement sur les femmes et indirectement sur leur vie de couple. « Certaines femmes acquièrent un sentiment de détresse qui affecte leur image. Près de deux femmes sur trois se sentent ainsi moins féminines et vulnérables lorsqu’elles souffrent de troubles sexuels. Elles sont d’ailleurs très nombreuses à avoir l’impression de laisser tomber leur partenaire et 80 % se sentent soucieuses », poursuit le Docteur Marie Hélène Colson.
Des solutions existent pour reprendre confiance en soi et en son désir et il est essentiel de ne pas s’isoler. Arriver à en parler sans culpabilité avec son partenaire, son entourage et son médecin serait déjà une bonne chose !
Notes
1 – Sexual and gender identity disorders. In: American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. 4th ed. Washington, DC: American Psychiatric Association; 2000:493-538
2 – Media Masterclass Boehringer Ingelheim France – 6 et 7 mai 2010 – La baisse du désir sexuel féminin. Conférence du Docteur Marie Hélène Colson, médecin sexologue, Directrice d’enseignement des DIU de Sexologie à la faculté de médecine de Marseille
3 – Pfaus JG. Pathways of sexual desire. J Sex Med 2009;6:1506-1533
Les 10 ennemis de la libido
Comment se fait-il que notre appétit sexuel soit parfois complètement à plat? Au quotidien, bien des facteurs mènent la vie dure à notre libido. Qu’ils soient d’ordre psychologique ou d’ordre physique, nombreux sont les ennemis du sexe.
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Puisqu’ils sont généralement difficiles à cerner, peut-être parce qu’on refuse de les voir, voici une liste des principaux ennemis psychologiques de la libido:
Le stress
Non seulement le stress est-il néfaste pour notre santé en général, mais il l’est également pour notre santé sexuelle. Le stress nous épuise, et la fatigue finit par nous pousser vers le lit pour autre chose que le sexe. Il s’agit là d’un cercle vicieux, car les plaisirs de la chair nous aident aussi à nous détendre.
La routine
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On s’en doute bien, la satanée routine est un des principaux ennemis du désir érotique. Beaucoup de femmes connaissent d’avance le déroulement exact de leur journée et, souvent, le sexe en est exclu, faute d’être classé parmi les priorités. De plus, à toujours faire l’amour de la même façon, l’ennui s’installe.
Les problèmes de couple
La crainte ou la colère à l’égard du partenaire ne sont pas des émotions propices au désir charnel, c’est le moins qu’on puisse dire. Les conflits avec notre partenaire peuvent même conduire à la perte du sentiment
amoureux, à l’infidélité ou à l’impression que l’autre ne nous désire plus.
Les soucis
Ici, l’expression «avoir la tête ailleurs» prendtout son sens. Encombré par des problèmes professionnels, financiers ou familiaux, notre esprit s’abandonne moins facilement au plaisir.
L’éducation
Annie Goyer, sexologue, soutient que les messages négatifs du modèle parental à propos de la sexualité sont quelquefois responsables du manque d’appétit sexuel. Il arrive également que notre éducation nous fasse ressentir de la culpabilité face à l’acte charnel.
Le manque de temps
À travers les obligations familiales, conjugales et professionnelles, nos journées ressemblent à d’intermina-bles courses contre la montre. Sou-vent, sans même que nous nous en apercevions, c’est notre intimité amoureuse qui prend le bord.
La satisfaction du confort
Le confort fait en sorte que nous ne cherchons plus à modifier nos habitudes et il nous empêche ainsi de remettre du piquant dans notre couple.La dépression
La perte du désir chez la femme peut aussi être causée par la dépression ou d’autres maladies mentales. Dans certains cas, l’inappétence sexuelle peut être un signe d’épuisement psychologique à ne pas négliger.
La panne de fantasmes
Plusieurs femmes souffrent d’une incapacité à laisser libre cours à leurs fantaisies érotiques. Néanmoins, nous avons toutes besoin de fantasmer un brin pour avoir encore et encore envie de s’abandonner à la relation sexuelle.
Une faible estime de soi
Si nous avons de la difficulté à accepter notre corps et les changements liés au passage du temps (cellulite, prise de poids, rides…), nous serons peut-être réticentes à nous montrer nue ou à nous laisser aller à l’intimité physique.
Et les facteurs physiques?
Voici les principaux facteurs physiques responsables de nos chutes de désir:
- La prise de médicaments (antidépresseurs, calmants…)
- Les maladies affectant les nerfs ou les vaisseaux sanguins (diabète, hypertension, cholestérol…)
- La prise d’anovulants (dans certains cas)
- La mauvaise condition physique (obésité, tabagisme, alcoolisme…)
- La maternité ou les enfants
- La ménopause (variation hormonale)
- L’hyperthyroïdie
- La fatigue (qui peut aussi être d’ordre psychologique)
- Les migraines «Pas ce soir chéri, j’ai mal à la tête!»
- L’anorgasmie
- Les douleurs au cours du coït (maladie de la vulve, épisiotomie…)
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Des pistes de solutions
Si notre libido connaît un decrescendo, n’ayons surtout pas honte de consulter un(e) expert(e). Par exemple, les personnes qui prennent des médicaments devraient s’informer auprès de leur médecin des effets secondaires possibles.Par ailleurs, si la diminution du désir est associée au vieillissement, la prise d’hormones peut s’avérer efficace. Finalement, quand les causes de l’inappétence sexuelle sont d’ordre psychologique, des consultations auprès d’un psychiatre, d’un psychologue ou d’un thérapeute sexuel peuvent contribuer à rétablir l’harmonie sexuelle.
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