«Nous avons laissé tomber le patron», a lancé le général Martin Dempsey, chef d’état-major des armées des États-Unis, lors d’une conférence de presse au Pentagone. Il a dit regretter que le scandale, qui implique aussi 11 membres du Secret Service, ait détourné l’attention des efforts diplomatiques du président lors du sommet.
«Je peux parler pour moi-même et pour mes collègues du commandement. Nous sommes embarrassés par ce qui s’est passé en Colombie, même si nous ne savons pas exactement de quoi il s’agit», a affirmé le général Dempsey.
Plus tôt lundi, des responsables du Pentagone avaient affirmé que le nombre de militaires impliqués dans le scandale était probablement plus élevé que les cinq soldats mentionnés à l’origine.
Un haut responsable militaire a affirmé, sous le couvert de l’anonymat, qu’au moins 10 militaires pourraient être impliqués.
Le secrétaire de presse du Pentagone, George Little, a expliqué que les militaires visés par l’enquête étaient chargés de soutenir le Secret Service en préparation de l’arrivée du président Obama à Carthagène.
Selon M. Little, les militaires mis en cause n’étaient pas directement impliqués dans la sécurité du président.
Le Secret Service, l’agence chargée de la protection du président des États-Unis et de sa famille, a renvoyé à la maison 11 de ses agents déployés en Colombie avant l’arrivée du président parce qu’ils auraient recruté des prostituées dans un hôtel de Carthagène.
Les militaires visés par l’enquête logeaient dans le même hôtel, a indiqué M. Little.
Le secrétaire à la Défense Leon Panetta, qui s’est présenté à la conférence de presse aux côtés du général Dempsey, a affirmé que les militaires américains devaient se conformer aux «standards les plus élevés» tant au pays qu’à l’étranger. Il a indiqué qu’une enquête militaire avait été ouverte et a promis que si les cas de mauvaise conduite se confirmaient, «ces individus seront tenus responsables de leurs actes».
Plus tôt en journée, le colonel Scott Malcom, qui a coordonné l’équipe militaire chargée de soutenir la mission du Secret Service à Carthagène, avait refusé de dire combien de militaires étaient visés par l’enquête.
«Nous en sommes encore à évaluer les faits», a dit le colonel Malcom.
Il a précisé qu’un colonel du Commandement Sud de l’armée américaine, qu’il n’a pas voulu nommer, avait été envoyé à Carthagène pour établir les faits. Au moins cinq militaires visés par l’enquête ont été transportés à Miami lundi, a-t-il précisé.
Le Commandement Sud de l’armée américaine avait annoncé samedi que cinq militaires assignés à la mission présidentielle en Colombie avaient violé leur couvre-feu et pourraient avoir été impliqués dans des «comportements inappropriés».
Dans un communiqué diffusé samedi, le général Douglas Fraser, commandant du Commandement Sud, s’était dit «déçu par l’incident» et avait affirmé que ces comportements n’étaient pas dignes «des standards professionnels attendus des membres de l’armée américaine».
Le Secret Service a suspendu les 11 agents le temps que l’agence détermine ce qui s’est passé.
«Je m’attends à ce que l’enquête soit exhaustive et je m’attends à ce qu’elle soit rigoureuse», a déclaré le président Barack Obama dimanche.
«S’il s’avère que certaines des allégations révélées dans les médias se confirment, je serai furieux, bien entendu. (…) Nous représentons le peuple américain, et lorsque nous voyageons dans un autre pays, je m’attends à ce que nous observions les normes les plus élevées.»