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© reuters.
Citant des sources proches de son entourage, les chaînes de télévision CNN et NBC, ainsi que le média en ligne Huffington Post, assurent que M. Romney a choisi le représentant du Wisconsin Paul Ryan, 42 ans, qui préside la puissante commission du Budget à la Chambre des Représentants. Parmi les noms les plus fréquemment cités ces derniers jours figuraient également le gouverneur du Minnesota (nord) Tim Pawlenty, 51 ans, et le sénateur de l’Ohio (nord) Rob Portman, 56 ans. Celui qui espère détrôner Barack Obama le 6 novembre entame samedi en Virginie une tournée électorale en autocar dans quatre Etats clés, qui l’amènera en Caroline du Nord (est), en Floride (sud-est) et dans l’Ohio (centre).
Cette décision, la plus importante qu’il ait eu à prendre depuis le lancement de sa campagne présidentielle, intervient à deux semaines de la convention nationale du Parti républicain à Tampa, en Floride. C’est là que M. Romney et son colistier seront formellement investis pour affronter le président démocrate sortant Barack Obama et son vice-président Joe Biden en novembre.
Si le choix de M. Ryan était confirmé, ce serait audacieux. Paul Ryan s’est fait le chantre du conservatisme fiscal au risque de déplaire aux électeurs indécis. A 42 ans, il est devenu l’un des élus républicains les plus influents de la Chambre des représentants, en s’attaquant à la dette faramineuse de l’Etat. Le visage sérieux et émacié, Paul Ryan est loin d’être un nouveau venu en politique: il a été sept fois élu à la Chambre et a travaillé au Capitole, siège du Congrès des Etats-Unis, pendant près de la moitié de sa vie. Il plaide pour une nouvelle direction générale de l’économie, et a proposé en début d’année un projet de budget censé « offrir à la nation une meilleure voie pour l’avenir » et « montrer comment nous prévoyons de sauver ce pays de futures dettes, doutes et déclin ». Les conservateurs avaient appelé Romney à faire ce pari. « Choisis Paul Ryan, le leader intellectuel du Parti républicain, l’homme qui a posé les jalons du programme politique de l’après-Obama », a par exemple écrit l’analyste néoconservateur William Kristol dans le magazine Weekly Standard.
Le Wall Street Journal avait lui aussi appuyé le choix de M. Ryan. Des experts soulignaient cependant que son programme fiscal et budgétaire est de la « dynamite politique » que Romney devra assumer. L’annonce du choix du colistier intervient à un moment délicat pour Mitt Romney alors que les sondages donnent au président Obama une nette avance sur son rival républicain qui se retrouve sous pression à trois mois de la présidentielle de novembre. M. Obama distance son adversaire aussi bien dans les enquêtes d’opinion nationales que dans la plupart de la dizaine d’Etats « indécis » qui détermineront l’issue du scrutin du 6 novembre. Un sondage national Fox News paru jeudi plaçait M. Obama en tête avec 49% des intentions de vote contre 40% pour M. Romney. Une autre enquête réalisée par CNN le même jour donnait le président démocrate sortant à 52% contre 45% pour M. Romney.
Selon les experts, Mitt Romney subit le contrecoup des attaques publicitaires musclées du camp démocrate, qui ont par exemple tourné en ridicule sa récente tournée à l’étranger, ou bien contre son programme fiscal jugé digne d’un « Robin des Bois à l’envers », prenant aux classes moyennes pour donner aux millionnaires. A l’inverse, les difficultés économiques persistantes du pays représentent un handicap pour Obama. Et M. Romney dispose d’un formidable trésor de guerre, ce qui pourrait lui donner un avantage décisif à l’automne lorsque la campagne présidentielle battra son plein.