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A l’occasion de la Noël plusieurs milliers d’enfants haïtiens n’espèrent même pas un sourire de leur entourage comme cadeau. Ils sont tout simplement inexistants. Là où ils sont placés, ils sont considérés comme des objets. Tel a été le cas pour Jeanine.Jeanine de son nom d’emprunt est âgée de douze ans à peu près. Difficile de savoir son âge exact, car elle n’a pas été remise à cette famille à Pétion-Ville munie de son acte de naissance si toutefois elle en a un. Le problème d’identification des enfants à la naissance, surtout en milieu rural, constitue jusqu’à aujourd’hui la plus grande faiblesse de l’État civil haïtien.Visage blafard, sourire absent, regard évasif, elle vient tout juste de tourner le dos à son enfer quotidien. Dans un geste de révolte, digne de l’action des marrons qui fuyaient la violence des plantations au temps de l’esclavage, elle a abandonné la maison où elle était placée en domesticité depuis un an.
Le vendredi 16 novembre écoulé est considéré pour elle comme un jour noir. Elle est battue avec la plus grande violence. Le fait d’éteindre des bougies allumées sur sa peau, comme le font d’habitude les membres de sa famille d’accueil pour la punir, n’a pas atteint le niveau d’atrocité infligé à cette petite fille ce jour là. Sa souffrance, ayant connu son paroxysme, l’a poussée à laisser la maison à Nérette et à errer dans les rues de Pétion-ville sans aucun repère. Interceptée par un homme de bon cœur de l’institution « Limyè Lavi », elle a été conduite le 14 Novembre à la Fondation Maurice A. SIXTO (FMAS) qui lutte contre la domesticité pour les formalités d’un placement légal. « On l’a reçue ici avec son corps mutilé, remplie de traces de coup partout. On voit que cette enfant était soumise à une grande violence », explique, Sherly Régis, animatrice à la Fondation. Malheureusement, ces cas se reproduisent fréquemment dans la société haïtienne. Au cours de ce dernier trimestre, la fondation affirme avoir accompagné cinq enfants en domesticité dont la situation était particulièrement révoltante. « On est souvent appelé au secours d’enfants maltraités. Tout récemment, on a reçu un garçon de 16 ans qui a été emporté par la rivière galette millet, à Bois Moquette, Pétion-ville, au passage de Sandy. Ce petit garçon était contraint de sortir sous la pluie, ce soir là, pour jeter des immondices dans une ravine. Aujourd’hui, il est placé dans un centre où l’on prend soin de lui », confie la directrice de la Fondation, Gertrude Séjour. La Fondation Maurice Sixto ne prend pas en charge directement des enfants, mais les accompagne et les réfère aux instances concernées. La petite Jeanine est aujourd’hui placée dans un centre d’accueil de la Capitale grâce au support de la direction du bien être social. Malgré les mobilisations contre la domesticité, des milliers d’enfants continuent de vivre ce que certains qualifient d’esclavage moderne. « Ce n’est pas normal pour qu’en 2012, il y ait des enfants soumis à de tels traitements », s’insurge Mme Séjour qui, aujourd’hui, porte l’idéal du grand conteur haïtien Maurice Sixto, dénonciateur de cette pratique dans son conte très populaire : Ti Sentaniz. « A travers ces enfants qui, comme Jeanine, souffrent dans leur chair et leur âme, Maurice Sixto est plus vivant que jamais », estime la directrice de la fondation. À l’approche de la Noël, qu’une pensée spéciale leur soit adressée.
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Patrick Réma
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Petionville,Haiti,W.I
Tel. Haiti : 509.3449.3853 / 509.3449.6070
USA : 718.355.8201
E-mail : info@fondationmaurice sixto.org