Discours à la nation du Président Michel Martelly le 28 Novembre 2014
Haïti: Martelly forme une commission pour une sortie de crise
Agence France-Presse
PORT-AU-PRINCE
Le président haïtien Michel Martelly a annoncé vendredi soir la formation d’une commission composée de «personnalités crédibles et honnêtes» pour étudier une solution de sortie de crise alors que des milliers de personnes ont manifesté le même jour pour demander sa démission.
«Mes frères et mes soeurs, le pays est divisé, les problèmes sont nombreux et compliqués», a reconnu le président haïtien dans une adresse à la nation diffusée par la télévision nationale d’Haïti (TNH).
«J’ai mis sur pied une commission de consultations avec des personnalités crédibles et honnêtes pour faire des recommandations au président qui doit prendre la meilleure décision pour débloquer la crise», a notamment déclaré M. Martelly.
Vendredi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté, bloquant plusieurs artères dans la capitale d’Haïti pour exiger la démission du président et du premier ministre Laurent Lamothe.
Depuis deux mois, le président Martelly a ouvert une série de consultations où il a rencontré des représentants de plusieurs secteurs pour recueillir leurs points de vue sur la crise politique née de la non-tenue à temps d’élections pour le renouvellement des deux chambres du Parlement et des municipalités.
M. Martelly qui reconnaît que les opinions sont partagées sur une sortie de crise, a désigné 11 personnes pour étudier les différentes propositions dégagées des consultations qui ont été boudées par l’opposition.
La Commission, qui compte un évêque de l’Église catholique, un pasteur et un évêque anglican, est composé entres autres, de deux anciens sénateurs, d’un juriste, d’une historienne, d’un syndicaliste et d’un leader paysan.
«J’accorde huit jours à la Commission pour me faire des propositions. Entre temps, je reste ouvert et à l’écoute de tous», a assuré le chef de l’état.
M. Martelly, qui n’a pas réussi à organiser des élections dans le pays depuis son arrivée au pouvoir, soit en mai 2011, doit faire face à une contestation qui prend de plus en plus d’ampleur.
Ses adversaires de l’opposition le soupçonnent de vouloir diriger seul par décret à partir du 15 janvier 2015, date à laquelle le mandat du Parlement haïtien prend fin.
Manifestation pro-gouvernementale aux Gonaïves
A l’initiative du parti politique Ayiti an aksyon (AAA), plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce vendredi aux Gonaïves, en vue d’exiger la tenue des élections dans le pays et le vote des amendements à la loi électorale.
Selon notre envoyé spécial dans la cité de l’indépendance, l’ancien sénateur Youri Latortue était à la tête de cette manifestation pro-gouvernementale.
Les manifestants qui se présentent comme des partisans du régime, ont fait le tour de la ville des Gonaïves.
La manifestation était encadrée par la police et elle s’est déroulé sans aucun incident.
Le Conseiller spécial du président a fait savoir que la manifestation est loin d’être une réponse aux mouvements de protestation enclenchés depuis plusieurs jours par l’opposition politique au niveau de la capitale haïtienne, Port-au-Prince.
Nouvelle Manifestation anti-gouvernementale à Port-au-Prince
Plusieurs centaines de personnes sont actuellement dans les rues de la capitale haïtienne, ce vendredi 28 novembre, pour réclamer le départ du président Michel Martelly.
Le parcours prévu reste inchangé par rapport au 26 novembre dernier.
Départ du Bel Air, puis remontée de l’autoroute de Delmas jusqu’au niveau de 32, pour aboutir sur le champ de Mars, devant le palais national.
Rappelons que le ministre de la justice réaffirme sa volonté de désarmer les manifestants.
Jean Renel Sanon précise que les agents de sécurité de parlementaires ne font pas exception et ne sont pas sensés participer à un mouvement de rue en possession d’une arme. Le garde des sceaux de la République, rappelle par ailleurs que la police est seule chargée de la sécurité des manifestations.
En réaction le deuxième secrétaire au sénat de la république, John Joel Joseph avait précisé que les parlementaires ainsi que leur sécurité sont autorisés à circuler dans les manifestations avec des armes à feu.
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