Julian Fantino a dit la semaine dernière qu’il voulait geler l’aide octroyée à Haïti. L’Agence canadienne de développement international a ensuite rectifié le tir, expliquant qu’elle menait un examen approfondi de la contribution de 1 milliard $ que le Canada accorde à ce pays des Antilles.
Un haut fonctionnaire du département d’État américain a déclaré qu’il considérait le Canada comme un partenaire précieux à Haïti et qu’il ne voulait pas le voir modifier un de ses programmes.
«Haïti ne deviendra pas un pays à revenu intermédiaire du jour au lendemain», a lancé mercredi Eileen Wickstrom Smith.
«Nous continuons notre solide partenariat avec le gouvernement d’Haïti et le peuple haïtien, et nous aimerions voir le gouvernement canadien poursuivre ses programmes d’aide. Nous pensons qu’ils ont été un facteur important et nous aimerions qu’ils le restent», a-t-elle renchéri.
Pour sa part, une haut fonctionnaire du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a dit être «attristée» par l’attitude de M. Fantino, avant d’ajouter qu’il y avait peut-être plusieurs éléments qui lui avaient échappé lors de son premier voyage dans ce pays.
«Nous sommes attristés par le fait que le Canada, … qu’ils passent en revue leur soutien», a soutenu la directrice adjointe pour le bureau du PNUD en Amérique latine, Jessica Faieta.
«Je pense que toute personne qui vient en Haïti pour la première fois devrait normalement être choquée par l’ampleur des défis auxquels le pays fait face. Mais nous devons aussi prendre en considération le contexte d’où le pays revient.»
À la suite de sa récente visite à Haïti, M. Fantino s’était dit déçu par le manque de progrès et avait ajouté qu’il désirait trouver une meilleure façon d’aider à la reconstruction du pays.
Le ministre a fait ces remarques quelques jours avant le troisième anniversaire du tremblement de terre dévastateur qui a fait environ 300 000 morts et laissé le pays en ruines.
Mme Smith et Mme Faieta ont souligné que le Canada a déjà été un acteur majeur dans la réalisation des progrès en Haïti.
Les deux femmes ont noté, tout comme des experts humanitaires canadiens, qu’Haïti a aussi été ravagé par une épidémie de choléra et trois ouragans depuis le séisme de 2010, précisant que les obstacles ne manquaient pas au pays.
En outre, elles ont ajouté qu’avant le séisme, le pays était déjà un des plus pauvres de l’hémisphère occidental.
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